Depuis le 16 décembre 2009, la Gwadloup s’est engagée dans un vaste mouvement populaire qui a débouché à partir du 20 janvier sur 44 jours de grève générale totale.

Dans toutes les entreprises, des dizaines de milliers de salariés se sont mobilisés.

Dans les villes, dans les campagnes, dans les quartiers, toutes les couches de la population (jeunes, femmes, ouvriers, retraités, chômeurs, employeurs de Gwadloup…) étaient partie prenante de cette extraordinaire mobilisation.

Le LKP a fait prendre conscience de toutes les pwofitasyon ainsi mises à nue ; et suscité un immense espoir des travailleurs et du peuple de Gwadloup.

Ce liyannaj autour du LKP a permis d’obtenir notamment : une hausse des salaires de 200 euro dans les entreprises signataires de l’accord ; une baisse du prix de l’essence, de l’eau, des transports, des tarifs bancaires ; un gel des loyers…

NOUS, agents de Pôle Emploi Gwadloup, avons pleinement et dignement participé au mouvement de masse sans précédent porté par le LKP.

C’est dans le cadre de cet élan, de ce soulèvement contre les abominations faites a travayè & pèp Gwadloup, et grâce au LKP que nous avons pu signer un protocole d’accord avec la Direction de Pôle Emploi Gwadloup.

D’ores et déjà, nous avons obtenu : l’intégration de tous les CDD (dont certains jetés à la rue en 2008) ; le retrait du caractère obligatoire de la Mutuelle de voleurs imposée fin 2008 ; la suspension (autant dire, à nos yeux, le retrait) de la PST) ; l’augmentation des effectifs (15 postes) ; la fin (sur le papier) des pratiques innommables car immondes de la Direction des ex-Assédic à l’encontre des ex-agents Assédic ; la revalorisation de la carrière de ces collègues victimes du fann tchou assassin pratiqué à leur encontre…

Depuis le jeudi 5 mars 2009, la grève générale est simplement suspendue.

Mais partout en Gwadloup, des grèves sectorielles ou de solidarité se multiplient pour l’application de l’accord Jacques BINO. Partout en Gwadloup ont lieu des rencontres réunissant plusieurs centaines de Gwadloupéyen (jeunes au chômage – précaires du public et du secteur associatif – femmes - retraités…).

Cela signifie que plus que jamais nous, Agents de Pôle Emploi gwadloup, devons rester mobilisés !

Car de nombreuses revendications, essentielles, sont encore en suspens : Conditions de la reprise non définies ; champ d’application et mise en œuvre des trois protocoles liés au mouvement (Accord Jacques BINO sur les salaires ; protocole d’accord général du 4 mars ; protocole d’accord de Pôle Emploi)…

A titre d’exemple, le protocole du 4 mars prévoit la réception, le suivi et l’accompagnement vers le placement ou la formation de 8000 jeunes au chômage : nous exigeons l’obtention de moyens supplémentaires (effectifs) !!!

Or qu’a fait la Direction de Pôle Emploi Gwadloup depuis le lundi 02 mars 2009 ; soit avant même la signature du protocole et la suspension du conflit ?

Rester en marge de ce vaste mouvement, de ce soulèvement populaire contre le chômage de masse, contre l’exclusion généralisée ; contre la précarité institutionnalisée : pas une initiative…

Organiser la reprise du travail sans tenir compte de l’avis des collègues, sans consulter les représentants d’un personnel massivement mobilisé ; sans se soucier du besoin des D.E. et des entreprises de Guadeloupéennes qui font appel à nos services.

Décider de la réouverture des services de Pôle Emploi Gwadloup sans informer les usagers, sans aucune communication publique (communiqués – conférence de presse – affichage) en direction de nos usagers et de la population.

Surtout, laisser se développer le retour aux vieilles pratiques : pression sur les agents, culpabilisation a nonm é fanm ki doubout ka goumé, préparations en sourdine du retour au management par le stress, dictature des chiffres vides de sens…

Manifestement, donc, à Pôle Emploi Gwadloup : ayen pow chanjé, tan a pwofitasyon pa fini !

I FO NOU ÉDÉ YO BYEN KONPWANN !!!

La Direction et d’autres n’ont pas pris encore conscience de l’ampleur de ce conflit. Elle n’a toujours pas pris la pleine mesure de la désespérance sociale, fruit de lan mizè pèp annou ka viv é sibi, portée par les soulèvements des 16-17-18-19. Elle n’a pris idée des espoirs que la grève générale de 44 jours continue et continuera de porter parmi la jeunesse, les chômeurs et les travailleurs de gwadloup !

CAMARADES : SEULE LA LUTTE PAIE !

Les 55.7% de jeunes Gwadloupéyen au chômage, les dizaines de milliers d’adultes bannis des entreprises, les milliers de femmes contraints de vivre du tryptique RMI-API-AL, à qui la Direction nous invite à mentir quotidiennement, nous disent sans détour que Pôle Emploi n’est pas à leur service.

Ils nous disent que Pôle Emploi (ANPE+ASSEDIC) est au service de leur exclusion de leur propre marché du travail ; au service du cantonnement des chômeurs de Gwadloup au mieux au sous emploi.

Pour un service public de l’emploi, de la formation professionnelle, de l’orientation, de la création d’entreprise et de l’indemnisation véritable et au service de tous les usagers de Gwadloup : restons plus que jamais mobilisés !

Exigeons la mise en place d’une cellule de crise !

Exigeons que la reprise du travail s’effectue dans la clarté et fasse l’objet d’une communication !

Exigeons la création de postes pour assumer nos missions et pour la mise en œuvre du protocole d’accord du 4 mars 2009 !

Participons massivement aux rendez-vous R.I. :
 Mardi 10 : Assédic Voie verte : 11H00
 Mercredi 11 : Anpe CBE : 11H00
 Jeudi 12 : Anpe Sainte-Rose : 11H00
 Jeudi 12 : Assédic Abymes : 14H00
 Vendredi 13 : Anpe Basse-Terre : 11H00

Une première rencontre de négociations est prévue ce lundi 9 mars 2009 avec la Direction à LAKAZA !

En attendant des réponses : annou twankilman woulé a dé chif…

LES ORGANISATIONS SYNDICALES

CFDT – CGTG – CTU - UGTG

Baie-Mahault, le vendredi 6 mars 2009