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Lapwent, 27 Out 2010
Déclaration de L’UGTG à propos de l’épidémie de Dengue en Guadeloupe
Cette fois encore, par divers messages relayés par la Presse, nos élus et l’État voudraient rendre la population coupable et responsable de l’épidémie de dengue qui nous frappe depuis 10 mois maintenant.
Ce serait donc principalement notre manque de civisme, les décharges d’ordures sauvages, les carcasses de voitures, les eaux domestiques stagnantes qui seraient la cause de la prolifération du moustique vecteur de la dengue et par conséquent de nombreux arrêts de travail et plus grave de décès survenus.
Il suffira selon eux que l’Armée et les Communes nettoient les gouttières des écoles, que la population vide ses pots à fleurs, les zékal a koko et autres pneus usagés pour vaincre le mal.
NON, l’État et les Collectivités tentent encore de nous tromper et espèrent ainsi se défaire de leur responsabilité.
Ce ne sont pas ces mesures ponctuelles, limitées et inefficace de déploiement des soldats et d’enlèvement de carcasses de voitures qui endigueront la transmission du virus de la Dengue par le moustique Aèdes aegysti.
Nous savons tous que la dengue est une maladie pour laquelle à ce jour il n’existe aucun vaccin, aucun traitement spécifique.
Nous savons tous que l’Aèdes aegysti se reproduit principalement dans les eaux claires à l’intérieur et aux abords des maisons.
Nous savons que le principal moyen d’éradiquer la progression de la maladie est de lutter contre le vecteur, le moustique, en supprimant les gites larvaires.
Cette action qui relève de l’autorité de l’Etat et des Collectivités doit être régulière et permanente exercée par des personnels spécialisés, selon un plan concerté, constamment évalué et s’appuyant sur la recherche scientifique, sur la recherche de méthode de lutte les plus efficaces, les moins polluants, et associant par la
communication, la formation l’ensemble de la population.
L’UGTG dénonce la récupération politique organisée aujourd’hui par l’Etat avec la visite éclaire de 2 ministres (fapfap pou pon moustik pa piké yo) et du côté des collectivités, le « Plan Choc »-Chokanblok, de GILLOT et de LUREL face à cette épidémie qui tue et tuera encore. Pour mémoire, ce sont 18 Guadeloupéens et Martiniquais qui ont perdu la vie depuis le début de l’épidémie, soit 1500 décès rapportés à la population française.
L’UGTG rappelle que depuis 2006, nous avons exigé qu’il soit décidé la création d’une structure unique responsable de la lutte antivectorielle dotée de moyens techniques, d’outils épidémiologiques, de personnels qualifiés pour contenir la maladie et éradiquer les moustiques.
Nous revendiquons également la mise en place d’un service spécialisé dédié à la prise en charge complète des malades.
L’UGTG soutient que la situation actuelle ne relève pas de la fatalité mais du désengagement de l’État et de l’irresponsabilité et de lâcheté des élus locaux.
L’UGTG affirme que la sécurité sanitaire de la population est un service public payé par les contribuables, ce n’est pas un avantage politique.
L’UGTG invite le Peuple de Guadeloupe à exiger des décideurs politiques la mise en place de structure pérenne disposant de toutes les compétences pour la lutte antivectorielle (entomologie, épidémiologie, clinique).
Jodila, la recrudescence de la leptospirose (5 morts par mois) et réapparition de maladies comme la lèpre et la tuberculose témoignent du désengagement de l’Etat et de l’incompétence des collectivités territoriales en matière de santé publique.
L’UGTG invite la population à agir adan chak kaz é lakou ansanm ansam pou moustik pa kontinyé tchouyé zanfan, nonm é fanm Gwadloup.
Ansanm nou ka lité… Ansanm nou ké gannyé….
Le Secrétaire Général de l’UGTG
Elie DOMOTA
à propos de l’épidémie de Dengue en Guadeloupe