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« ROUTE DU RHUM » BOUT… KA GWADLOUP GANNYÉ ?

"Route du Rhum" :...a pa an 2006 i téké fè’y débodé...
 

Le Conseil Régional et les organisateurs de la Route du Rhum, viennent de boucler leur énième show véglaj.

« Mi Gwadloup an nou chè », belle, accueillante et fière !

Ils ont, pendant 3 semaines, tenté de faire croire au Peuple Guadeloupéen que cette compétition sportive de milliardaire à laquelle participe pour leur plaisir des amateurs apportera dans la cale des voiliers un avenir sonnant et trébuchant pour le pays Guadeloupe.

Bal fini vyolon an sak

Après que le Quai de la Darse ait cuvé leur champagne, après que ses vagues aient retrouvé leur rythme, après que les voiles soient tombées, après que la sono se soit tue, après que les projecteurs se soient éteints, après que les spectateurs aient laissé la place (qui n’a de victoire que le nom) aux entreprises natif-natal guadeloupéennes de bokits, aux pêcheurs et aux marchandes, après que les skippers et leurs riches sponsors aient repris le large avec leurs milliers d’euros de gains, après que le grand chapiteau du cirque s’en est allé, le vrai soleil de Guadeloupe est revenu avec ses rayons de vérité, nous rappelant les réalités sociales, économiques et politiques de la Guadeloupe,

Cette réalité qu’ils ont essayé de cacher au monde, l’espace du spectacle, nous revient au nez Kon on potchanm yo dékouvè.

En effet, nous avons toujours la scandaleuse réalité de nos 60 000 chômeurs, nos 17 000 familles vivant en dessous du seuil de pauvreté, nos 32 000 Rmistes, nos artisans Guadeloupéens sans crédit d’investissement, nos lourdes taxes sur l’essence, nos enfants sans infrastructures sportives, nos terres agricoles empoisonnées, notre CHU qui manque chroniquement de moyens en personnels et en matériels, les maladies qui se développent tels la dengue, la leptospirose, faute d’une bonne prise en charge par les organismes responsables, l’alcool et la drogue guettent à la sortie des écoles et à chaque coin de rues nos enfants, de plus en plus de nos concitoyens mangent dans les poubelles.

Comme après chaque Route du Rhum ou autres manifestations sportives, l’exécutif régional, fidèle à la tradition, nous a promis une école de voile dans chaque commune et patati et patata... Pourtant les sports pratiqués le plus par les Guadeloupéens peinent toujours à avoir des subventions et la Guadeloupe est toujours en attente de l’équipe régionale de cyclisme promise par nos généreux élus, Lucette Michaux Chévry hier et aujourd’hui Victorin Lurel.

Véglaj dèyè poko mannyé !

Les Travailleurs de Guadeloupe et leurs organisations syndicales en déclenchant une série de mouvements durant cette période, ont eu raison de :

▪ Démystifier cette Route du Rhum qui après trente années d’existence n’a développé aucun emploi en Guadeloupe

▪ Démentir l’affirmation comme quoi elle serait vecteur du développement du tourisme ; pourtant année après année nombre d’hôtels, édifiés grâce aux généreuses lois de défiscalisation et ravalés grâce à nos impôts, ont cessé toutes activités

▪ Pointer du doigt cette Route du Rhum, show véglaj dont les buts essentiels ont été de tenter de faire oublier la réalité du pays et servir de publicité à certains politiciens pour gagner leur prochaine compétition électorale. Une compétition peut en cacher une autre.

Pèp Gwadloup pa gannyé ayen adan tou sa

Les Travailleurs de Guadeloupe et leurs organisations syndicales ont eu raison de poser durant cette période leurs revendications immédiates, entre autres : • L’application des conventions collectives locales

• L’ouverture des négociations de branche

• L’application de dispositifs élémentaires

EN UNE SEMAINE, les Travailleurs ont eu gain de cause, que ce soit au Lycée Agricole, à France Antilles, dans les Hôtels, à l’Aéroport, à la Commune de Saint-François, à la Station service de la Marina Bas du Fort ; preuve que les longues grèves servent le plan décidé en décembre 2001 par le patronat et le MEDEF, plan machiavélique du pourrissement des grèves.

Ainsi, les Travailleurs

• de l’ANPE ont obtenu l’engagement de la Direction à mettre en œuvre un partenariat stratégique, avec les socioprofessionnels et les institutions pour l’emploi et la formation des Guadeloupéens ;

• de l’UTPP -Union des Travailleurs des Produits Pétroliers - ont obtenu la reprise des salariés dans la nouvelle station service qui sera construite à la Marina de Bas-du-Fort ;

• de FRANCE-ANTILLES : les grévistes ont obtenu enfin, après 40 ans, la tenue en Guadeloupe des Négociations Annuelles Obligatoires ;

• de l’ULTEA - Travailleurs de l’Aéroport - ont obtenu le versement des rappels sur 2 ans des heures supplémentaires dues aux salariés d’Antilles Protection ;

• du LYCÉE AGRICOLE : la régularisation de tous les contrats précaires et le versement des rappels suivant le poste d’affectation ;

•de l’UTHTR (Travailleurs de l’Hôtellerie) ont arraché l’ouverture effective des Négociations de Branche, nous rappelons que ces négociations sont obligatoires et légales, qu’elles ont l’avantage de garantir des augmentations équivalentes pour l’ensemble des salariés du Secteur de l’Hôtellerie, du Tourisme, de la Restauration et des Casinos.

• De l’UTC Saint-François (Union des travailleurs des communes) ont pu obtenir l’application du régime indemnitaire conformément à la délibération du 24/06/04, de même que la création de postes afin d’intégrer le personnel non titulaire à compter de Janvier 2007.

An mouvman, Travayè gannyé !

Certains politiciens ont crié au sacrilège et condamné les mouvements entamés à partir du 27 octobre 2006 par les Travailleurs et leurs organisations syndicales.

Ces politiciens de droite comme de gauche rêvent d’un syndicalisme docile béni oui oui à leurs bottes, d’un syndicalisme de collaboration de classe protégeant les gros, les capitalistes et leur mondialisation.

Un syndicalisme appliquant leur gouvernance et leurs managements dictés par les organismes relais du patronat à savoir la FMI, Banque Mondiale ou l’OCDE, un syndicalisme de reddition, abandonnant les Travailleurs et le Peuple, les laissant sans défense et sans droits.

40 ans après la trahison de certains politiciens, en 1967, 40 ans après le carnage perpétré à Pointe-à-Pitre à l’encontre de plus de 80 Guadeloupéens, travailleurs et jeunes pour la plupart ; certains politiciens de Guadeloupe, n’ont pas changé de posture toujours japlod de leur maître colonial et capitaliste.

En tout cas, conscients que depuis 1978 Route du Rhum pa plen bari a péyi Gwadloup, a pa an 2006 i téké fè’y débodé,

Travayè Gwadloup é pèp GWADLOUP ké rété doubout :

♦ tant que le droit d’expression et la représentativité syndicale sera piétiné,

♦ tant que les Travailleurs seront licenciés pour faits de grève,

♦ tant que les Travailleurs seront condamnés à payer de lourdes amendes pour fait de grève.

♦ tant que la production locale sera laminée,

♦ tant que les travailleurs porteurs de projet pour la reprise de leur entreprise injustement fermée ne seront pas accompagnés financièrement, comme réclamé pour les Travailleurs de la Ferme de Campêche et de Callinago

♦ tant que continuera, avec l’aval de l’Etat français, la destruction des hôtels de Guadeloupe et la construction de résidences pour milliardaires sur nos 50 pas géométriques, alors que maisons et entreprises de Guadeloupéens bons teints sont ‘’bulldozé’’ sur ces mêmes 50 pas géométriques

♦ tant qu’ils ne mettront pas en œuvre des mesures pour protéger notre jeunesse livrée à la drogue et à l’alcool, déversées les marinas dans des conditions connues par la police et la justice

♦ tant que le Conseil Régional n’approvisionnera pas les crédits formation bloqués depuis 2 ans.

♦ tant que la création de dizaine de milliers d’emplois promis lors de la campagne pour les régionales ne sera engagée.

♦ tant que notre patrimoine culturel, écologique, mutualiste et autre sera inquiété.

L’UGTG appelle l’ensemble des organisations syndicales de Guadeloupe à continuer l’offensive entamée le 29 novembre 2005 par une large mobilisation populaire.

L’UGTG appelle tous les Guadeloupéens, les Travailleurs, les Chômeurs, Etudiants, Jeunes et Retraités, et tous les militants à la résistance en filaj à SOLITUDE, DELGRES, IGNAS, MASSOTO, PALERME face à la volonté de zonbifikasyon mise en œuvre en Guadeloupe par l’Etat colonial français et les politiciens à leurs bottes.

L’UGTG appelle les Travailleurs, le Peuple de Guadeloupe, à renforcer leurs organisations et à réaffirmer les revendications fondamentales de la classe ouvrière, et à se mobiliser pour les arracher.

EXIGEONS :

• La reconnaissance du fait syndical Guadeloupéen ;

• la réintégration des camarades licenciés à DANONE et sur le Port Autonome pour faits de grève ;

• Un plan d’urgence :

- pour l’éducation et la formation ;

- pour la jeunesse Guadeloupéenne ;

- pour une véritable politique pour l’intégration des handicapés ;

- pour combattre la précarité, la pauvreté et l’exclusion par la création massive d’emplois durables ;

• La priorité d’emploi des Guadeloupéens dans tous les secteurs d’activité ;

• La priorité d’embauche et la promotion des Guadeloupéens aux postes à la responsabilité ;

• l’intégration en contrat à durée indéterminée de tous les travailleurs en contrat précaire, dès la fin de leur contrat initial

• La prise en compte des projets de reprise d’entreprise portés par les travailleurs et leur accompagnement financier par Le Conseil Général et le Conseil Régional ;

• Des salaires indexés sur le coût de la vie en Guadeloupe ;

• La protection des régimes de retraite ;

• Le respect des accords collectifs de branche ou d’entreprise signés en Guadeloupe, la poursuite des négociations visant à les renforcer ;

• Une politique de santé au service des Guadeloupéens basée sur la prévention ;

• La décontamination des terres polluées au Chlordécone ;

• L’arrêt de toutes les opérations de liquidation des Mutuelles Guadeloupéennes de proximité ;

• La restitution de tous les biens des Mutuelles de proximités liquidées ;

• L’ouverture d’une enquête sur l’assassinat des 80 Guadeloupéens assassinés dans les rues de Pointe-à-Pitre en 1967 ;

D’ores et déjà, L’UGTG invite tous ses adhérents à un Congrès Extraordinaire le 19 Janvier 2007.

NOU KÉ BAY BALAN POU TOUT DWA AN NOU

NOU KÉ MANDÉ LESPLIKASYON ASI MOUN YO TCHOUYÉ EN 1967

NOU KÉ BARÉ VAN A VÈGLAJ A POLITISYEN

Ansanm Ansanm nou ké kontinyé

konstWi mouvman sosyal gwadloup

nou ké détotyé gwadloup

POINT A PITRE, le 29 Novembre 2006

« Jour Anniversaire de l’assassinat par pendaison

A la Batterie Républicaine à Basse-Terre de la Résistante SOLITUDE »

Publié par la Centrale UGTG le mardi 28 novembre 2006
Mis à jour le samedi 7 juin 2008

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