Origine du document
Site : http://ugtg.org
Page : spip.php?article628
URL complète : http://ugtg.org/spip.php?article628
On s’attend à une fraude massive. Le but est d’empêcher des millions de travailleurs, surtout les Latinos et les Noirs d’exercer leur droit de vote.
The Organizer ne soutient ni Barack Obama ni le Parti Démocrate, mais par contre, nous sommes de farouches partisans de tous les droits démocratiques. Cela veut dire défendre bec et ongles le droit de vote, surtout dans un pays qui a été construit sur l’idéologie de la supériorité des Blancs et le refus massif des droits démocratiques essentiels pour les Noirs, les Latinos et tous les gens de couleur.
L’élection présidentielle de 2008.
Au fur et à mesure que la date du 4 novembre se rapproche, l’élection présidentielle prend une importance de plus en plus grande pour 4 raisons :
Nous sommes plongés dans la plus grande crise financière depuis la Grande dépression et le monde est sous la menace de la plus grande dépression économique depuis cette date.
Pour la première fois dans l’histoire des Etats-Unis, il existe une véritable possibilité que le dirigeant du pays le plus puissant du monde soit un Noir.
La question de la guerre pèse lourd. Le nombre de morts US a diminué en Irak (mais pas le nombre d’Irakiens tués) mais ce nombre est en train d’exploser en Afghanistan et pas seulement pour l’impérialisme US mais aussi pour les puissances européennes qui lui sont subordonnées.
Il existe une véritable possibilité de fraude à grande échelle lors de ces élections.
Ce n’est pas une simple hypothèse.
La possibilité que des millions de Latinos, de Noirs et d’Indiens soient privés de leur droit de vote n’est pas une hypothèse en l’air. Dans un grand nombre d’états, les listes électorales ont été « nettoyées » parce que certains noms ne correspondent pas avec les listes des services sociaux, ce qui est en violation de la loi fédérale. En Arizona et dans d’autres états on demande d’apporter des preuves que l’on est bien citoyen de l’état pour pouvoir voter.
Sur le site Stealbackyourvote.org, Greg Palast et Bobby Kennedy Jr analysent ces attaques :
« Depuis la dernière campagne présidentielle, les états ont fait usage de « règles de gestion des listes » douteuses pour les « nettoyer » d’au moins 10 millions d’électeurs.
« Les Secrétaires d’Etat Républicains dans l’état clef du Colorado ont déjà, sans tambour ni trompette, barré de leur listes électorales un nom sur six.
« Plus de 2,7 millions d’électeurs se sont vus REFUSER leur inscription à cause de nouvelles procédures inscrites dans la loi par George Bush. Kennedy, conseiller juridique pour la défense du droit de vote explique qu’il s’agit d’une résurgence des manœuvres « Jim Crow » [les lois ségrégationnistes NdT] pour empêcher, en contradiction avec la loi, les Noirs et les Hispaniques de voter.
« En 2004, il y a eu un plan du Parti Républicain qui a finalement privé 1,1 millions d’électeurs de leur droit de vote. Palast indique que le 4 novembre de cette année, ce pourrait être bien pire. »
Le 15 octobre, dans The Huffington Post, un article signalait qu’il existait une autre manœuvre pour frauder :
« La campagne d’élimination des noms peut prendre des formes apparemment minimes comme demander aux électeurs de fournir une pièce d’identité avec photo, ce qui exclut un nombre surprenant de personnes : des pauvres, des minorités, les très jeunes et les très vieux et ce qui a empêché des religieuses âgées de voter aux primaires Démocrates de l’Illinois cette année.
« Et il ne manque pas de manœuvres d’élimination carrément illégales comme le « caging » qui consiste à prétendre que la personne ne peut pas voter car sa maison est saisie ou parce qu’un courrier direct a été retourné par le bureau de poste. Des appels téléphoniques enregistrés qui donnent aux électeurs l’information (fausse) que leur bureau de vote a déménagé et des tracts trompeurs (comme ceux qui ont été collés dans les centres ville et les quartiers universitaires de Pennsylvanie) qui avertissent que la police se propose d’arrêter les électeurs qui se rendent aux urnes s’ils n’ont pas payé la pension alimentaire ou leurs amendes de parking. »
Une participation record est attendue
Depuis janvier 2007, ce sont pratiquement 2 millions de Latinos qui se sont inscrits pour demander leur naturalisation afin de pouvoir voter. Ce qui représente une augmentation de 60% par rapport à l’année précédente et qui s’est faite bien que le gouvernement ait augmenté les droits de naturalisation de 60%.
C’est principalement le résultat d’une campagne menée par une coalition du Syndicat International des Employés de Service, UNIVISION, NALEO (l’association des Elus et des Fonctionnaires Latinos) et l’AARP. Parmi les non-Latinos, des millions de citoyens aussi se sont inscrits sur les registres électoraux et dans certaines régions du pays l’augmentation des inscriptions sur les listes a dépassé 1 000%. Dans des états comme la Virginie, Washington, la Pennsylvanie, le Texas, l’Ohio, le Nevada et l’Idaho, on attend une participation record, la plupart des électeurs votant Obama.
Notre régime – le système des partis jumeaux du patronat, les Républicrates – est basé sur une participation très basse aux élections surtout de la part des travailleurs et des opprimés. Mais dans la situation que nous vivons aujourd’hui où la crise sociale et économique s’approfondit, les gens recherchent le changement. Beaucoup d’illusions se concentrent sur Obama, le premier Noir de l’histoire des Etats-Unis qui vraisemblablement sera président – malgré ses positions favorables à la guerre et au patronat
Mais il existe beaucoup de forces coalisées derrière la fraude électorale qui s’annonce. Il y a les extrémistes racistes du Parti Républicain qui ne veulent purement et simplement pas d’un Noir à la Présidence. Ces électrons libres du parti Républicain disent qu’Obama est un terroriste et menacent d’une manière à peine voilée de recourir à la violence s’il est élu. Il ne faut pas sous-estimer cette menace venant des tenants de la suprématie blanche.
D’une certaine manière, ces forces recoupent certains secteurs de l’appareil Républicain qui veulent à nouveau recourir à la fraude pour que leur parti se maintienne au pouvoir comme ils l’ont fait en 2000 et en 2004.
Et il y a des courants de la classe dirigeante qui n’ont pas tellement peur d’Obama (qui représente la continuité politique) mais des millions de travailleurs en colère – surtout les Noirs et les Latinos – qui cherchent à utiliser leur bulletin de vote le 4 novembre pour donner un mandat pour un changement radical et qu’il ne sera pas facile de maîtriser si Obama est élu.
Défense du droit de vote !
Il faut que les syndicats et les organisations des opprimés s’unissent pour combattre la fraude. L’AFL-CIO a déjà mis sur pied une campagne de protection des électeurs, mais il faut faire encore beaucoup plus.
Si on assiste à une fraude électorale massive pour empêcher Obama d’accéder à la Maison Blanche, il faut que des syndicats, les organisations des Noirs et des Latinos et au-delà lancent un appel indépendant à descendre dans la rue pour exiger le décompte précis de chaque vote. Cela n’a pas été fait en 2000 et en 2004 quand les Démocrates ont capitulé devant les Républicains et ont refusé de défendre notre droit de vote. Aujourd’hui, il faut rester vigilants pour empêcher cela de se reproduire.
| Lire : Etats Unis : Conquête du droit de vote par les noirs américains