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KA KI KA PASÉ AN TI PÉYI ANNOU LA ?
Voulons nous faire de la Guadeloupe un lieu de création, de
production pour notre peuple, pour notre jeunesse ou
préfère-t-on en faire une terre de repos, de villégiature et
d’amusement en tout genre pour de riches Européens,
Américains, Saoudiens et autres à l’image de certains pays
de la Caraïbe où des sites entiers sont interdits aux
autochtones, moun a péyi la.
La question est d’actualité. Elle se pose aujourd’hui et
maintenant. C’est véritablement celle du développement
économique de notre pays et plus précisément des choix de
développement, mais aussi de notre place, de notre rôle,
celui que nous Guadeloupéens, avons à jouer dans notre
société.
Nou mélé kon sann é farin !
La Guadeloupe est à un carrefour stratégique et déterminant
quant au choix de vie pour demain. Comment produire et
nourrir les Guadeloupéens autrement tout en respectant
notre environnement, en valorisant notre biodiversité et en
promotionnant la recherche, l’innovation et la formation.
La crise alimentaire mondiale qui sévit, le prix fluctuant du
pétrole, la crise dite financière, les effets néfastes des
habitudes et modes de vie européens sur la jeunesse
notamment, l’empoisonnement des terres, des Femmes et
des Hommes de notre pays par les pesticides au nom de la
production intensive doivent nous obliger à une vaste
réflexion pour la reconquête de notre marché intérieur.
Autrement dit, revenir à la vocation première de
l’agriculture, c’est-à-dire nourrir les Guadeloupéens, en
régularité mais aussi et surtout en qualité tout en préservant
l’environnement.
C’est le sens de notre combat pour la reprise des
terres de la Ferme de Campêche par les ex-salariés.
Pour rappel, la ferme de Campêche a été liquidée en 2005.
L’Etat Français, dans sa " grande humanité ", pris un décret
nous autorisant, nous Guadeloupéens, à consommer des
oeufs réfrigérés, produits interdits à la consommation des
particuliers en France. Il permettait ainsi aux producteurs
européens de déverser leur surplus de production en
Guadeloupe. Après, près de 3 ans de bataille, la Région et le
Conseil Général devenaient propriétaire du site afin de
mettre ce foncier à la disposition des ex-salariés.
Aujourd’hui, qu’en est-il ? Ces deux collectivités jouent la
montre et ne sont toujours pas en possession d’un
quelconque titre de propriété. Mieux encore, le président du
Conseil Régional a même annoncé l’installation de
panneaux solaires sur 15 hectares de terres agricoles. Pas
surprenant puisque la Région, le Conseil Général et la Mairie
d’Anse-Bertrand sont prêts à céder 1000 hectares de terres
à des milliardaires du pétrole pour faire un terrain de jeu
comprenant des pistes de course auto-moto dans le Nord
Grande-Terre. Sé sa ki VIGIE GATE.
1 000 hectares de terres pour les milliardaires du
pétrole.
Wi, sé vré, le projet VIGIE GATE, c’est la construction d’un
vaste complexe de quatre pistes de course automobile,
moto et karting (Formule 1 et endurance : 24 heures des
Antilles) à Anse Bertrand sur près de 1 000 hectares. On y
trouvera également deux golfs 18 trous, un complexe
hôtelier haut de gamme ainsi qu’un casino et une marina. Là
par contre, il n’y aura aucune difficulté à faire monter l’eau
à Anse-Bertrand pou wozé golf a sé boug la.
Rien n’est oublié ! Pour y accéder, les promoteurs ont prévu
la création d’une autoroute à quatre voies entre l’aéroport
Pôle Caraïbe et Anse-Bertrand et un viaduc de plus de 3
kilomètres entre Bosrédon et le " fameux camp de vacances
de la Chapelle". Fo pa yo pran anboutéyaj a Mownalo.
Et pour nous faire avaler la pilule, les promoteurs nous
promettent 4000 emplois à Anse-Bertrand, singulièrement
dans les hôtels et 22 000 emplois dans toute la Guadeloupe.
Episa chomaj fini an péyila dapré yo.
Ils veulent nous faire croire que ceux qui y viendront (au
moins 50 000 personnes par mois - 1 million par an) pour
voir Lewis Hamilton et d’autres champions, mangerons nos
fouyapen, pòyò, madè, zyanm é pwason salé, diri é kolombo
et autre chou é ké a kochon. Blag a mas a konn !
360 milliards pour les spéculateurs.
Épannansitan les hôtels ferment. Les salariés sont
licenciés. Ainsi, après avoir bénéficié de moratoires et de
plans d’apurement des dettes fiscales et sociales. Après
avoir engrangé des exonérations de charges patronales de
sécurité sociale depuis près de 20 ans. Après avoir récolté
pendant des années durant, des subventions de la Région
Guadeloupe. Après avoir utilisé les lois de défiscalisation et
accumulé des profits faramineux, les dirigeants des hôtels
Anchorage, Kalenda, Callinago, … ont décidé de mettre les
clefs sous la porte et de licencier le personnel. En résumé,
la belle affaire pour ces patrons : privatisation des profits,
enrichissement des actionnaires avec des capitaux publics
mais mutualisation des pertes : Sé nou ki ka péyé malpwopté a yo.
La situation des travailleurs est visiblement le cadet des
soucis du Gouvernement Français. Et pour preuve, ce
dernier a trouvé en moins d’une heure 360 milliards pour
sauver les spéculateurs et autres banquiers ki ka jouwé épi
lajan a Travayè. Et en déclarant dans le même temps que les
licenciements sont inévitables. Mi foto ay !
Et pourtant, LUREL, GILLOT, DONAT-ERIE, Man KOURY é lézot
soutiennent que la défiscalisation, et par la même, la
création d’hôtels à Anse-Bertrand et en Guadeloupe dans le
cadre du VIGIE GATE sont la réponse à tous nos maux. Yo ka
ji baré lari pousa !
L’UGTG réaffirme que les lois Pons, Perben, la Loom, loi
programme et autres lopom n’ont pour objectif que la
recherche du profit maximum pour les spéculateurs et cela
au détriment de l’emploi et du développement économique.
Épannansitan l’agrandissement du port de Jarry a débuté.
Ce projet qui va de pair avec le Vigie Gate a pour objectif
d’en faire un port en eau profonde pouvant accueillir de
gigantesques portes containers livrant pas moins de 500
000 containers de marchandises chaque année. Dès lors,
notre pays, pour ceux qui en doutent encore, ne serait
qu’une terre totalement vouée à la consommation des
surplus de l’Union Européenne. Mais surtout un vaste
entrepôt, une véritable plate-forme de redistribution des
marchandises venues d’Europe dans toute la Caraïbe.
Que pourront nos producteurs face à cette déferlante
de produits " pas chers et à la qualité douteuse"
venus du monde entier ? N’est ce pas la disparition
programmée de nos terres agricoles et espaces
naturelles, de toute production an péyi annou ?
LA PLI BÈL ANBA LA BAY !
Épannansitan, le fameux plan d’élimination des ordures
ménagères (PDEDMA) qui existe depuis 1997 et qui
prévoyait la création de 27 centres de tri et de recyclage n’a
guère évolué. Seuls 4 déchèteries ont vu le jour. Et quelle
déchetterie car certaines d’entres elles ressemblent plus à
des décharges à ciel ouvert.
Nou rivé an jaden a Etyèn.
En clair, " nos élus " ont décidé de nous fourguer un Centre
de Stockage des Déchets Ultimes (CSDU) à Sainte-Rose sur
près de 80 hectares de terres agricoles, quasiment dans le
grand cul de sac marin, à côté d’une rivière sans étudier
d’autres techniques moins polluantes. Comme son nom
l’indique, le CSDU est censé être une unité ne devant
contenir que des matériaux restants après valorisation,
recyclage, récupération et traitement des déchets. Or rien de
tout cela n’a été mis en place. Le CSDU de Sainte-Rose est
en fait une décharge destinée à palier la fermeture de celle
de Baillif. Et d’après leur rapport d’étude, la Guadeloupe
produirait 40 000 tonnes de déchets ultimes alors que le
CSDU est prévu pour en traiter 150 000. En conclusion,
Gwadloup ké achté zòdi pour permettre au Groupe SUEZ de
rentabiliser son affaire.
Épannansitan le prix du carburant en Guadeloupe est le
plus cher d’Europe. Chacun (Région, Etat, Compagnies
pétrolières, la SARA et les Gérants de station service) se
renvoit la responsabilité de la cherté de l’essence. Et chacun
de dénoncer et d’exiger la transparence chez l’autre. Sé on
sèl bal maské.
Épannansitan Gwadloupéyen ka pran bon fè : 50 000
chômeurs, 23 000 familles vivant en dessous du seuil de
pauvreté (près de 100 000 personnes). En France, les
Guadeloupéens, comme tous ceux qui sont noirs ou qui
tirent leur origine de cette couleur, nationalité française en
poche ou pas, font face avec dignité à de constantes
discriminations raciales ayant cours sur le marché du
travail. Ce racisme à l’embauche, études, associations et
médias s’en font l’écho de temps à autre. En Guadeloupe,
ces pratiques racistes sont courantes et appliquées aussi
bien par les Services de l’Etat français que les entreprises
privées qui ont donc mis en place des techniques et
argumentaires pour nous éliminer, nous qui constituons
la majorité des habitants de ce pays, non seulement
comme par le passé des postes à responsabilité, mais aussi
des emplois impliquant plus que des tâches d’exécution.
Que dire des agences d’intérim qui évaluent et éliminent les
candidats à partir de leur accent (présence d’inflexions
créoles ou non) ? Que dire ensuite d’une entreprise qui ne
recrute qu’à partir du niveau Bac pour des postes de
caissière ? Que dire d’un cabinet de recrutement qui
n’accepte que des expériences professionnelles acquises en
France ? Que dire des entreprises et cabinets qui ne
recrutent qu’en France via internet ? Que dire des
entreprises qui exigent un " BBR " (bleu blanc rouge) ? Que
dire d’une entreprise qui exige la maîtrise et la pratique
courante de l’anglais pour laver la vaisselle dans un hôtel ?
Que dire d’un consultant qui pour le compte du Conseil
régional, peut tranquillement retranscrire les propos
méprisants et insultants de soit disant 50 responsables
d’entreprises en Guadeloupe qui décrivent les
Guadeloupéens comme incompétents et fainéants.
LA ZONE BLANCHE GLOBALE.
Ces propos et attitudes visent à stigmatiser notre jeunesse,
à mépriser les travailleurs, à diaboliser les syndicats non
serviles, à asservir les Guadeloupéens afin
d’institutionnaliser l’instauration d’une Zone Blanche
Globale, véritable salle blanche aseptisée, froide, apurée de
la sombre présence de travailleurs fainéants et débarrassée
des noirs desseins de syndicats destructeurs kon l’UGTG. Sé
sa yo vé.
Après avoir justifié notre bannissement de la Famille
Humaine (nèg paté moun), légitimé notre réduction à l’état
de marchandise et de bête (400 lanné lesklavaj), la Barbarie
Blanche et Européenne met aujourd’hui en avant la
nécessité de nous convertir à leurs valeurs et de nous
défaire de notre " mentalité " et de notre "
comportement ". Mès é labitid annou qui sont
présentés comme autant de tares qui nous poussent à faire grève,
à refuser la soumission et la docilité ou interprétés comme
une absence d’implication, de motivation au travail ou à de
la paresse pour justifier notre exclusion du travail.
Et pourtant la surqualification de dizaines de milliers de
Guadeloupéens les pousse, pour sortir du chômage, a pwan
sa ki ni ouben pati an dot péyi alors que l’explosion des
Déclarations Uniques d’Embauche et la fameuse
progression de l’emploi (+14,1% entre 2002 et 2007)
auraient du entrainer une baisse spectaculaire du chômage
en Guadeloupe. Mais...
Cet apartheid social basé sur l’exclusion du savoir,
l’exclusion du travail, l’exclusion sociale produit aujourd’hui
ses effets dévastateurs sur notre peuple et singulièrement
sur notre jeunesse. La recrudescence des faits de violence,
l’explosion des cas de schizophrénie chez les jeunes et la
montée en puissance de la consommation de cocaïne et
d’héroïne an péyi annou en sont les formes les plus visibles.
Cet apartheid " institutionnalisé " s’est organisé avec la
bienveillante complicité de ceux la mêmes qui s’offusquent
et s’étonnent aujourd’hui des déviances qui frappent notre
société préférant prier jounou a tè " Obama, Obama, au plus
haut des cieux ", se découvrant brusquement nègre. Mais
nègre, seulement pour un temps car Européens tousuit dès
lors qu’il s’agit d’organiser la chasse des Haïtiens sous
l’égide du Préfet.
Tout cela démontre très clairement la volonté manifeste de
détruire non seulement toute production et singulièrement la
production agricole an péyi annou mais aussi de faire du
Gwadloupéyen on zonbi an péyi ay. Nou sé moun !
Dans ce cas, est-ce là, véritablement, le modèle de
société, le projet de vie, qui convient à la Guadeloupe,
aux Guadeloupéens et singulièrement à notre
jeunesse ?
La Guadeloupe, Terre de champions, terre d’ambitions,
terre de construction, mais non terre de pollution, ni
terre de prostitution, ni de terre de Kouyon non plis.
É sépousa que la reprise des terres de Campêche n’est pas
une simple occupation, ni un accaparement de terres en vue
d’une quelconque ambition partisane, il s’agit, et les
Guadeloupéens sans cesse de plus en plus nombreux qui
soutiennent ce combat, l’ont compris, de poser le problème
crucial de la préservation des 45.000 hectares de terres
agricoles restant dans notre pays et au-delà celui de la
production agricole, de la formation et de l’emploi, du cadre
de vie, de la gestion des déchets et du respect de
l’environnement. En définitive celui de notre souveraineté
alimentaire par la mise en place d’un véritable
développement agricole intégré et autonome combinant
production animale et végétale tenant compte de notre
biodiversité et de notre aspiration légitime à l’autonomie
énergétique.
KA NOU NI POU FÈ ?
° Refusons le mépris, l’arrogance et l’injustice ;
° Refusons la discrimination raciale à l’embauche ;
° Refusons d’être des vaches à lait yo ka kouyonné é ki ka
yenki péyé, péyé ;
° Refusons l’empoisonnement et la condamnation à mort de
la Guadeloupe et des Guadeloupéens ;
° Protégeons notre environnement, notre cadre de vie, les
terres agricoles et la mangrove ;
° Soutenons les luttes. Refusons le chômage et les
licenciements comme une fatalité alors que l’Etat français
peut trouver 360 milliards pour financer les spéculateurs
et les banques ki ka piyé lajan annou ;
° Exigeons la priorité d’emploi pour nous et nos enfants ;
° Défendons notre culture, mès é labitid annou : diri é
kolonbo annou, bébélé annou, soup a kongo annou,
tanbou annou, lang annou, jan nou yé. Nou sé moun kon
tout moun si latè ;
° Défendons les accords collectifs, les statuts et les
conventions collectives ;
° Refusons la précarité, le temps partiel imposé et la
souffrance au travail ;
° Défendons la liberté syndicale et le droit de revendiquer ;
° Luttons pour la transformation des rapports sociaux,
l’abolition de la domination coloniale et de l’exploitation
capitaliste ;
° Arrêtons de croire, de penser, de dire : " Konplo a nèg sé
konplo a chyen, épi nèg ou pé ké rivé ". Sa pa vré !
POU PLIS DWA - PLIS RESPÉ POU TRAVAYÈ É PÈP GWADLOUP !
03 DÉSANM : UGTG O PRIDOM - BAY LANMEN POU NOU KONTINYÉ NOURI LALIT
Sépousa l’UGTG désidé bay balan a KANPECH
POU KONTINYÉ PLANTÉ LESPWA A KANPECH :
07 DÉSANM 2008 : GRAN KOUDMEN NASYONAL
Randévou a sizè é dèmi dimaten a Kanpèch,
pou planté mannyok,
patat, malanga, jiwomon, kann, pwa,…
Laprémidi nou ké prézanté Pèp Gwadloup sa Travayè
kay fè si tè a zansèt annou.
PA KONTÉ SI PYÉ A LÉZOT POU MACHÉ !!!
ANNOU KONTINYÉ NOURI LALIT - NOU KÉ GANNYÉ !!!
Sépousa l’UGTG désidé bay balan o PRIDOM
KONSEY SENDIKAL UGTG,
Lapwent, 15 novanm 2008
L’UGTG o pridom
Bay lanmen