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Eric Jalton, Victorin Lurel & le mouvement social du LKP

"Le socialisme ce n’est pas combattre les mouvements sociaux"
>Mots-clés : LKP 
 

Deux extraits de l’interview accordé par Eric Jalton [Député de la première circonscription de Guadeloupe (Abymes - Pointe à Pitre - Marie Galante) ; et maire de la ville des Abymes] au quotidien du groupe Hersant, France Antilles.

[...]

Est-il vrai que vos relations avec Victorin Lurel, agacé par vos prises de position, se sont dégradées avec l’épisode LKP. Quelles sont-elles aujourd’hui ?

Nos relations sont amicales, sans plus. Nous sommes dans le même parti, donc on se respecte mutuellement. Qu’il n’ait pas apprécié mon comportement pendant les événements LKP, c’est son droit. Mais la réciproque est vraie puisque je lui reproche une mauvaise gestion du mouvement social. Je ne pense pas que se mettre à dos l’essentiel du mouvement social en Guadeloupe, pour ne pas dire la totalité, ait été une bonne chose. J’ai, pour ma part, une autre conception du socialisme, une autre approche du syndicalisme. Je suis davantage pour l’accompagner, sans en approuver toutes les thèses de revendication. Je suis pour la promotion de ceux qui luttent pour davantage d’insertion des Guadeloupéens, davantage de solidarité. C’est ça, pour moi, le socialisme. Ce n’est pas combattre les mouvements sociaux.

[...]

Vous dîtes que les discussions sont ouvertes... Avec qui d’autre discutez-vous ?

Depuis plusieurs mois, je suis sollicité de toutes parts et de tous bords politiques. Je repousse sans arrêt des rendez-vous très intéressés. Je me donne le temps de la réflexion pour me positionner. Mais il y a deux sujets importants sur lesquels je ne transigerai pas : l’évolution statutaire et le positionnement par rapport au mouvement social. Ce sont deux dossiers qui ont toujours caractérisé la gauche en Guadeloupe, notamment le Parti socialiste. Un progressiste guadeloupéen doit être proche du mouvement social et doit prôner l’évolution institutionnelle et statutaire de la Guadeloupe, sans fioriture, sans demi-posture, sans faux-semblant.

[...]

Source : France Antilles,
Samedi 25 juillet 2009

Post-Scriptum

Ce nouvel épisode est à rapprocher de ses positionnements précédents vis à vis du mouvement social & de la grève générale conduite par le LKP :

- 26 Janvier 2009 : Lors des premières négociations au WTC - marquées par la fuite du préfet Nicolas Desforges - , Eric Jalton s’était fait traiter d’arracheur de dents (Jalton est dentiste) par Colette Koury. Son crime ? Avoir invité le patronat béké et allogène à entendre les revendications populaires. [1]
- 16 février 2009 : A la suite de répression barbare (rafles de centaines de guadeloupéens par les manblos, passage à tabac, propos racistes proférés par les forces de répression...), Eric Jalton s’est rendu au commissariat de Pointe à Pitre pour exiger leur libération. Peut-être y avait-il été incité par la présence de Christiane Taubira...
- Les 22 & 27 février 2009 : Eric Jalton réitérait son soutien aux mouvement du LKP et demandait "au gouvernement et au patronat de s’entendre immédiatement, afin de répondre favorablement aux revendications du mouvement social" ; et au "grand patronat de prendre leur responsabilité sans tarder dans cette révolution sociale, dont il est en grande partie responsable".
- Motion de soutien au mouvement de grève adoptée par le conseil municipal de la Ville des Abymes, interpellations de l’Etat sur les conséquences du conflit des sapeurs pompiers de la CCI à l’aéroport Pôle Caraïbes (avril 2009), et sur les dérives dénoncées par les travailleurs en grève à la Maison Départementale de l’Enfance [MDE].

A rapprocher également des déclarations de Victorin Lurel :

Pour mémoire donc, le président du conseil régional - après s’être servi des petits patrons et de la Chambre des Métiers pour bloquer début décembre les rues de Guadeloupe pour tenter d’obtenir une baisse du prix de l’essence, aura successivement :
- Raillé avec cynisme le mouvement de grève précurseur du 16 décembre 2008 ; et comparé la mobilisation populaire à un... carnaval, en raison de la présence du Mouvman Kilitrel Akiyo [RFO, 16 décembre 2008]...
- Pris fait et cause pour le patronat esclavagiste et béké lors des négociations du WTC, en dénonçant le caractère irréaliste de la plate-forme de revendications ;
- ... Avant de confier au sous préfet RENOUF que s’il avait le pouvoir, il saurait - lui - quoi faire pour mettre fin à la grève [Canal 10, mercredi 28 janvier 2009]...
- Sous la menace, donné 5 jours au LKP pour mettre un terme à la grève [conférence de presse du samedi 31 janvier 2009 2009 à la cité des Métiers au Raizet, Abymes] ; sinon on allait voir ce qu’on allait voir [Lire le récit de cette conférence aussi surréaliste que lugubre fait par le journaliste Danik Zandwonis sur le site caribcreoleone...
- Attribué au LKP la responsabilité de l’assassinat de Jacques BINO !
- Comparé Domota à Napoléon, et accusé les Guadeloupéens d’être des racistes qui brûlaient "spécifiquement certaines entreprises appartenant aux blancs".[Au micro d’Europe 1 - Interviewé par J.P. Elkabbach - 20.02.09]. (Combien d’entreprises de Jarry - Moudong - La Jaille - La Retraite... auront brûlé ?! : Zéro.)...

On connait la suite... Le même Lurel déclarant le jeudi 5 mars 2009 au journal télévisé du soir de RFO : "La rue a obtenu ce que nous n’arrivions pas à obtenir"... "C’est un accord historique"...

A rapprocher enfin de l’argumentaire Anti LKP concocté par Jules Otto, le secrétaire de la fédération guadeloupéenne du PS. Extrait : " Qu’elles sont ces méthodes de voyous ? On oblige les commerces à fermer de force alors que les Guadeloupéens ont besoin de travailler pour nourrir leurs familles ! On fait payer pour pouvoir passer quand il y a des piquets de grève entravant la route !!! Le peuple Guadeloupéen doit retrouver sa dignité. Tout ça ne nous ressemble pas ! " (Cliquez pour lire le texte de Jules OTTO)

Publié par la Rédaction le lundi 27 juillet 2009

Notes

[1Paraphrasant Hugo, Eric Jalton a suscité les cris de joie de la foule massée sur le parking du WTC en disant que si la foule n’est pas le peuple, cette foule qu’il a vue dans les rues de Pointe à Pitre ressemble beaucoup à son peuple. Ce à
quoi Mme Colette Koury a répondu en disant que M. Jalton ne sait pas de quoi il parle, au contraire des vrais socio-professionnels qui souffrent vraiment de la grève : Le député maire des Abymes "arrache des dents toute la journée"
. (Rasfigjohn)

Forum article


  • >Eric Jalton, Victorin Lurel & le mouvement social du LKP
    27 juillet 2009, par Christine Churie-le Goal , 44 Bretagne !

    Pour les européennes l’UDB s’était alliée avec Les Verts !
    Evolution du statut de la Bretagne ..............

    Élections régionales 2010 et la Loire-Atlantique
    Publié le 27/07/09

    NANTES — L’article consacré à Jacques Auxiette, Président de la Région des Pays de la Loire, le 17 juillet 2009, et celui consacré, le 22 juillet 2009, aux clés des élections régionales, montrent que la réunification administrative de la Bretagne, question pourtant très liées aux réalités sociales, économiques et écologiques n’a toujours pas été intégrée par les partis de gauche. En ne répondant pas à une aspiration populaire légitime, les forces de gauche qui acceptent la partition de la Bretagne font un choix que l’UDB ne peut que désapprouver.

    Pour l’UDB, la grave crise multiforme que connaît la planète appelle des solutions durables et novatrices qui pour être efficaces doivent être globales et agir sur plusieurs plans à la fois.

    La sortie du libéralisme économique prédateur qui asservit les hommes et épuise la planète appelle une profonde remise en cause des systèmes de production et de consommation, mais aussi, une réelle évolution des modes de gouvernance et d’organisation de la vie démocratique. Une république rénovée et régionalisée qui donne pouvoirs et moyens à ses régions au lieu d’une république jacobine centralisée qui étouffe les initiatives locales.

    Dans ce cadre, la question des territoires et de leur cohérence se pose clairement. Pour l’UDB, l’Ouest de la France a tout à gagner avec 4 régions fortes au lieu de 6 régions faibles et la Bretagne doit redevenir une région forte de ses 5 départements. Si le grand projet du gouvernement, c’est le grand Paris, le projet de l’UDB, c’est la Bretagne réunifiée !

    Pour l’UDB, refuser de poser la question des limites administratives des régions, c’est ne pas se donner les clés de la nécessaire réflexion pour un aménagement du territoire équilibré et c’est rendre encore plus difficile la transition vers une économie et un mode de vie soutenables. Pour l’UDB, il n’est pas acceptable que des organisations de gauche refusent d’aborder cette question... ou alors c’est le signe de leur incapacité à penser un autre projet de société.

    Pour l’Union démocratique bretonne,
    Pierre Even, responsable de la fédération de Loire-Atlantique