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Frédéric Gircour & Nicolas Rey : "LKP, le mouvement des 44 jours"

>Mots-clés : LKP 
 

"LKP, le mouvement des 44 jours", Frédéric Gircour et Nicolas Rey, ed. Syllepse, 2010

« LKP, le mouvement des 44 jours… (…) est-ce à dire que, pour les auteurs, le LKP se limiterait aux 44 jours de la grève générale qui ont secoué la Guadeloupe au début de l’année 2009 ?

Non bien sûr, le collectif ne s’est pas dissous avec la suspension de la grève, pas plus qu’il ne s’était créé ex nihilo. Il s’inscrit dans un contexte bien plus large.

L’ambition du présent ouvrage est de donner les clés d’un mouvement original, qui plonge ses racines dans une tradition guadeloupéenne de résistance multiséculaire, de relater par le détail le conflit social qui a tenu la Guadeloupe et le monde (CNN et Al-Jazeera n’avaient-elles pas leurs envoyés spéciaux sur place ?) en haleine, de jeter un éclairage pointu sur ses enjeux, ses perspectives, ses conséquences.

Les questions que ce mouvement soulève, comme nous le verrons, dépassent d’ailleurs très largement les frontières du petit archipel antillais.

(…)

Si nous avons choisi ce titre, c’est parce que ce nombre, 44, nous a paru particulièrement symbolique de la lutte sociale qui s’est livrée en Guadeloupe. Il dit l’endurance des grévistes, leur capacité de résistance,
puisque jamais en France une grève générale n’avait atteint un tel nombre de jours.

Il nous donne aussi une idée sur l’importance des sympathisants du mouvement car on conçoit aisément qu’une minorité, si bien organisée soit-elle, n’aurait pu paralyser l’économie de la Guadeloupe si longtemps si elle avait eu la population à dos…

Il nous dit la somme d’espoir et de révolte qui ont animé les manifestants pour tenir aussi longtemps. Ce nombre est lourd des sacrifices consentis par les Guadeloupéens, et comme trame de fond, il dessine des solidarités exemplaires et des lignes de fracture nouvelles.

Ce nombre, 44, nous en dit aussi très long sur la nature des relations sociales qui prédominent en Guadeloupe : l’intransigeance implacable du grand patronat guadeloupéen qui n’entendait rien céder, la politique
du pourrissement sur laquelle avait parié l’État…

C’est pour toutes ces raisons que nous avons choisi ce titre dans un ouvrage où nous aborderons aussi sans tabous toutes les questions qui font polémique, à commencer par les zones d’ombre qui entourent la mort du elkapiste Jacques Bino, mais aussi celles selon lesquelles le LKP serait un mouvement raciste et violent ou encore un mouvement cherchant à « avancer masqué » vers l’indépendance de la Guadeloupe.

Dépasser les visions manichéennes avec lesquelles le LKP est généralement abordé ; le présenter à travers ses hommes et ses femmes, aux aspirations parfois différentes ; décrypter ce qui fait sa force et qui a enthousiasmé tant de Guadeloupéens venus grossir les rangs des manifestants rêvant de tracer un nouveau chemin pour la Guadeloupe ; montrer ses faux pas, ses errements et ses non-dits ; tels sont donc les principaux objectifs de ce livre que nous vous invitons à partager. »

Publié par la Rédaction le lundi 8 novembre 2010

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