Les abris anticyclones fournis par la Fondation Clinton comportent de nombreuses malfaçons.

La Fondation Clinton devait fournir des abris anticycloniques dans le cadre du Interim Haiti Recovery Commission, (CIRH, en français) un comité de reconstruction mis en place après le séisme du 12 janvier 2010. L’objectif était de construire des "abris résistant aux ouragans" et "capables de se transformer en salle de classe". "Assurer la sécurité des populations vulnérables dans les zones à haut risque pendant la saison des ouragans", tout en fournissant des écoliers haïtiens "un endroit décent où apprendre"et créer des emplois sur place...

Les installations qui - toujours selon la Fondation Clinton - devaient être équipées de générateurs électriques, de salles de repos, de toilettes, d’eau..., sont ainsi devenues l’un des premiers projets de la CIRH.

Mais, six à huit mois après leur installation, ces abris annoncés à grand renfort de publicité se composent de vingt remorques préfabriquées importées des USA et présentant une foule de problèmes : moisissures, chaleur suffocante à l’intérieur, problèmes de santé...

Plus inquiétant, l’entreprise choisie pour la construction de ces abris, Clayton Homes [1], avait participé aux travaux de reconstruction dans le sud des Etats-Unis, suite au passage de l’ouragan Katrina. Elle est actuellement poursuivie aux Etats-Unis pour avoir livré à la Federal Emergency Management Agency (FEMA, agence améraicaine des situations d’urgence) des installations contenant du formaldéhyde, un puissant cancérigène.

Les mêmes symptômes (nausées, violents maux de tête, brulures des yeux) avaient déjà été relevés sur place aux USA, comme dans les abris construits en Haïti. Ainsi, des échantillons d’air recueillis dans 12 de ces "abris" installées en Haïti ont fait apparaitre niveaux élevés de ce carcinogène, selon les résultats de laboratoire obtenus dans le cadre d’une enquête conjointe de The Nation et du Fonds d’enquête de la Nation Institute.

Mieux, dès le début de la saison des pluies, mi-juin 2011, deux classes ont dû fermer, la chaleur étant trop intense à l’intérieur. Une autre n’a même pas pu être ouverte à cause de problèmes avec les sanitaires et l’arrivée d’eau. Plusieurs élèves se sont aussi plaints de maux de tête insupportables et d’irritations aux yeux.

Enfin, dans la proposition approuvée par la CIRH, la Fondation Clinton avait déclaré que "jusqu’à 300 travailleurs locaux seraient employées pour construire les écoles." Moins de huit personnes ont été embauchées en Haïti, pour des contrats de très courte durée...

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