Ce samedi 08 Octobre au CGOSS de Rivière sens à Gourbeyre, la réunion publique organisée par le BEO (Bureau d’Etudes Ouvrières : http://ugtg.org/article_1054.html) a connu un vif succès auprès des guadeloupéens qui avaient fait le déplacement, il est vrai, jous Bastè.

Tout le programme annoncée a été passé au peigne fin, avec même comme agouba dès l’ouverture, la projection d’un film documentaire sur la spéculation criminelle au sein du marché mondial du riz, qui avait déclenché les émeutes de la faim en 2008. A tous les niveaux de ce vaste système d’échanges et de transactions commerciales, on découvre des bandes organisées par des bandits de grand chemin pour lesquels la corruption reste le seul mot d’ordre. Et comme toujours, sé lé piti kika potè pèt é ka pran fè adan tousa.

Après la présentation détaillée de l’équipe et des missions du BEO, c’est Elie DOMOTA le porte parole du LKP qui prenait à son tour la parole pour engager le débat. Elie rappelait le nombre inquiétant de 1000m2 de terres agricoles qui disparaissent chaque année en Gwadloup. Que nous devons nécessairement nous engager sur la sauvegarde des 45 000 hectares de terres agricoles restants, ainsi que sur le développement de l’agro-transformation, avec la prétention d’arriver à une pleine et entière sécurité alimentaire pour nous guadeloupéens. Il saluait le travail du BEO et l’engagement des militants qui l’animent, tout en fustigeant la position de la ministre française des colonies qui n’a toujours pas respecté les engagements pris sur le versement de la dotation au budget de fonctionnement du BEO.

Plus que cet outil de comparaison des prix qu’est le BEO, c’est bien du changement radical des nos habitudes de consommation qui pourrait mettre à mal tout ce système de pwofitasyon.

Alain PLAISIR, en sa qualité de président du BEO, nous dressait la liste des sept grands groupes de pwofitasyon dans la grande distribution en Fwans, à savoir :
 Auchamps
 Carrefour
 Cora
 Casino
 Intermarché
 Système U

Il a poursuivi en nous expliquant que :

 La pwofitasyon continue de sévir en Guadeloupe. Le LKP en 2009 avait avancé le chiffre de 60% de, différence en plus sur les prix pratiqués dans la grande distribution en Guadeloupe par rapport à la France. Deux autres études, l’une de l’autorité de la concurrence du 08.09.2009 et le rapport du Sénat datant du 07.07.2009 en effet, venaient conforter le résultat des enquêtes du LKP en déclarant 65% en Guadeloupe et 70% pour la Martinique et la Guyane.

 La taxe d’octroi de mer pénalise beaucoup plus les produits de première nécessité que les autres produits. Pour mémoire les taxes dites indirectes, comme l’octroi de mer, sont de loin celles qui remplissent le plus les caisses de la Région. 300 millions d’euros contre 19 Millions pour les impôts directs. Dans un système ultra libéral déjanté qui prône à tout vent la libre concurrence, chez nous en Gwadloup, c’est le principe du monopole organisé aux mains d’un petit groupe de familles béké qui prévaut. Pointé du doigt le groupe GBH de la famille Hayot (tiens ! un nom qui rappelle quelque chose…) et le groupe DESPOINTES.
C’est carrément du racket organisé par le biais justement d’ententes commerciales illicites. Pratiques par ailleurs qui ne font l’objet d’aucunes sanctions de la part des autorités concernées.

Pour Alain PLAISIR, il subsiste tout de même quelques réponses à un tel complot de la pwofitasyon. C’est en ce sens que nous devons pousser les collectivités à aider nos agriculteurs, à développer les échanges commerciaux avec notre environnement proche de la Caraïbe, sur 0% de taxe sur notre propre production, à interdire les ententes illicites, à taxer les produits dits de luxes…
C’est là quelques propositions susceptibles de faire tchoulé la pwofitasyon. Puisque nous comprenons bien que c’est le système qu’il faut changer...

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