Madame la Présidente,

La Région Guadeloupe a placé l’année 2013 sous le signe de la République dominicaine. Lundi 11 mars, vous lanciez officiellement "l’Année de la République dominicaine en Guadeloupe", en présence d’une représentante de la République dominicaine.

L’objectif d’une telle collaboration est de « renforcer des liens humains, culturels, économiques, politiques et universitaires entre les deux îles de la Caraïbe, dixit le conseil régional, et cela, par la mise en œuvre de différentes manifestations tout au long de l’année 2013.

Par la présente, nous souhaitons vous interpeller sur la décision prise le 25 septembre 2013 par la Cour Constitutionnelle Dominicaine de déchoir de leur nationalité, les dominicains d’ascendance haïtienne, nés en République dominicaine après 1929.

Cela est inacceptable et inqualifiable, sans nom. Cette décision est inique et doit interpeller toutes les consciences, tous les défenseurs des droits de l’homme et des libertés fondamentales. Elle sent mauvais (i ka pit) et rappelle étrangement le massacre de travailleurs haïtiens en 1937 en République Dominicaine, déjà. Nou, Gwadloupéyen, pépa aksepté sa.

Aussi, Madame La Présidente, l’autorité régionale, ne peut, par son silence, se rendre complice de ce crime odieux qui touche près de 50 000 Dominicains d’origine haïtienne qui se retrouvent aujourd’hui sans nationalité, sans pays et cela à cause de la couleur de leur peau. Nous Guadeloupéens, filles et fils d’êtres humains déportés, réduits en esclavage, ne pouvons rester insensibles à la décision des autorités de Saint-Domingue en cette année de la République dominicaine en Guadeloupe.

Quant à nous, LKP, d’ores et déjà, nous apportons notre entier soutien à ces milliers d’êtres humains et appelons les Guadeloupéens à soutenir toutes les actions destinées à protéger ces femmes, ces hommes et ces enfants victimes de la bêtise humaine.

Recevez, Madame La Présidente, l’expression de nos sentiments les meilleurs.

Pour LKP

Eli DOMOTA

Lapwent 23/11/2013