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A PROPOS DU FAUX DEBAT ENTRE « ALBIOMIAIS ET ETZOLISTES »:DAVWA YO TOU LÉ DÉ KA WOULÉ POU MÒ A LIZINN MARIGALANT

>Mots-clés : Marie-Galante 
 

Sonjé ! En 2012, les ouvriers de l’usine Grand’Anse ont stoppé le travail durant plus d’un mois pour dénoncer l’état de vétusté et la dangerosité de l’usine mettant en danger la vie des ouvriers au quotidien. Pon moun pa lévé yo digad, ni la SRMG (Sucrerie Rhumerie de Marie-Galante), ni l’inspection du travail, ni les élus, ni l’Etat. PON MOUN ! Bien au contraire, ils ont été, et leur syndicat aussi, traités de fossoyeurs de l’économie sucrière.

Lizin la sé on zatrap, une véritable poubelle, où l’on rassemble les rebuts des usines de Guadeloupe. Voilà l’outil de travail des travailleurs de Marie-Galante.

Sonjé ! A l’époque, la SRMG reconnaissait elle-même l’état de vétusté de l’unité sucrière pourtant relevant de la réglementation des installations classées en déclarant « sur le plan industriel, les équipements de l’usine sont très vieux et obsolètes pour la plupart. Pour la partie chaufferie, l’usine dispose de 2 générateurs de vapeur à bagasse, un de 1954 et l’autre de 1986. Pour la partie production électrique, l’usine dispose de 2 turbo-alternateurs, un de 1956 et l’autre de 1960. SRMG n’a pas les capacités financières, même avec le soutien des aides du PO (Programmes Opérationnels relatifs aux subventions publiques), de procéder aux investissements nécessaires de rénovation et de modernisation de l’outil ... L’usine n’a pas eu d’investissements structurants depuis des décennies et l’usure avancée des équipements existants rend toujours plus incertain le déroulement de chaque nouvelle campagne ».
Le président de la SICAMA déclarait à l’époque : « Je rappelle qu’avec les chaudières actuelles, nous devons attendre cinq heures pour arriver aux bonnes températures de vapeur avant de démarrer. Ces délais sont coûteux pour l’usine et pour les planteurs qui attendent avec leurs chargements. Pertes de temps qui se traduisent par des pertes de richesse et pertes de récolte avec des cannes qui restent sur pied. Ces pénalités sont aggravées par l’importance des taux d’arrêt qui sont de l’ordre de 27%, essentiellement dus aux défaillances des organes énergétiques.
Pour comparaison, l’usine Gardel enregistre un taux d’arrêt d’environ 2%.

E magrésa, AYEN pa CHANJÉ. AYEN pa fèt.

Sonjé ! Déjà fin Juillet 2011, en période d’inter-campagne, où les ouvriers vérifient et réparent les équipements pour la prochaine récolte, le mot d’ordre de la Direction était : « Surtout, ne démontez rien, l’usine redémarrera dans le même état qu’elle s’est arrêtée ».

Mais alors, à quoi ont servi les sommes colossales allouées dans le cadre de cette fameuse convention tripartite quand on voit l’état général de cette usine ?

En réalité, yo ka manjé lajan-la ant’ yo menm. Avec des sociétés de réparation filiales, des entreprises prestataires appartenant à des actionnaires. Mais surtout en ne procédant à aucune rénovation de l’outil industriel ; leur seul objectif étant dè fè toujis sa ki fo pou lizinn-la maché kan menm é kontinyé mandé lajan otrèman yo ka fèmé.

WI, YO DÉSIDÉ TCHOUYÉ LIZIN LA DÉPI LONTAN !

Une mort programmée, bien organisée.

Sonjé ! Déjà lors de la campagne 2011, 17.192 tonnes sont restées sur pied et 1.433 tonnes coupées n’ont pas été ramassées !

Sonjé ! Dans le rapport final de l’ODEADOM en 2006, « Etude sur les conditions de réalisation d’une filière bioéthanol aux Antilles », on pouvait lire : « Pour ce qui est de la sucrerie rhumerie de Marie Galante, l’économie d’échelle de cette unité est défavorable et son équilibre économique nécessitera le maintien d’une aide publique voisine de 3 millions d’euros par an qui ne pourra que s’alourdir au rythme de l’augmentation du prix de la maintenance et des intrants. Pour l’avenir il serait utile d’étudier sa reconversion vers une unité plus tournée vers la production d’énergie d’électricité et d’alcool. Dans ce cas sa production sucrière serait effectuée à façon par la sucrerie de Gardel seule, son contingent de rhum continuant à être produit sur place indépendamment de la production d’éthanol. »

Les choses sont claires. Il y a belle lurette qu’ils ont décidé de mettre fin à l’économie sucrière à Marie-Galante selon un scénario bien élaboré. En premier lieu, se partager le contingent de rhum et le quota de sucre entre usiniers de Guadeloupe. Une fois quotas et contingents disséqués, il ne restera qu’à supprimer définitivement la sole cannière de Marie-Galante.

Puis viendra le moment de remplacer l’usine à sucre de Grand’Anse en une unité de production d’électricité pou kontiniyé fè lajan si do a Marigalantè !

LA POLEMIQUE ACTUELLE QUI OPPOSE LES « ALBIOMIAIS ET LES ETZOLISTES » N’EST QU’UN LEURRE QUI MASQUE UNE TRAGIQUE REALITE » : YO PA BIZWEN BWOYÉ KANN MARIGALANT POU FÈ LAJAN ! - YO DÉSIDÉ TCHOUYÉ LIZINN-LA POUR FAIRE DE MARIE-GALANTE, UNE ILE PRODUCTRICE D’ELECTRICITE. ET POUR MIEUX NOUS FAIRE AVALER LA PILULE, ILS ORGANISENT UNE VASTE MANIPULATION AUTOUR DE DEUX PROJETS DE PRODUCTION ELECTRIQUE.

D’un côté, les « ALBIOMIAIS » qui importent du bois pour alimenter leur usine électrique. Et de l’autre, les « ETZOLISTES » qui proposent une production d’électricité propre à partir de panneaux solaires et d’éoliens, sur des terres agricoles.

Pas la peine de faire de grandes écoles pour comprendre que ces deux projets ont un point commun : ils se construisent tous les deux sur les cendres de l’usine, sur la mort de l’industrie sucrière (le poumon économique de l’île) et les milliers d’emplois qu’elle génère (planteurs, ouvriers agricoles, ouvriers industriels, artisans, transporteurs, commerçants, …… fanm, nonm é jénès Marigalant.

« ALBIOMIAIS et ETZOLISTES » ne se battent pas pour la rénovation de l’unité sucrière, ni pour la création d’une unité sucrière neuve, ni pour le développement de la production sucrière mais pour la mort pure et simple de l’usine de Marie-Galante. Et de nous faire croire à la construction d’une unité thermique adossée à une usine sucrière en ruine. IL EST SIMPLEMENT DEMANDE AUX MARIE-GALANTAIS DE CHOISIR LA CEREMONIE D’OBSEQUES DE L’USINE : INCINERATION AVEC BOIS OU AVEC PANNEAUX SOLAIRES. Paplis ki sa ! Arété pran nou pou kouyon !

Fini la production de sucre, fini l’activité sucrière, fini le développement économique et social lié à l’industrie sucrière, fini des milliers d’emplois directs et indirects.

C’est la mort annoncée de Marie-Galante et des Marie-Galantais mais pas pour tout le monde. Car pour les « ALBIOMIAIS », Marie-Galante devient une grosse pile électrique. Pour les « ETZOLISTES », une île paradisiaque pour retraités fortunés d’Europe ou des USA.

ET LES MARIE-GALANTAIS DANS TOUT ÇA ? CHOMAGE DE MASSE, EXODE MASSIF, …. ET A TERME, UNE ILE SANS MARIE-GALANTAIS…. NOU PA LWEN !

Peuple de Marie-Galante, Travailleurs, Chomè, Rètrété, Komèwsan, Awtizan Agrikiltè, Jenn kon Vyé :

NON, le chômage massif, la précarité, la pauvreté, le vieillissement de la population, l’exode de la jeunesse, la fermeture des écoles, de l’hôpital, la pwofitasyon exercée sur les prix des produits de première nécessité, sur l’eau, sur le transport, ne sont pas des fatalités.

NON, MOUN Marigalant pa modi.

L’UGTG adan larèl é lèspri a Marigalant Péyi Doubout :

-  Dénonce et condamne l’entreprise de division des Marie-Galantais orchestrée par l’Etat, les élus et les usiniers ;

-  Dénonce et refuse la fermeture programmée de l’usine, l’arrêt de la production de sucre, le licenciement de centaine de Travailleurs, le mépris que nous expriment constamment les décideurs politiques, économiques et l’État à travers leurs décisions.
-  Exhorte le Peuple de Marie-Galante, les Travailleurs, Chomè, Rètrété, Komèwsan, Awtizan, Agrikiltè, Jenn kon Vyé à refuser la division et à défendre et protéger leurs intérêts notamment :

• Le maintien de l’activité sucrerie et rhumerie et la rénovation de l’outil industriel ;

• la mise en œuvre d’une véritable politique des transports pour une réelle continuité territoriale ;

• un véritable hôpital, au service des marie-Galantais ;

• la mise en place d’une véritable politique pour l’emploi, la formation, l’éducation et l’amélioration des conditions de vie permettant aux jeunes de travailler, de vivre au pays et aux personnes âgées de vivre décemment ;

• l’arrêt de la pwofitasyon sur les prix, sur l’eau, … et la défense de l’identité culturelle ;

• La sauvegarde des terres agricoles et la conquête de la souveraineté alimentaire ;

ZATRAP BANDÉ PA NI SÉZON ! TANSYON !

RÈSPÉ É DIGNITÉ POU TRAVAYÈ É PÈP MARIGALANT.

RÈSPÉ É DIGNITÉ POU TRAVAYÈ É PÈP GWADLOUP.

UGTG, LAPWENT 20.02.2017

Publié par la Centrale UGTG le mardi 21 février 2017

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