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Nou pé pa rété bwa krazé, on sèl chimen ....Lalit !

Pour le Droit à la Vie, publication du Collectif, le 02 oût 2018
 

On Pèp san lopital - 8 mois après l’incendie du CHU : aucun retour à un semblant d’activité normale pour le maillon fort de notre système public de santé. Le personnel de l’Hôpital doit réintégrer le site pollué et accomplir sa mission de soignant pendant le nettoyage. Il n’y a plus de bloc opératoire, plus de laboratoire et l’accès aux soins demeure des plus compliqués pour les patients.

On Pèp san dlo - Après que les ressources en eau de la Guadeloupe aient été livrées à des multinationales qui se sont enrichies sans jamais se préoccuper de l’état des canalisations, tout en empochant l’argent que nous payions pourtant pour l’entretien du réseau : An Gwadloup, pa ni dlo an plen 21nyèm syèk.

On Pèp san Travay - Le patronat de Guadeloupe refuse toute négociation collective et détruit tous les accords sociaux existants. Tandis que l’Etat continue d’arroser les grandes entreprises de milliards qui auraient dû servir à l’amélioration des services utiles à toute la population, les attaques contre le niveau de vie des classes populaires – travailleurs, retraités, chômeurs, jeunes, petits artisans et petits commerçants – s’accentuent. Le chantier du futur CHU, c’est 650 millions d’euros, des milliers d’emplois en perspectives. Où sont les dispositifs de formations et de développement des compétences pour nos jeunes et les travailleurs de Guadeloupe ? Es nou ké rété la, ankò onfwa, ka pentiré syèl é ba lari chenn pannan dòt ka travay ?

On Pèp pwazonné - Après l’autorisation de l’épandage du chlordécone sur les terres de Guadeloupe, et ce plus de dix ans après son interdiction, les études scientifiques ayant démontré qu’il s’agit d’un produit extrêmement toxique : tè an-nou pwazonné, dlo an-nou pwazonné, nou pwazonné, timoun an-nou, dèpi an vant a manmanyo, pwazonné ! Les ouvriers de la banane sont les premiers touchés par le chlordécone. Cancers de la prostate pa krèy, atteinte au développement des jeunes enfants, cancers hormono-dépendants, mi sé sa ki réalité an nou ! De plus, la population subit une intoxication aigue et chronique à l’hydrogène sulfuré et à l’ammoniac, gaz toxiques dégagés par la dégradation des sargasses sur nos côtes. A cause des nuisances des ondes électromagnétiques liées aux antennes relais posées à proximité des habitations, des Guadeloupéens sont malades et les autorités restent sourdes à leurs interpellations.

On Pèp san sékirité pou manjé - Les terres et l’eau agricoles, bases de la souveraineté alimentaire, sont déviées pour d’autres usages (Golf…). Nos consommations alimentaires de base proviennent d’importations alors que la production vivrière n’est pas soutenue. Ainsi, nous consommons majoritairement des produits raffinés et sucrés issus de la production agro-industrielle mondiale qui utilise des herbicides, insecticides, pesticides comme intrants de production. Ces produits sont néfastes pour notre santé. Ils entrainent en effet des troubles tels diabète, obésité, hypertension, cholestérol, facteurs de maladies cardio-vasculaires, principales causes de mortalité des guadeloupéens.

On Pèyi san politik pou la jénès - La population vieillit, la jeunesse diplômée ou non est condamnée à l’exil et n’a pas perspectives de travail au pays. Le chômage touche 60% de jeunes de moins de 25 ans. Des adolescents quittent le système scolaire en situation d’échec ou de décrochage et sont livrés à eux-mêmes, grossissant le taux de délinquance et de violence.

On Pèp anba jouk : La Guadeloupe est toujours sous le joug d’une économie qui résulte directement de la « plantation », basée sur des rentes de situation de monopole, sur des abus de position dominante et la destruction de toute production guadeloupéenne. Acheter, consommer et célébrer ce qui vient d’ailleurs : mi sé sa yo vlé nou fè !

Notre pays gangréné par un chômage de masse qui touche plus de 30% de la population active, est aussi profondément marqué par la violence et les déviances sociales ; mais répétant ce que l’on s’évertue à nous faire croire, nous continuons de penser que nous faisons partie des pays développés de la Caraïbe.

Et pourtant, nous n’arrivons pas à faire face à des calamités naturelles : sargas ka toufé nou, siklòn é tranblanntè ka mènasé nou, toupannan jaden an-nou ka pousé si bato é nou pa tini ni lopital, ni dlo

Voilà le résultat de la pwofitasyon capitaliste en Guadeloupe. Pwofitasyon née avec la colonisation de notre Pays et qui a prospéré avec la connivence de l’Etat et des élus, au mieux impuissants ou incompétents, au pire complices.

On pèp san lopital, san dlo, san tè, san mémwa, san listwa, san travay, pwazonné anba klòwdékòn é sargas : sé on pèp san divini !!

Nou pé ké rété bwa kwazé, On sèl chimen : LALIT !

Devant la gravité de la situation, nous n’avons pas le choix, nous devons nous rassembler pour continuer et amplifier le combat pour exiger notamment :

- La prise de mesures efficaces pour que cesse l’empoisonnement par les sargasses - La mise en place d’une véritable politique de santé et d’une offre de soins de qualité pour les usagers de Guadeloupe.

- L’accès de tous les Guadeloupéens à une eau potable, buvable sans pesticide, sans chlordécone, à un prix bas et unique, avec une gestion et une organisation dans le cadre d’une gouvernance unique, sans délégation de service public.

- L’ouverture, en faveur des travailleurs, de négociations collectives dans toutes les branches professionnelles.

- Le démontage des antennes relais installées à proximité des habitations et qui menacent la santé des habitants.

- Justice et vérité concernant l’empoisonnement au chlordécone et la condamnation des empoisonneurs

- L’arrêt de la dégradation de l’environnement et de la dilapidation des terres agricoles au profit de projets déconnectés des besoins de la population.

- L’accès des enfants de Guadeloupe à un système éducatif respectueux de leur être et doté de moyens à la hauteur des enjeux.

Annou kontinyé sanblé pou fè fòs !

Collectif anti-sargasses Petit-Bourg – Collectif des îles du sud – Collectif Meilleure santé pour tous - Collectif Dlo Goubè – Komité Dlo nòbastè – Doubout pou dlo an-nou – K DLO - Collectif défense CHU – LCDM - SPA – URC UDB – ADIG - Agir en citoyens – ANKA - CIPN - KAP Gwadloup – MIR Guadeloupe - RACINES – Nord Basse-Terre Environnement - SOS Basse-Terre Environnement – SRDC - CFDT - CGTG - FDSEA - FO - FSU - LKP – SNCL - Solidaires Guadeloupe - SPEG - SUD PTT GWA – UGTG – UNSA - UPG - Combat Ouvrier - Mouvman Nonm – PCG - REV GPE – Travayè é péyizan – UPLG.

Lapwent, le 2 août 2018

Publié par Collectif pour le droit à la vie le dimanche 12 août 2018

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