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A propos des déclarations de l’ARS sur la surmortalité en Guadeloupe et le Projet de Construction d’un Hôpital Parent-Enfant à Palais Royal

Communiqué de presse de l’UGTG, le 19 juillet 2019
>Mots-clés : CHU Lapwent 
 

L’ARS a perdu l’occasion de se taire !!

Les deux dernières interventions de l’ARS sur le nombre de décès et sur la construction d’une nouvelle maternité à Palais Royal, mettent en évidence, une fois de plus, une fois de trop, la distance et le mépris qui président au sein de la direction de cette institution.

En guise de réponse à la mobilisation du personnel de la maternité de la Polyclinique, dénonçant singulièrement les dysfonctionnements récurrents liés à la maternité et à la santé des nouveaux nés, l’ARS invite les femmes enceintes, et celles qui ont l’intention de l’être, de tout simplement attendre ou d’aller ailleurs ; ou, pire encore, d’accepter la perte de chance dans l’attente de la nouvelle maternité transitoire de Palais Royal, d’ici la fin 2020.

Il ne s’agit nullement d’une erreur de langage, mais d’un réel état d’esprit menfoutiste qui règne au sein de la direction de l’ARS.

Dans le même registre, dans un entretien audio sur RCI, c’est au tour d’un médecin responsable de l’ARS de nous indiquer qu’il n’y a pas eu plus de morts en 2017 ou 2018, qu’en 2016.

Il s’agit là d’une escroquerie intellectuelle. Si l’on veut connaitre véritablement l’incidence de la crise du CHU sur le nombre du décès, il ne faut pas prendre en compte uniquement les chiffres globaux mais surtout examiner les décès enregistrés dans les communes, et singulièrement durant les mois de Novembre 2017, Décembre 2017 et Janvier 2018.

Prenons les chiffres de la commune de Basse-Terre, ville du CHBT, lieu d’acheminement de nombre de malades du CHU et comparons les chiffres des mois de novembre, décembre et janvier sur plusieurs années :

2014 2015 2016 2017 2018
Janvier 29 24 25 25 49
Novembre 22 21 27 40 34
Décembre 27 24 27 44 38
Total Annuel 373 371 383 398 419

Nous constatons qu’il y a donc une progression de la mortalité que l’ARS s’est empressée de camoufler dans les chiffres globaux annuels. D’ailleurs, on retrouve des chiffres analogues en ce qui concerne les enfants nés sans vie. :

Année 2014 2015 2016 2017 2018
Décès 11 12 7 15 21

A l’évidence, les chiffres parlent d’eux-mêmes.

En second lieu, l’ARS soutient que les chiffres annuels de 2017 et 2018 seraient normaux et même en deçà de ceux de 2016. Là encore, il s’agit d’une contre vérité flagrante car :

-  1/ A l’évidence, en 2016, il y a eu une poussée de la mortalité en Guadeloupe passée sous silence par l’ARS et qui mérite d’être analysée ;

-  2/ MAIS, ce que l’ARS omet de dire c’est que de 2017 à 2018, il y a une augmentation de 3,92% des décès. Cela peut paraître faible MAIS rappelons qu’en 2003, en France, la mortalité a augmenté « seulement » de 3,15% en un an ; soit une surmortalité de
19.490 décès en 2003 et la mise en place d’un plan d’urgence canicule dans toute la France.

Aussi, avec un taux de 3,92% de mortalité sur un an, nous soutenons que la GUADELOUPE vit une surmortalité liée au désagrègement de la qualité des soins particulièrement depuis l’incendie du CHU.

Imaginons un instant une augmentation de 3,92% du nombre de décès en France de 2017 à 2018, nous aurions une surmortalité de 23.765 décès en 2018, encore pire qu’en 2003.

ALÒS : KI VIVAN – KI MÒ : NOU SÉ MOUN ! RÈSPÈKTÉ NOU !!

Pointe-à-Pitre, le 19 Juillet 2019.

Le Secrétaire Général

Éli DOMOTA

Publié par la Centrale UGTG le vendredi 19 juillet 2019

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