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ATPC : Lettre à Ignacio Da Silva Lula

>Mots-clés : Haïti 
 

Les délégués à la 2ème Conférence caraïbe

pour la souveraineté des peuples

et l’indépendance des syndicats

à

Monsieur Ignacio Da Silva Lula,

Président de la République du Brésil

Sainte-Anne, le 18 décembre 2005

Monsieur le Président,

Nous qui sommes réunis les 17 et 18 décembre 2005 à Sainte-Anne en Guadeloupe (Caraïbe), sommes des délégués d’organisations ouvrières, syndicales, politiques, anticolonialistes des pays de la caraïbe suivants : Guadeloupe, Martinique, Sainte Lucie, Trinidad, Dominica, Puerto Rico, Mexique.

Sont également présents avec nous à cette conférence des délégués venus des USA et de France.

Des responsables syndicaux haïtiens qui ont été empêchés de participer à cette conférence par les tracasseries mises en place par l’ambassade de France nous avaient néanmoins fait parvenir des témoignages sur la terrible situation qui est faite aujourd’hui dans leur pays, à la classe ouvrière, à ses organisations et au peuple tout entier, pays qui a vu naître en 1804 la première république noire du monde.

Pas un jour ne se passe sans exactions, meurtres, viols, massacres, kidnappings. Plus de 13 000 morts en 18 mois, 720 chaque mois, 24 chaque jour pour une population de 8 000 000 millions d’habitants ! Après les actes de kidnapping, la population haïtienne, fortement militarisée et encadrée par les forces d’occupation de l’ONU sous commandement brésilien, soutenue par les gouvernements des Etats-Unis, de France, du Canada qui à travers leurs ambassades en Haïti distribuent des armes à des escadrons de la mort, continuent le carnage parmi la population civile et pauvre. La poursuite de l’intervention militaire ne va conduire qu’à accroître la répression afin de légitimer un ordre injuste. C’est une atteinte à la souveraineté de toutes les nations du continent qui ne fait que renforcer les tentatives de l’administration Bush d’imposer son hégémonie sans limite.

Nous délégués réunis dans la 2ème conférence caraïbe sommes partisans du droit des peuples, à l’auto détermination, nous défendons la paix et la fraternité entre les peuples . Le peuple haïtien doit décider de son propre sort, libre de toute intervention étrangère et nous demandons en conséquence le retrait immédiat des forces d’occupation de l’ONU.

Monsieur le Président Lula, vous avez été porté au pouvoir par près de 60 millions de vos compatriotes, par le peuple brésilien qui a vu dans votre élection la possibilité d’en finir avec les politiques de misère et d’asservissement des gouvernements qui vous avaient précédé et qui étaient entièrement à la solde des institutions financières internationales, des sociétés multinationales et entièrement soumis à la politique des gouvernements nord-américains. Votre élection avait été ressentie par les peuples opprimés et asservis comme un encouragement à la lutte pour leur droit à disposer d’eux-mêmes, pour leur émancipation sociale, politique et économique. Alors comment pourrait-on accepter plus longtemps que vous Monsieur le Président mainteniez les troupes brésiliennes d’occupation, les troupes de l’ONU sous commandement brésilien en Haïti ? Monsieur le Président de la République nous vous demandons instamment de mettre fin à cette occupation militaire et de donner immédiatement l’ordre de rappel des troupes de votre pays.

Vous en avez le pouvoir, vous en avez le devoir au nom du respect du droit des peuples à leur souveraineté.

Veuillez agréer Monsieur le Président les respectueuses salutations ouvrières des délégués à la 2ème conférence caraïbe pour la souveraineté des peuples et l’indépendance des syndicats.

Publié par l’ATPC le samedi 17 décembre 2005
Mis à jour le jeudi 5 juin 2008

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