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Paix sociale ou conflit social

>Mots-clés : Dialogue social 
 

Lors de son interview du 14 juillet 2005 sur Télé Guadeloupe, le Préfet a déclaré que son vœu prioritaire pour les Guadeloupéens était « la paix sociale ».

QUELLE PAIX SOCIALE, POUR QUELS GUADELOUPEENS ?

Est-ce une paix sociale pour le puissant groupe financier HAYOT, qui contrôle déjà plus de 50% des entreprises en Guadeloupe, propriétaire du Centre Commercial Carrefour, … ? Le Groupe HAYOT qui, chaque année, multiplie ses bénéfices lui permettant ainsi de tripler ses surfaces de vente à Baie-Mahault. Mais qui refuse d’accorder 5,51% d’augmentation brute à ses employés Guadeloupéens mais qui distribue aux 17 cadres français blan ou béké un salaire moyen de 4647 euros et une prime égale à 2 mois de salaire hors des négociations annuelles obligatoires. Les 289 salariés Guadeloupéens devant se contenter d’un salaire mensuel moyen de 1267 euros.

GWADLOUPÉYEN NI DWA OSI

Est-ce une paix sociale pour le Directeur de la société DANONE, fleuron de l’Industrie Française, cotée en bourse, mais qui refuse d’appliquer la Convention Collective et d’accorder aux Travailleurs Guadeloupéens une augmentation de salaire raisonnable et proportionnelle au bénéfice réalisé en 2004 ?

MYÉ VO ANNYON KI TOU NI, NOU PA DAKÒ

Est-ce une paix sociale pour le Gérant des « Jardins de Courcelles » à Sainte-anne, qui a licencié une mère de famille Guadeloupéenne ayant plus de 15 ans d’ancienneté sous le motif fallacieux de « manque de vigilance ». Le gérant, Christian Bébin, ne pouvant justifier le motif de licenciement a porté plainte pour vol, contre la salariée licenciée après 2 mois de grève. À ce jour, il est incapable d’apporter la moindre preuve de ses accusations.

Ce dernier, adepte du travail clandestin et du remplacement des travailleurs grévistes par des saisonniers est constamment et solidement encadré par ses amis de la Gendarmerie de Sainte-Anne. Il a même obtenu de la justice coloniale, la saisie des comptes bancaires de 6 camarades UGTG pour entrave à la liberté du travail.

Nou ja konnèt, la répression antisyndicale est l’arme constamment utilisée par le pouvoir colonial et les exploiteurs capitalistes pour tenter d’asservir les travailleurs en lutte.

NOU PA PÈ

Est-ce une paix sociale pour Jean-marc Vautier, gérant de High Tech Nettoyage (HTN) qui refuse d’appliquer la convention collective du nettoyage et d’effectuer les rappels de salaires correspondants à cette non application.

TRAVAYÈ LAS PWAN FÈ

Menm biten à Esso Lamentin où un petit patron ou plutôt un salarié déguisé en gérant, François Dielna, Guadeloupéen celui-là, non satisfait de ne pas appliquer la convention collective du secteur pétrolier, licencie deux travailleurs syndiqués UGTG pour s’opposer à la création d’une section syndicale dans son « entreprise ».

RÉSPÈKTÉ TRAVAYÈ – PA MANNYÉ SENDIKALIS

Ainsi donc, la paix sociale dont parle Monsieur de Langlade serait en faveur de HAYOT et ses cadres, du Directeur de la société DANONE, du gérant des Jardins de Courcelles, de Esso Lamentin et de HTN, blan é béké Kapitalis pour la plupart.

Et pour les Travailleurs de Carrefour, de DANONE, de Courcelles, de Esso et de HTN, … pour les Guadeloupéens : des miettes sinon le fouet.

PON NONM PA PI NONM KI ON DÒT NONM. TOUT MOUN SÉ MOUN

Les intérêts des Patrons quels qu’ils soient sont contraires à ceux des Travailleurs. Nous réaffirmons que la société Guadeloupéenne est organisée sur la base d’intérêts de classe et de race. Au sommet de la pyramide, les Européens, lé blan péyi é lé béké et en bas de l’échelle, les Guadeloupéens d’origine Africaine et Indienne.
Nier cette réalité et laisser croire que seule la capitulation des forces sociales conduirait à la « paix sociale » relève du mensonge, de la barbarie et de la lâcheté.

Fidèle à ses principes, fidèle à ses orientations, fidèle à son engagement, l’UGTG réaffirme que la « paix sociale » est contraire aux intérêts des Travailleurs et du Peuple Guadeloupéen.

La Guadeloupe ne peut prétendre à une quelconque « paix sociale » alors que ses enfants, fils d’esclaves pour la plupart, sont victimes du mépris, de l’arrogance, de la discrimination, du racisme an péyi a yo.

Les Travailleurs de Danone, des Jardins de Courcelles, de Carrefour, de Esso, de HTN, …. ont vaillamment pris conscience de leurs intérêts et de la nécessité de s’engager dans la contestation pour mieux vivre et travailler an péyi a yo et dénoncer le mépris dont ils sont victimes.

YO NI RÉZON

L’UGTG Appelle l’ensemble des Travailleurs de Guadeloupe à se tenir prêt à une vaste riposte unitaire AN FOS E BALAN POU KALBANDE ESPLWATASYON KAPITALIS E KOLONIALIS ANDIDAN Carrefour, Danone, Jardins de Courcelles, Esso, HTN, ….

Konsey Sendikal UGTG

PàP, le 27.07.05

Publié par la Centrale UGTG le mardi 26 juillet 2005
Mis à jour le lundi 9 juin 2008

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