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Déclaration de L’UGTG à propos de l’affaire dite "IBO SIMON"

Le 6 septembre 2001
>Mots-clés : Haïti 
 

Le Bureau de l’UGTG dénonce avec force la vaste entreprise de division du peuple de Guadeloupe aujourd’hui assurée par IBO Simon et Rodriguez sur Canal 10.

L’UGTG soutient qu’il ne s’agit nullement pour ces individus et pour leur donneur d’ordre de sauver la Guadeloupe de « clandestin et d’indésirables » parce qu’à aucun moment ils ne dénoncent le travail clandestin institué ans les champs de bananes, de cannes et dans le BTP, à aucun moment ils ne dénoncent les passeurs et logeurs de clandestins.

Il ne s’agit pas non plus de vouloir contrôler l’immigration, parce qu’ils ne s’en prennent aujourd’hui qu’à une seule communauté immigrée, celle réputée la plus faible économiquement, la plus isolée politiquement.

Il ne s’agit pas non plus d’une entreprise visant à " sauver la Guadeloupe ", puisque bien des catastrophes persistent sans qu’ils se mobilisent : l’endettement des familles, le renforcement de la dépendance économique, l’appauvrissement culturel, la désagrégation morale, la précarisation des emplois, le développement de l’affairisme patronal, la destruction de notre environnement... etc.

L’UGTG confirme que les attaques portées aujourd’hui contre la communauté Haïtienne n’est qu’un alibi, un biais pour mieux poursuivre et justifier leur entreprise vielle de 10 ans de mépris et d’invalidation de la race noire, de division de la communauté Guadeloupéenne, d’anéantissement de la société Guadeloupéenne.

L’UGTG dit, qu’il est plus facile de mépriser l’Haïtien ou le Dominicain que le Syro-libanais ou le Français.

L’UGTG dit, qu’il est plus facile de s’attaquer à un émigré économiquement faible, qu’à soutenir la lutte des travailleurs contre l’exploitation, la lutte contre la pollution de la Grande-Rivière-à-Goyaves, la lutte contre les décharges de Grand-Camp et de Baillif, la lutte contre l’occupation exclusive et privée de nos plages, la lutte contre les détournements de fonds et les abus de biens sociaux pratiqués par les dirigeants des entreprises et les politiciens.

Il est encore plus difficile de dire, que les maux dont nous souffrons sont la résultante de 200 ans d’esclavage et l’avilissement des hommes, de colonisation et d’assistanat, d’irresponsabilités érigées en institution.

Il est en effet, difficile pour un élu politique comme IBO Simon de constater et de dénoncer le système colonial entretenu par la France dans notre pays.

Enfin, Canal 10 et IBO Simon ne sont que le miroir à travers lequel aujourd’hui, nous pouvons bien voir une fraction de notre société, une part de nous-même.

Ce délabrement nous renseigne en somme, sur l’étendue du mal qui nous a été fait et de l’immensité du travail qui nous reste à faire en toute indépendance, en toute authenticité en toute solidarité et en toute fraternité.

L’UGTG affirme que le succès de cette opération repose sur la proximité des acteurs mis en scène quotidiennement, sur l’absence de réponses cohérentes de la classe politique aux nombreuses questions qui nous interpellent dans notre quotidien et pour notre devenir, sur la faillite du système éducatif et sur la capitulation de ceux qui se prétendent intellectuels.

Le 6 septembre 2001

Publié par la Centrale UGTG le mercredi 5 septembre 2001
Mis à jour le dimanche 17 août 2008

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