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Epidémiologie de l’infection à VIH-Sida en Guadeloupe

>Mots-clés : VIH/SIDA 
 

En décembre 2006, à l’occasion de la journée mondiale de lutte contre le sida, l’ORSaG (Observatoire Régional de la Santé en Guadeloupe) proposait un tableau de bord des principaux indicateurs relatifs à l’infection à VIH en Guadeloupe ; sous la forme d’une synthèse de deux études menées récemment dans les départements français d’Amérique sur le VIH/sida à l’initiative de l’Agence nationale de recherche sur le sida et sur les hépatites virales (ANRS).

Nous en publions les extraits, le document pouvant être téléchargé dans sa version originale et intégrale au bas de l’article ou consulté, de préférence directement sur le site de L’ORSaG.

SITUATION EN GUADELOUPE : FAITS MARQUANTS

- La Caraïbe : 2ème région du monde la plus touchée par l’infection à VIH
- La Guadeloupe : 2ème région de France la plus affectée par l’infection à VIH proportionnellement à sa population
- Près de 250 des nouveaux diagnostics d’infection à VIH depuis 2003 avec une proportion croissante de femmes et de personnes de nationalité étrangère
- Epidémie non contrôlée, une soixante de cas de sida déclarés chaque année
- Retard au dépistage, élément clé de la situation épidémiologique
- Prédominance de la contamination hétérosexuelle
- Des cas de sida plus âgés qu’au niveau national
- Près de 1300 personnes vivant avec le VIH (PVVIH) suivis en Guadeloupe

LES CAS DE SIDA EN GUADELOUPE DEPUIS LE DÉBUT DE L’ÉPIDÉMIE
1138 cas de sida depuis le début de l’épidémie

Depuis le début de l’épidémie, le nombre total de cas de sida déclarés est 1138. Parmi ces cas, plus de la moitié sont décédés (54 %). La contamination hétérosexuelle est le mode de transmission prédominant : 62 % des cas de sida diagnostiqués depuis le début de l’épidémie
(24 % au niveau national). Si la contamination homosexuelle est le mode de contamination le plus fréquent au niveau national (42 % des cas), elle concernerait 13 % des cas de sida de notre région. La proportion de cas de sida déclarés chez des personnes âgées de 50 ans et plus est de 21 % en Guadeloupe contre 14 % sur l’ensemble du territoire national.

La diminution du nombre de cas de sida observée entre 1995 à 1997 correspond à l’avènement des trithérapies. Depuis 1997, le nombre annuel de nouveaux cas varie autour d’une moyenne
de 55. Les nouveaux cas correspondent surtout à des personnes dépistées tardivement, des personnes dépistées non suivies et des patients perdus de vue.

LES PATIENTS VIVANT AVEC LE VIH SUIVIS EN GUADELOUPE
164 nouveaux patients dans la file active en 2005

En Guadeloupe, les personnes vivant avec le VIH/sida (PVVIH) bénéficient d’un suivi médicopsycho-social. La file active des PVVIH est répartie sur 3 sites, le Centre Hospitalier Universitaire de Pointe-à-Pitre, les Centres Hospitaliers de Basse-Terre et de Saint-Martin.

D’après le rapport d’activité du centre d’information sur l’immuno-déficience humaine (CISIH), en 2005, 1288 patients composent la file active (patients vus au moins une fois sur les 3 sites). Près de 13 % de cette file active est constituée de nouveaux patients dépistés. Ces derniers sont au nombre de 164 dont 64 % ont été pris en charge au CHU, 28 % au CH de Saint-Martin et 8 % au CH de Basse-Terre. Les nouveaux patients pris en charge se distinguent de l’ensemble de la file active, par une proportion plus élevée de personnes nées dans la Caraïbe hors DFA (48 % de haïtiens contre 32 % dans l’ensemble de la file active) et une sur-représentation des femmes (sex-ratio de 0,8 contre 1,03).

Le nombre de patients perdus de vue semble sous-estimé. En 2005, 12 patients étaient signalés comme perdus de vue à Saint-Martin, soit moins de 1 % de l’ensemble de la file active de Guadeloupe et 4 % de la file active de Saint-Martin.

LES DÉCOUVERTES DE SÉROPOSITIVITÉ VIH DEPUIS MARS 2003
239 nouveaux diagnostics d’infection à VIH

Selon les données provisoires de l’InVS, depuis la mise en place de la notification des diagnostics d’infection à VIH, le nombre de découvertes de séropositivité VIH est de 239.

Les nouveaux diagnostics concernent davantage les femmes (56 %), le sex-ratio est de 0,8. La majorité des femmes sont de nationalité étrangère (61 %). Les hommes sont le plus souvent de nationalité française (48 % et 33 % de nationalité étrangère). Les nouveaux diagnostics se concentrent dans la classe d’âges des 30-49 ans (60 % chez les hommes et 56% chez les femmes).

La répartition des modes de contamination hétérosexuelle et homosexuelle reste la même que celle observée depuis le début de l’épidémie. En ce qui concerne le stade clinique, plus de la
moitié des patients sont asymptomatiques et 19 % sont diagnostiqués au stade sida.

Le test d’infection récente a été réalisé pour 56 % des nouveaux diagnostics. L’infection est récente (<6 mois avant le diagnostic) dans seulement 32 % des cas. Près de 2 fois sur 5, la découverte de la séropositivité VIH intervient lors d’un dépistage pour signes cliniques ou biologiques.

A titre comparatif sur l’ensemble du territoire français, 11 270 nouveaux diagnostics d’infection à VIH ont été notifiés depuis 2003. Plus de la moitié (59 %) de ces nouveaux diagnostics sont des hommes. La proportion de personnes originaires d’Afrique sub-saharienne est importante en particulier chez les femmes (49 % vs 32 % chez les hommes).

Le mode de contamination hétérosexuelle représente 54 % des nouveaux diagnostics. Le stade clinique au moment du
diagnostic est asymptomatique (51 % des nouvelles découvertes de séropositivité), 18 % des nouveaux diagnostics sont au stade sida. L’infection est récente pour 24 % des nouveaux diagnostics ayant eu le test (test réalisé pour 74 % de nouveaux diagnostics).

Davantage de personnes vulnérables parmi les nouveaux diagnostics d’infection à VIH

Ces résultats obtenus après 2 ans de mise en vigueur de la notification des découvertes de séropositivité VIH, semblent confirmer la féminisation de l’infection à VIH observée dans la file active du CISIH et dans les données relatives aux cas de sida déclarés à l’InVS ces dernières années. Parmi les PVVIH, la proportion de femmes est de 44 % en 1996 et 48 % en 2004.

Parmi les cas de sida diagnostiqués, la proportion de femmes était de 31 % en 1996, 6 ans après, elle est 44 %.

Parmi les nouveaux diagnostics d’infection à VIH, il faut également souligner la proportion importante de personnes nées dans la Caraïbe notamment à Haïti. Ce sont souvent des personnes en situation de grande précarité économique et administrative.

Les deux enquêtes financées par l’Agence nationale de recherche sur le sida et les hépatites virales, VESPA et KAPB, mettent en évidence une plus grande vulnérabilité des femmes et des personnes de nationalité étrangère en population générale face au VIH/sida (moins bonne
maîtrise de la prévention, moins bonne connaissance des modes de transmission…), d’une part et d’autre part, parmi les PVVIH (situation sociale défavorable, dépistage tardif…). Ces deux populations apparaissent comme les principales cibles des futures campagnes de prévention dans notre région.

| Source : ORSaG

Publié par Auteur ext. : ORSaG le dimanche 2 novembre 2008
Mis à jour le mercredi 10 décembre 2008

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