Origine du document
   >Site : http://ugtg.org
   >Page : spip.php?article690
   >URL complète : http://ugtg.org/spip.php?article690

LKP - Interview du secrétaire général de l’UGTG

Informations ouvrières - 20 janvier 2009
>Mots-clés : LKP 
 

A partir du 20 janvier 2009, après deux jours de mobilisation les 16 et 17 décembre 2008, une trentaine d’organisations appellent à une grève générale illimitée. Peux-tu nous dire un peu plus sur ce mouvement ?

Aujourd’hui, ce sont pas moins de 35 organisations syndicales, politiques, culturelles, de défense de l’environnement et de défense des droits des consommateurs qui ont décidé de se battre ensemble à côté des travailleurs, chômeurs, retraités, jeunes de la Guadeloupe pour une vie meilleure.

Tout est parti de la dénonciation par les syndicats ouvriers des escroqueries qui entourent le prix des carburants en Guadeloupe. Un flou est largement entretenu par l’Etat colonial français, mais aussi par les collectivités locales et les élus, qui trouvent dans la taxation du carburant une bonne partie de leurs ressources. Chômage de masse, discrimination raciale à l’embauche, taxation abusive des biens de première nécessité, escroquerie des établissements financiers, destruction des es­paces naturels, échec scolaire, empoisonnement au chlordécone : autant de problèmes à régler pendant que l’Etat finance les banques et les spéculateurs, qui licencient à tour de bras au nom de la crise.

L’UGTG a été à l’origine du déclenchement de cette mobilisation. Peux-tu nous dire pourquoi et comment cela s’est passé ?

L’UGTG n’a pas été la seule à travailler sur le dossier de l’escroquerie sur le prix des carburants. Mais il nous a paru nécessaire d’aller bien au-delà en invitant l’ensemble des organisations politiques, ou­vrières et culturelles qui luttent aux côtés des travailleurs pour donner une réelle dimension populaire à cette revendication, qui traverse toutes les couches sociales.
C’était aussi l’occasion de poser dans l’unité la plus large l’ensemble des problèmes qui gangrènent notre société. Dès le départ, nous avons clairement dit qu’il ne s’agissait nullement d’un combat UGTG, mais d’une lutte portée par les organisations, les travailleurs et le peuple.

Ce mouvement a lieu en pleine crise économique internationale, quel rapport ?

Cette période dite de crise donne peut être une consonance particulière à ce mouvement. Mais avec ou sans crise mondiale, la réalité que nous vivons est réelle et n’a pas attendu la crise pour se manifester. Avec 40 % de chômage depuis des lustres, près de 1000 jeunes qui sortent sans formation du système scolaire chaque année, des licenciements massifs dans l’hôtellerie et l’agriculture notamment ; la Guadeloupe est en crise depuis belle lurette et l’heure est venue pour les Guadeloupéens de dire STOP à la misère, à l’exclusion, aux abominations perpétrées par les capitalistes, l’Etat colonial Français et ses valets aux ordres.

Quel lien peut-on faire entre cette mobilisation des travailleurs et du peuple de Guadeloupe avec la lutte des travailleurs et du peuple haïtiens pour leur souveraineté, et celle des autres peuples du continent (Venezuela, Bolivie, Equateur...) ?

La lutte menée en Guadeloupe se situe au moment où l’on parle à nouveau (un peu plus qu’habituellement) du statut des colonies françaises d’Amérique. Notre histoire est intimement liée à celle de nos frères d’Haïti qui subissent depuis aujourd’hui encore l’occupation de leur pays par des troupes étrangères soutenues par la France et les USA. La politique que nous subissons en Guadeloupe nous est imposée par l’Etat colonial Français aux ordres du grand capital mondial détruisant notre vie, nos terres, nos coutumes, notre production agricole, notre jeunesse. N’est ce pas ce qui se passe en Haïti ? Un pays indépendant à qui des nations impérialistes volent sa souveraineté. C’est dans ce même ordre que se situent les massacres perpétrés par Israël en Palestine occupée.

A travers ce mouvement, quel message envoyé aux travailleurs et aux peuples de la Caraïbe, du continent mais aussi au niveau international ?

Le système capitaliste génère misère, pauvreté, guerre, haine et barbarie au nom de l’argent. Face à cette barbarie organisée, les travailleurs et les peuples doivent s’unir pour lutter pour la transformation sociale et l’éradication du système capitaliste et colonialiste.

Interview réalisée le 9 janvier 2009
Source : Informations ouvrières

Lire également : 20 janvier 2009 : Gwadloupéyen doubout kont pwofitasyon !

Publié par la Centrale UGTG le dimanche 18 janvier 2009
Mis à jour le samedi 21 mars 2009

Forum article


  • >20 janvier 2009 : Interview du secrétaire général de l’UGTG
    20 janvier 2009, par kahouane

    Byen bonjou tout moun,

    On peut être loin de la Guadeloupe, mais frémir de la chamade de son île. De Paris, où je suis régulièrement l’actualité et l’évolution de la Guadeloupe, je suis ravi et le coeur gonflé d’espoir pour notre pays quant à la mobilisation du 20 janvier 2009. Qu’une telle pléaide d’organisations syndicales, culturelles et politiques fasse chorus pour pourfendre la situation socio-économique et politique de la Guadeloupe, est un événement majeur et prometteur. Majeur par la convergence et l’envergure sans précédent des forces en action et prometteur pour les panoramas qu’il ouvre en termes de solidarités indéfectibles, de lyannaj, de volonté inébranlable pour sortir la Guadeloupe de cette sorte de kabouya qui la noue, de désir irrépressible de justice. J’applaudis à tout rompre. Qu’un tel mouvement d’union, avec en tête, l’avenir, la défense des intérêts, le bien-être de la Guadeloupe soit initié, est à saluer, chapeau de paille jusqu’à terre ! Je rêve que cette unité se consolide, se structure, se renforce, s’élargisse, s’amplifie. C’est une indomptable lame de fond qui se soulève. Sa ki vayan lévé lanmen ! C’est bien plus qu’un mouvement social, c’est la conscience en mouvement, paisible, déterminée. Je vous apporte mon soutien et mes encouragements pour poursuivre cette action d’unité, unité fondatrice, la seule pièce maîtresse pour l’oeuvre d’édification d’une Guadeloupe qui ose plus que jamais dire awa aux abus de toutes sortes à cause de la quête du lucre qui fait de la Guadeloupe un tiroir-caisse, un pays vendu à l’encan. Mais surtout, une Guadeloupe, qui cherche, se cherche, pense, crée, se projette dans un nouvel imaginaire. La secousse tellurique qui démarre le 20, prouve, s’il en était besoin que la Guadeloupe n’est pas condamnée à tomber de Charybde en Scylla, mais qu’elle est belle et bien vivante, palpitante comme un coeur, vibrante d’espérance, scintillante comme une émeraude. La Guadeloupe n’est pas une île flottante, mais tel un navire puissant et triomphant, trace son chemin, fend la mer démontée de la peur, la proue ornée des yeux perçants, flamboyants de ceux qui voient loin.

    Fôs é kouraj, tanbou woulé !

    Kahouane


  • >20 janvier 2009 : Interview du secrétaire général de l’UGTG
    20 janvier 2009, par rayley

    Salut à tous !
    Je suis étudiante et je viens donner mon avis !
    Je suis tout à fait d’accord à l’appel à la grève car comme on a pu le constater c’est ce qui fait qu’on nous entend ! c’est vrai qu’il bloque nos déplacements et nous empêche de nous mouvoir dans notre petit confort. Mais n’est-il pas vrai que le blocage de décembre sur la baisse de l’essence a allégé un peu votre porte-monnaie.

    Personnellement ça ne me dérange pas que l’on coupe l’électricité et l’eau qu’on me bloque car un pack de yaourt à 6 euros , une bouteille d’huile à plus d’un euro et j’en passe c’est vraiment du n’importe quoi ! Une mère de famille de 2 enfants ayant des moyens réduits ne peut pas se permettre d’acheter ce genre de produits tout le temps c’est limite devenu un luxe en Guadeloupe !
    On nous voit dans l’Europe comme des grévistes et des gens qui se plaignent pour rien. Alors que les syndicats et gréviste bloquent les routes et l’économie du pays pour pouvoir mettre 20 euros dans nos voitures et voir la jauges d’essences montées et nous permettre d’aller au travail, pour se battre contre les licenciements abusifs d’un d’entre nous etc... alors qu’en France quand il y a des grèves les CRS sont obligés d’intervenir car il y a des armes des incendies. Les grèves sont maintenant presque le seul moyen de se faire entendre.
    Vous allez me dire que je suis jeune et que je connais pas la vie pas plus que ça mais je vois la galère autour de moi.Au lieu de penser à OBAMA et à ce que peuvent penser les touristes pensons déjà à nous ! Améliorons notre quotidien car c’est nous qui vivons ici.Le touriste il s’en va et OBAMA doit s’occuper de l’Amérique !
    Nos propres dirigeant Français n’en ont rien à ciré.
    J’ai écouté l’autre jour la radio les gens devaient réagir sur "la vie chère" en Guadeloupe disons plus de 60% des gens qui ont appelé racontaient , excuser moi de le dire mais que des bêtises ! l’un parle de sa paire de chaussures acheté à 200 euros que c’est beaucoup trop cher ( cependant elle l’a déjà acheté), une autre personne raconte qu’il ne peut pas se déplacer pour aller voir sa copine, un autre demande a quel moment faut aller faire la queue dans une station et j’en passe .
    Non mais la je pense qu’il faut se réveiller très peu de personne ont parlé des aliments beaucoup trop chers que l’on fasse ces courses dans un lolo ou dans un supermarché ! vous vous rendez compte un exemple tout bête le prix du lait, la brique de lait 0,85cts c’est 5 francs !
    Mais ce qui la rend la vie si chère en Guadeloupe est quand même le manque de volonté, la fainéantise et la lenteur !
    Rien qu’à voir à l’université on a des moyens on a de bons étudiants qui en veulent qui se heurtent à une administrations lente et qui manquent de politesses et ça c’est partout .Il ne faut pas se plaindre que tous les étudiants et les bons éléments en Guadeloupe s’en vont. On est pas du tout solidaire.
    J’espère que 2009 va faire prendre conscience à beaucoup d’ entre nous que maintenant ce n’est pas une question de "Noir " car tout le monde galère les blancs , les indiens, toutes les communautés vivants en Guadeloupe car nous sommes tous une partie d’un puzzle et franchement si on était tous ensemble et chacun à sa place On aurait un beau tableau de la Guadeloupe notre économie serait bien plus prospère !