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1999 : Affaire Pascal SEBASTIEN

>Mots-clés : Justice coloniale  
 


Le licenciement abusif de Pascal SÉBASTIEN par Marc DAVID et LORET, respectivement directeur et propriétaire de la société AUTO-Guadeloupe,

La dégradation de l’état de santé du jeune travailleur qui a entamé une grève de la faim le 31 Aout 1999 pour exiger sa réintégration,

La volonté de DAVID et LORET de détruire l’homme, provoquent une mobilisation exceptionnelle des Guadeloupéens qui apporteront en masse, épi fos balan é inité, leur soutien à ce jeune Guadeloupéens qui n’a pas hésité à mettre sa vie en danger pour défendre son emploi.

L’objectif : rétablir Pascal SÉBASTIEN dans ses droits de salarié, de Guadeloupéen, d’Homme.

Nous mettons en ligne :

I - La Lettre aux Présidents des Conseils Général et régional et au Préfet de Région

II - Tract de mobilisation : Konbala angajé

III : Lettre envoyée aux autres syndicats antillais

I - La Lettre aux Présidents des Conseils Général et régional et au Préfet de Région.

Fò nou gwadloupéyen Pòté fòs pou Pascal é tout travayè ki ka lité.

Ka ki pli vayan au moment où tous les profiteurs, les exploiteurs et leurs valets méprisant la jeunesse, de voir le jeune Pascal SEBASTIEN trente ans, engager sa santé, sa vie pour sa dignité et son droit au travail.

Ka ki pli fò, quand on sait comment que tout nous invite à l’individualisme, et à la capitulation, de constater toute la solidarité qui prend corps autour de Pascal, dans son entreprise à UCP et dans toute la Guadeloupe.

Kaki pli solid, de voir ses parents et amis depuis plus de 19 jours le soutenir, l’encourager, le protéger pour que son cri de révolte et de justice soit entendu ?

Rèspè pou Pascal Men kaki pli sal pou on patwon, après avoir, avec ses parents esclavagistes, pillé et tué pour le profit, possédant des dizaines d’entreprises et des millions de francs de richesse, refuser à un jeune son travail et 5400 F de rémunération mensuelle pour un simple fusible.

Kaki pli malpwòp quand le directeur DAVID, porte-parole de LORET défend les voleurs de l’affaire SODIMAR et de déclare que Pascal doit être licencié alors qu’il n’a ni volé, ni crazé, ni jiré ponmoun.

Kaki pli mafia, quand on sait que la famille LORET possède Peugeot, Soubarou, SACI (pièces détachées auto, Massey Fergusson, camion Renault) SOFUMAG, KIA, ISUZU, Ford, Hertz, Thwifty location, Auto-VO, Leader- MAT, Hyundai…

Kaki pli ignoble de voir un dirigeant syndicaliste Ferdinand QUILLIN de FO appeler des travailleurs à choisir le camp du patron, à sacrifier leur intérêt et à condamner leur collègue pour quelques dizaines de francs ou, pour une petite tape dans dos du "gran papa blan", mépris pour QUILLIN, DAVID, LORET.

Fò nou Gwadloupéyen, lévé gaoulé Travailleurs de Gwadloup, Gwadloupéyen, le moment est effectivement venu pour que nous tous choisissions notre camp.

Il n’est plus possible d’accepter que notre pays soit ainsi pillé, notre jeunesse aussi dénigrée, les travailleurs aussi exploités sans rien dire.

Il nous faut soutenir tous ceux qui pour leur droit au travail, contre le chômage, pour la liberté syndicale, pour une Guadeloupe fière digne et maître de son destin, s’organisent, réfléchissent et se battent.

Développons dans tous les secteurs la solidarité et la mobilisation pour :

- La réintégration de Pascal SEBASTIEN La réintégration de nos camarades RIZED, BIARI et MONFILS dans les stations TEXACO Destrellan et Elf Boisripeaux

- La réintégration de SERIN à l’AGGTF et de COQUIN au casino du Gosier L’arrêt du travail clandestin et des licenciements dans les secteurs de la banane et du BTP notamment l’application correcte des accords de fin de conflit par les maires de Pointe-à-Pitre, Abymes et Baie-Mahault Le règlement, au sens du droit du travail, de la situation des entreprises en redressement ou liquidation judiciaire dans le secteur de la santé privée, dans l’hôtellerie et dans le BTP Réouverture des négociations sur le statut docker et la régularisation de la situation des chauffeurs de camion porte conteneur ; Le respect du droit et des libertés syndicales L’arrêt des poursuites judiciaires et de la répression policière à l’encontre des militants syndicalistes et des guadeloupéens en lutte et la libération immédiate de Michael MOLLIA Bay lanmen..

Bay lavwa Tous au meeting de mercredi 22 septembre 18 H 30 carrefour Peugeot à Miquel Tous à la journée d’action jeudi 23 septembre Rendez-vous 8 heures, carrefour Peugeot à Miquel Ansanm nou ka lité ansanm nou ké gannyé.

Pointe à Pitre le Le 20/09/99

UGTG

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II - Tract de mobilisation : Konbala angajé

An nou bay balan pou Pascal SEBASTIEN gannyé lit ay. An nou sanblé pou baré van a répression. An nou pòté fòs pou travayè ki ka bat kont lisansiman !! Ka ki ka pasé an ti péyi an nou la ?

Poukwa, Pascal SEBASTIEN observe une grève de la faim depuis le 31 août 99 ?

Poukwa 15 militants de l’UGTG sont-ils poursuivis par la justice des blancs ?

Poukwa TOTO Armand et Michael MOLLIA sont-ils incarcérés à Baie-Mahault,

Poukwa, jennès é travayè Gwadloup lévé kòlè é désidé fè dézòd ?

Il convient, peuple guadeloupéen, travailleurs, de répondre précisément aujourd’hui à toutes ces questions.

Notre pays nous le savons tous, possession du pouvoir colonial français et des capitalistes européens, est depuis trois cents ans pillés de toutes ses richesses et potentialités.

Des milliers d’hommes, de femmes et de jeunes sont contraints, à l’assistanat (25 000 Rmistes), de subir le chômage et la précarité (50 000 demandeurs d’emploi, 20 000 salariés à temps partiel), à la pauvreté (16 000 familles) ; alors qu’une infime partie de cette population, blancs békés, nantis guadeloupéens, s’offrent la belle vie au soleil et ont accès à tous les avantages.

Avantages rendus possibles par l’exploitation de 170 000 travailleurs.. Ni l’État, ni les élus locaux constamment en litige avec la justice, n’ont pu, après 50 ans de départementalisation, nous assurer un dispositif économique cohérent permettant le développement de l’emploi et le partage des richesses, la justice et la cohésion sociale, un système éducatif et de formation permettant d’élever nos enfants au pays et d’en faire des hommes debout.

Ce système politique et économique et ses artisans sont en échec patent. Pour perdurer, il n’a d’autre choix que la répression policière et judiciaire contre les organisations du peuple, le musellement des syndicats, la division et l’invalidation des hommes.

C’est bien contre cette logique que depuis plusieurs années l’UGTG a décidé de se rebeller.

C’est bien contre cette logique, comme les Nèg Mawon, aujourd’hui nous devons nous liguer, nous rassembler pour opposer d’autres choix, d’autres perspectives.

Éduquer notre peuple, renforcer la solidarité, créer de nouveaux rapports sociaux, prendre des initiatives qui nous libéreront du carcan de dépendance dans lequel le système colonial et capitaliste nous enferme ;
Voilà notre combat.

C’est la lutte de Pascal SEBASTIEN, c’est le cri de tous les hommes et femmes des entreprises qui tous les jours se mettent en grève.

C’est aussi toute la portée des luttes des travailleurs du monde entier en particulier de Guyane et de la Caraïbe.

C’est surtout le sens du combat que mènent les salariés de Roger Albert et de Toyota en Martinique, en grève depuis trois mois.

Pascal SEBASTIEN n’a pa volé, ni brisé, ni krazé pour être licencié. LORET doit le réintégrer.

COQUIN, RIZED, MONFILS, BIHARI, SERIN ont été licenciés pour leur appartenance à l’UGTG. Ils doivent être réintégrés.

TOTO et MOLLIA ont seulement participé à la solidarité avec Pascal SEBASTIEN. Ils doivent être libérés.

Peuple de Guadeloupe, travailleurs, jeunes, an nou fè fòs pou détòtyé Gwadloup.

Tous au meeting international mercredi 29 septembre 18 h 30 carrefour Miquel à Pointe-à-Pitre.

Tous à la journée de solidarité et de lutte internationale jeudi 30 septembre 1999.

Rassemblement à 8 heures carrefour Miquel.

Ansanm nou ka lité ansanm nou ké gannyé

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III : Lettre envoyée aux autres syndicats antillais

Pointe-à-Pitre le 25 septembre 1999

Monsieur le Secrétaire Général UTG, Monsieur le Secrétaire Général UGTM , Monsieur le Secrétaire Général CDMT, Monsieur le Secrétaire Général CSTM, Monsieur le Secrétaire Général FSU, Monsieur le Secrétaire Général CGTM, Monsieur le Président du NWU Dominique, Monsieur le Président du NWU Sainte Lucie, Camarades,

Depuis quelques mois, une vaste entreprise de mystification et de répression est organisée afin d’isoler notre organisation, de museler nos militants et de contraindre les travailleurs de notre pays à toutes sortes d’indignités. Nous obliger à la capitulation.

Près d’une quinzaine de nos adhérents sont aujourd’hui confrontés au système répressif de l’Etat colonial français.

TOTO Armand, dirigeant de notre syndicat vient d’être incarcéré pour "avoir mordu" un policier venu arrêter un militant devant les locaux de Auto-Guadeloupe, où Pascal SEBASTIEN est en grève de la faim depuis le 31 août, pour obtenir sa réintégration.

Nous pensons aujourd’hui qu’il faut que nous opposions à cette entreprise une riposte internationale d’autant que le même pouvoir colonial, les mêmes capitalistes opèrent avec le même mépris dans nos pays respectifs.

D’ores et déjà, nous vous proposons : ·

- Un meeting international simultanément dans nos trois pays le mercredi 29 septembre 1999 ;

- Une journée de solidarité et de lutte internationale le jeudi 30 septembre 1999

Nous nous entendrons au téléphone des conditions d’organisation et de réalisation de ces rendez-vous.

Kenbé fò

G. CLAVIER

Point - Clown it 25 September 1999

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Publié par la Centrale UGTG le jeudi 22 mai 2008
Mis à jour le mardi 22 juillet 2008

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