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LKP - Histoire de La Gwadloup sé tan nou, par Jacky Richard

L’auteur de l’hymne revient sur sa genèse
>Mots-clés : LKP 
 

Mercredi 04 mars 2009, 19H00 :

A l’entrée du port autonome, le protocole d’accord portant sur les revendications de premier niveau est sur le point d’être signé. Ruddy TESSIER fait longuement applaudir par une foule en liesse Jacky RICHARD, l’auteur de l’hymne "La gwadloup sé tan nou".

Jacky Richard prend alors la parole, sous les ovations des manifestants qui scandent en choeur son nom :

Camarades, peuple du LKP, Gwadloupéyen... êtes vous bien présents !... Rappelez vous ce que LKP a fait. Il a écrit en gras le slogan suivant : Gwadloupéyen debout ! Vous en souvenez vous ?! ... Vous êtes vous mis debout ?! ... [Et, à chaque fois, la foulé de répondre : Wi !]

Quitte à me répéter, je le redis : je ne suis pas musicien...

Mais avec mon ami Tony GRAVA (membre dirigeant de la CGTG, signataire de l’accord du 4 mars en l’absence de Jean Marie NOMERTIN - retenu par le décès de son père), nous réfléchissions à trouver un air à chanter le 16 (16 décembre 2008, date de la première grève contre la vie chère).
Car nous avions le sentiment que l’appel à la grève lancé par le LKP pour le 16 était quelque chose porteur d’un autre sens.

J’ai donc été me coucher, le 15 décembre au soir, en cherchant encore et en vain ; car je ne tenais pas à chanter tout le temps les chansons que nous entonnons chaque 1er mai.

Vers 03 heures du matin, quelque chose m’est venu...

Mais comme par le passé il m’était déjà arriver d’oublier des airs que j’avais en tête, je me suis levé pour enregistrer l’air de la chanson sur le mémo de mon téléphone portable... Je garde encore cet enregistrement où, d’une voix enrouée, je fredonnais mollement : "La Gwadloup sé tan nou..."

A mon réveil, faisant mon café, j’avais déjà oublié l’air ! J’ai repris le portable pour retrouver et reprendre l’air à la grève générale du 16.

J’en ai parlé à Tony (GRAVA), pour qui le refrain était bien trop long !... Je n’arrivais toujours pas à le mettre en chant.

Le défilé a démarré, puis fait le tour de la ville, et nous nous sommes rendus à la sous-préfecture. Où ils ne nous ont pas laissé entrer. Là, la camarade DOMOTA nous a dit que nous n’étions pas assez nombreux : qu’il fallait en chercher d’autres. Nous sommes restés à l’entrée de la rue Frébault (principale artère commerçante de la ville) à parler et à échanger...

Et avec quatre camarades, nous nous sommes mis à reprendre l’air en harmonie :

La gwadloup sé tan nou...
La Gwadloup sé pa ta yo...
yo pé ké fè sa yo vé...
Sa yo péyi an nou...

Au son de la mélodie, de l’harmonie, d’autres camarades se sont approchés, attirés par l’air.

C’est à ce moment que DOMOTA a eu l’information : nous allions être reçus par le sous-préfet. Le camarade QUIABA a alors voulu qu’on entonne une chanson... Et je me souviens bien de la réaction du camarade COQ d’AKIYO, nous pressant de lancer une chanson !

Et moi, voyant que personne ne se décidait, j’ai timidement lancé le refrain... J’ai vu tous les camarades reprendre la chanson et entendu le son de la basse des camarades musiciens d’Akiyo...

Nous avons longé par la rue Frébault, et j’ai cru à un moment qu’il s’agissait d’un déboulé a mas ! Arrivé à la sous préfecture, la foule était en transes ! Il s’était passé quelque chose !

Le lendemain, 17 décembre, le même phénomène s’est produit à Basse-terre !

Le 20 janvier, je n’avais pas encore dit cric, que la chanson était entonnée par les lèvres de la foule immense de manifestants !

Maintenant, cette chanson adoptée par vous tous, elle n’est plus la mienne ; cest celle de la Gwadloup ! Merci !

Jacky RICHARD,
Mercredi 04 mars 2009
Port autonome, Pointe à Pitre

Publié par Ibuka le lundi 9 mars 2009
Mis à jour le dimanche 22 mars 2009

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