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Pa woulé pou yo !

Déclaration à propos des élections présidentielles et législatives de 2007
 

Durant les mois d’avril et de mai 2007, le Peuple de Guadeloupe a été véritablement agressé par les presses : radiophoniques, télévisées et écrites, cela 7 jours sur 7 et 24 heures sur 24 pour la campagne présidentielle française.

Jamais une élection présidentielle n’avait été aussi médiatisée, conditionnée, imposée. Elle a été beaucoup plus agressive que les publicités mensongères qui font la propagande pour de minables produits dont les qualités sont erronées.

Durant cette campagne électorale, les électeurs pouvaient croire qu’ils avaient le libre choix, qu’ils bénéficiaient d’un système démocratique. La réalité est toute autre, il leur a été imposé deux candidats, sans qu’à aucun moment le citoyen puisse exprimer ses attentes, ses doléances, débattre de sa vision de la société et de son devenir.

Le pire c’est qu’en Guadeloupe, nous avons assisté ces politiciens bwa-bwa qui, pendant deux mois, étaient totalement disponibles, ils ont déployé beaucoup d’énergie pour vanter les mérites de leur leader qu’ils présentaient comme des sauveurs. Pour chacun, c’est leur leader qui était seul capable de régler tous les problèmes anciens et actuels que connaît la Guadeloupe. C’était leur leader, l’unique qui aimait la Guadeloupe et les Guadeloupéens, qui connaissait si bien la Guadeloupe et qui nous sauvera de nos misères.

Ces politiciens bwa-bwa ne se rendent même pas compte qu’ils sont nés en Guadeloupe, qu’ils vivent en Guadeloupe, ils ont été élus en Guadeloupe et qu’ils n’ont jamais été en mesure, durant toute leur mandature,de régler le moindre problème que connaît le pays. En véritable bwa-bwa, sans honte, ils sont subitement, le temps de la campagne présidentielle, devenus des experts des problématiques de la France, ils usent d’arguments pour convaincre sur le programme de leur leader. Ces bwa-bwa se sont déchirés la chemise pour sauver la France.

Au mois de juin 2007, le décor change, le spectacle a été tout aussi médiocre : ce sont les législatives.

Nous avons assisté à des affrontements guadeloupéens contre guadeloupéens, ceux qui sont pour et ceux qui sont contre la majorité présidentielle. Avè sa yo baw tout.

Pourtant cela pouvait être une occasion privilégiée pour expliquer au Peuple quelles sont les missions du Député et les limites de leurs pouvoirs, ouvrir le débat éducatif sur la nécessité qu’il y ait des députés guadeloupéens qui siègent à l’Assemblée Nationale de la France, l’occasion de faire tous les bilans des décennies de présence et surtout en vérité quels sont les problèmes que nous rencontrons et qui seront à coup sûr solutionner par l’Assemblée Nationale de la France.

Au contraire, nous avons assisté pendant 3 semaines à dè kankan, des brouhahas sur les problèmes de la France, nos problèmes ont été oubliés. Les 4 députés qui ont été ‘’élus’’ au soir du 17 juin 2007, pouvons-nous valablement leur reconnaître une représentativité effective du Peuple Guadeloupéen. Le constat démontre très clairement que 3 guadeloupéens sur 10 se sont valablement exprimés. Les députés élus qu’ils sont de droite ou de gauche, l’ont été avec 3 voix sur 10 inscrits. Ces députés qui iront voter des lois en France, pourtant condamnant les grèves qui sont suivies à 30% (soit 30 grévistes sur 100 salariés).

PAWÒL AN BOUCH PA CHAJ.

Où sont-ils les 46 candidats aux législatives, ils avaient tous la main sur le coeur, déterminés et engagés à se battre pour la Guadeloupe. Où sont-ils les candidats français à la présidence de la République Française ? Où sont-ils un mois après tous ceux qui avaient tant d’estime pour ‘’les compatriotes d’Outre-Mer’’.

Nous sommes au mois de juillet 2007, la Guadeloupe continue à se réveiller chaque matin avec :

• 60.000 chômeurs en majorité des femmes et des jeunes de moins de 30 ans ;

• nos jeunes diplômés sont victimes de discrimination raciale à l’embauche ;

• le Kalenda ex-Méridien est menacé de liquidation avec 60 chômeurs supplémentaires :

• la Guadeloupe a perdu le littoral du V.V.F. de Saint-François, au profit de riches propriétaires étrangers ;

• la mangrove de Jarry continue à être étouffée par des spéculateurs immobiliers mafieux, les conséquences écologiques se sont nos enfants qui en pâtissent dans quelques mois ;

• 50% de nos terres agricoles ont été volontairement empoisonnées au chlordécone ;

• 76 % de nos jeunes passent le cap du BAC, ils seront comme chaque année 11% à revenir avec un diplôme universitaire, le coût pour étudier ainsi que les conditions d’expatriation leur sont défavorables ;

• à l’Hôtel Fort Royal, comme sur beaucoup d’autres marchés publics, nos artisans sont écartés ;

• les zones franches sont taillées sur mesures politiques pour les entreprises françaises et européennes ;

• la direction de la Clinique des Eaux Claires et de l’Espérance tente, avec la complicité silencieuse des élus guadeloupéens, d’imposer à l’ensemble des salariés des cliniques privées de Guadeloupe la grille de salaires qui est appliquée en France et qui est nettement moins favorable que celle de Guadeloupe ;

• la drogue touche nos enfants de plus en plus tôt, elle est déjà aux portes de l’Ecole Primaire.

Guadeloupéens, Guadeloupéennes, faisons ensemble le constat

 :

An ki léta péyi an nou yé ?

Ki rimèd a yo paté bon pou nou ?

Yo toujou manti ban nou !

Guadeloupéens, Guadeloupéennes

ANNOU ARÉTÉ WOULÉ POU YO !

ANNOU WOULÉ POU NOU !

P-à-P, le 11/07/07 Konsey Sendikal UGTG

Publié par la Centrale UGTG le mercredi 11 juillet 2007
Mis à jour le mardi 27 mai 2008

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