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A propos de la convention Etat-Région sur le décrochage scolaire

Le 5/01/2018 : Lettre de l’UGTG au Président du Conseil régional, au Préfet de Guadeloupe, au Recteur de l’académie de Guadeloupe et aux Membres du CREFOP
 

Le 04/01/2018, à 09:18, le Secrétariat du CREFOP nous transmettait un projet de convention intitulé :

Convention type entre l’État et la Région Guadeloupe relative à la prise en charge des jeunes sortants du système de formation initiale sans un diplôme national ou une certification professionnelle.

Et il nous a été demandé d’émettre un avis (sans débat) avant le 12 janvier 2018.

Car : « Au-delà de ce délai, la convention sera réputée avoir reçu un avis favorable par le comité plénier du CREFOP ».

Et dire que pour la visite éclair de Mme PENICAUD, préfecture, Conseil régional et autres ont organisé une réunion exceptionnelle du CREFOP.

Dès lors, comment nous faire croire que : « L’intérêt du jeune est au centre des préoccupations des acteurs et l’objet final de leur action ».

La réponse est NON. La question fondamentale n’est pas le décrochage scolaire mais plutôt la réussite scolaire. Les chiffres sont effarants et effrayants. En Guadeloupe :

- La part des jeunes de 18 ans en difficulté de lecture dépasse les 30% contre 10% en France ;

- Plus de 20% d’entre eux sont frappés d’illettrisme contre 4% en France ;

- Un quart des jeunes de 18 à 24 ans ayant quitté le système scolaire n’ont que le niveau primaire contre 14% en France ;

- A peine 2 jeunes sur 10 entrés en maternelle arrivent au BAC ;

Nous le savons tous, ces chiffres sont quasiment les mêmes à la Martinique, à la Réunion, pire en Guyane et encore pire à Mayotte.

Ces chiffres sont directement liés :

- A la situation économique et sociale, à la pauvreté, à la misère, à l’exclusion, aux discriminations, à la pwofitasyon qui frappent les familles.

- MAIS aussi au système éducatif lui-même qui est en fait une véritable machine à fabriquer l’échec. Quelle réflexion sur les contenus pédagogiques, les rythmes scolaires, sur la manière d’enseigner et d’apprendre, etc…. pour aller vers la réussite, vers l’excellence ?

Car nul ne peut croire que ces jeunes guadeloupéens, réunionnais ou martiniquais soient frappés des mêmes maux. Nul ne peut croire que tous ces jeunes soient porteurs d’une même tare qui les conduit à l’échec et aux dérives sociales.

Aujourd’hui, le SMA apparait comme le premier opérateur en matière de formation professionnelle en Guadeloupe.
C’est l’Armée qui s’occupe de la formation. En fait, cela ne fait que valider l’idée selon laquelle nos jeunes seraient inaptes à intégrer et à suivre un système éducatif classique.
Et que dire de l’Ecole de la deuxième chance quand nos jeunes n’ont même pas eu leur première chance.

L’UGTG réclame un vrai débat, une vraie réflexion sur la réussite scolaire, sur l’élaboration d’un véritable système éducatif au service de notre JEUNESSE, au service de la réussite de notre JEUNESSE, au service de notre pays.

Eli DOMOTA

Publié par la Rédaction, la Centrale UGTG le dimanche 14 janvier 2018

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