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Ban nou fè on karé osi !

Déclaration UGTG publiée le 8 mars 2020
>Mots-clés : Elections 2020 
 

Ce titre est le nom d’une liste candidate aux élections municipales à venir et qui résume à lui seul l’objectif des élections dans le cadre de la domination coloniale : Changer les hommes mais ne jamais toucher au système.

Ainsi, après les défilés du carnaval, place maintenant à la grande parade des élections municipales coloniales. Ils sont 4387 candidats et en y incluant ceux qui postulent au conseil communautaire, ils ne sont pas moins de 5750 à nous réciter, une main sur le cœur, l’autre on ne sait pas où, un verbiage nous promettant développement économique, eau douce potable, transport, sécurité, logement, emploi pour les jeunes, confort et mieux vivre pour nos anciens, services publics à la hauteur de nos besoins, réussite scolaire, service de soins, etc….Enfin, tousa nou vlé. Les ennemis d’hier s’embrassent et les anciens amis se déchirent dans un seul but : picorer les miettes tombées de la table du maître.

Mais dans quel pays vivent-ils ? Sont-ils endormis ou nous prennent-ils pour des idiots ?

Sûrement un peu des deux. Un système nourri par la corruption, les détournements de fonds, les scandales financiers liés à la gestion des fonds publics ; le tout entretenu par le pouvoir colonial lui-même.

Un pays où 29 communes sur 32 sont en déficit. Un pays où la chambre régionale des comptes exige régulièrement pèle mêle, suppression des 40%, arrêt des titularisations, arrêt des recrutements, arrêt des investissements, non remplacement des départs à la retraite, augmentation des impôts, augmentation du prix de l’eau,

On péyi san dlo, san transpò, san lopital, san lékòl……On pèp san travay, pwazonné, méprizé, lisansyé, ……
Alors véritablement, comment vont-ils faire pour satisfaire leurs belles promesses ? BLAG A MAS !

Nous l’avons tous compris, les élections politiques dans le cadre du système colonial n’ont jamais eu et n’auront jamais comme objectif de nous conduire sur le chemin de l’émancipation, du développement économique ou de la réussite mais de nous maintenir dans l’assistanat, dans la médiocrité en nous donnant l’illusion de pouvoir changer nos vies. Ces élections coloniales participent ainsi à la pérennisation de la domination que nous subissons en octroyant à un petit nombre de nantis le droit de jouir du système, en jouant le rôle de petits valets mangeurs de miettes et premiers défenseurs du cadre colonial, mamelle de leur existence.

C’est à ces occasions que nous pouvons mesurer la puissance du système colonial français qui arrive à nous persuader qu’il nous veut du bien et que notre participation à ce grand cinéma serait de nature à nous apporter prospérité, santé, emploi, é tout kalité biten. AY KWÈ SA !!

Ces élections, sources de division de notre peuple, consolident le carcan colonial dans lequel nous vivons et sont contraires à notre accession aux libertés fondamentales (droit à la Santé, à l’Education, à la Culture, au Travail, au Logement décent, etc….), à notre droit à la vie tout simplement. Le rôle de l’élu se limite donc à quémander des « spécificités », des soutiens, des aides, des visites ministérielles, à entretenir des magouilles et autres petits arrangements. Mais en aucun cas, il ne peut apporter les réponses relatives aux problèmes qui tuent notre peuple piplis touléjou. E sé konsa dépi nou ka voté adan sistèm-la-sa..

Après des siècles d’esclavage, la République Française, dans sa grande humanité, donna le droit de vote aux Guadeloupéens, nouveaux libres, anciens esclaves, en 1849. Dans le même temps, terres, usines, rentes financières, seront alloués aux colons esclavagistes au nom de la liberté, de l’égalité et de la fraternité.

Plus que jamais, Travailleurs, Peuple de Guadeloupe, réaffirmons notre engagement dans la lutte pour notre pleine et entière souveraineté et pour l’indépendance nationale de la Guadeloupe, seule moyen d’accéder à la liberté, à toutes les libertés et cela en toute dignité.

GWADLOUP SÉ TAN NOU ! JÒDI É DÈMEN. TRAVAYÈ, PÈP GWADLOUP, VAYAN !! I PA JEN TWOTA… KASKÒD !!!

UGTG, Lapwent, 08.03.2020

Publié par la Rédaction, la Centrale UGTG le mercredi 11 mars 2020
Mis à jour le vendredi 20 mars 2020

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