KONFERANS, LYANNAJ é MEETING èvè Lé REZISTAN - Jeudi 27 Juin 2024
Publié le 24/06/2024
Meeting Solidarité KANAKY mardi 11 juin 2024
Publié le 10/06/2024
Meeting lundi 06/02/2023 à 19h au Palais de la Mutualité
Publié le 5/02/2023
Meeting d’information jeudi 10 mars 2022 à 18h30
Publié le 6/03/2022
Meeting d’information mardi 8 mars2022 à 18h30
Publié le 6/03/2022
« Les îles de la Guadeloupe et de la Martinique dans les Petites Antilles, et la Guyane Française, située sur la côte septentrionale de l’Amérique du Sud entre le Surinam et le Brésil, sont les trois Départements d’Outre Mer français dans la Région des Amériques.
Ils font partie intégrante de la France depuis 1946. En dépit de leur distance géographique de la France, leur organisation politique et administrative en départements et régions coïncide avec celle du reste de la France. »
Avec une superficie de 1 703 km2, l’archipel de la Guadeloupe est la plus grande des deux îles. En plus de la Guadeloupe proprement dite, en fait deux îlots séparés, Basse-Terre et Grande-Terre, coupés en deux par un chenal maritime, elle comporte aussi les îles de Marie-Galante, les Saintes, La Désirade, Saint-Barthélémy, et la partie française de St Martin. La Martinique
couvre une surface de 1 128 km2, et la Guyane française 83 534
km2.
La Martinique et la Guadeloupe jouissent d’un climat tropical,
tempéré par les alizés, mais sont souvent victimes d’orages
tropicaux entre juillet et octobre, alors que le climat en Guyane
Française est équatorial.Bien que la Guyane soit le plus grand des
départements français d’outre mer, 94 % de ses terres sont de la
dense forêt amazonienne, irriguée de rivières de toutes tailles.
Déterminants Sociaux, politiques et Économiques
En tant que territoire français, la Guyane, la Guadeloupe et la
Martinique font partie de l’Union Européenne (UE). La monnaie
officielle est l’euro.L’économie des départements français d’outre
mer connait les problèmes communs aux petites îles : exportations
insuffisamment compétitives, tendance à se spécialiser dans les services, une forte dépendance du tourisme et des ressources
naturelles, un environnement fragile et une vulnérabilité
aux catastrophes naturelles.
De plus, la stabilité politique et économique
des départements et accompagnée d’une forte dépendance
financière de la France métropolitaine et d’échanges limités
avec le reste du monde. Seuls 9 % des importations des trois
départements proviennent des Caraïbes et 3 % des exportations
sont destinées aux marchés de la sous région.
L’économie de la Guyane a deux particularités : Tout d’abord
un Centre Spatial construit par le Gouvernement français au milieu
des années 60 comme base de lancement de ses satellites.
Situé dans la petite ville de Kourou, dont la célébrité n’était due
qu’au bagne de l’Ile du Diable, le Centre a un impact variable sur le PIB d’une année sur l’autre. Deuxièmement, l’orpaillage, la
principale activité d’exportation avec les activités spatiales, mais
également source d’emplois illégaux et de trafics vastement répandus.
En Guadeloupe et Martinique, la filière banane est freinée
par les fluctuations constantes du marché.
En dépit d’une nette amélioration au cours des dernières années,
les DOM sont en queue du classement du PIB par habitant de
toutes les régions de France métropolitaine. En 2002, le PIB par
habitant était de 15 622 euros en Martinique, 14 108 euros en Guadeloupe, et 12 588 euros en Guyane.Comparés à la plupart de leurs
voisins géographiques, les DOM ont un niveau de vie relativement
élevé, grâce aux subventions et importations du gouvernement
français.Mais leurs résultats en matière d’emploi et de commerce
étranger les placent pratiquement au bas de la liste du Groupe des
caraïbes et leur PIB est moins la conséquence de leur richesse ou
d’activités productives, que de leur statut de département.
Le taux de chômage en 2005 était très élevé dans tous les DOM :
En Guyane 26,5 % de la population active était sans emploi ; en
Martinique c’était 21,8 % et en Guadeloupe 26 %. Bien que ces
taux soient restés constants au cours des dernières années, la situation
s’est quelque peu améliorée par rapport à 1998 quand le
chômage a atteint un sommet à 30 % aux Antilles (Guadeloupe et
Martinique). Les jeunes sont le plus frappés, surtout les moins
qualifiés et les femmes.Un chômage de cette ampleur est surtout
la résultante de la forte augmentation de la population active depuis
les années 80 et du passage d’une économie agraire au tertiaire.
La question du chômage se pose encore plus en Guyane
puisque la forte arrivée de main d’oeuvre n’a pas été compensée
par la création d’emploi a un niveau suffisant ; le niveau de formation
disponible est inférieur et les employeurs n’arrivent pas à
trouver d’employés qualifiés. La situation de l’emploi est d’autant
plus grave que des travailleurs illégaux sont prêts a travailler
pour de faibles salaires.
Les indicateurs dont nous disposons montrent que l’environnement
socio-économique des DOM est moins favorables que dans d’autres régions françaises, bien que le niveau de vie en général
soit plus élevé que dans les pays voisins.
En 1988 un mécanisme appelé le Revenu minimum d’Insertion (RMI) a été mis en place. Il assure aux personnes de plus de 25 ans un minimum de ressources, l’accès a certaines prestations sociales et une assistance à l’intégration sociale et professionnelle. Le pourcentage
des ayants-droit au RMI est plus élevé dans les DOM qu’en
France métropolitaine. Au 31 décembre 2005, il y avait 80 000
RMIstes dans les DOM, soit 13 % de la population entre 20 et 59
ans en Guyane, 14 % en Guadeloupe et 15 % en Martinique.
En 2001, une enquête de l’INSEE a compté davantage de ménages
pauvres dans les DOM qu’en métropole. Elle a également
indiqué que sur les trois, la Guyane se portait le plus mal avec
20 % des ménages se situant en dessous de la ligne de pauvreté
11, comparé à 12,59 % en Guadeloupe et 12 % en Martinique.
L’écart s’aggrave quand on mesure la pauvreté infantile : 32 % des
enfants guyanais vivent sous le seuil de pauvreté, 16 % en Guadeloupe
et 13 % en Martinique, alors qu’ils ne sont que 8 % en
France métropolitaine.
Pour assurer l’accès aux soins de santé à l’ensemble de la population,
le gouvernement français a institué une mesure appelée
CMU qui fournit l’accès à une assurance santé à tous ceux qui ont
vécu en France au moins trois mois et ne sont pas autrement couverts.
Ce plan offre aussi une couverture santé supplémentaire
qui, à l’encontre des assurances santé de base, fournit une prise
en charge supplémentaire et gratuite, sans franchise et sans ticket
modérateur. L’assurance santé supplémentaire vise les populations
les plus démunies. Dans les DOM, un gros pourcentage de
la population est couvert par ces systèmes de santé de base ou
supplémentaire. En 2005, un quart de la population des Antilles
et un tiers des guyanais avaient une couverture de soins de santé
supplémentaire universelle.
Le parc des logements et en pleine croissance. Ceci est dû en
partie aux incitations fiscales favorables aux logements neufs, de
même qu’à un plus grand nombre d’habitations à loyer modéré.
En dépit de ces progrès, la demande reste forte à cause de la croissance
démographique, et celle des ménages, ainsi que la diminution
du nombre des familles élargies vivant sous le même toit.Les
conditions de logement s’améliorent avec la tendance vers une
réduction des logements en dessous du niveau.
L’impact de la politique urbaine sur les quartiers les plus précaires
et les plus pauvres de la Guyane, de la Martinique et de la
Guadeloupe, a été mitigé dans les années 90.D’un côté, les efforts
des pouvoirs publics pour améliorer le logement et les conditions
de vie sont évidents. De l’autre, les résidents de ces quartiers ont
été les premières victimes de l’augmentation du chômage, en
dépit des mesures pour l’emploi.
L’inscription scolaire est obligatoire pour les enfants de 6 à 16
ans. Au début de l’année scolaire 2005–2006, la population scolaire
des DOM s’élevait à près de 275 000. Plus de la moitié des
élèves étaient en maternelle ou primaire, un quart au collège et
un cinquième (de 15 à 18 ans) au lycée.2 Les taux de réussite au
baccalauréat s’améliorent ; en 2004, 72 % des étudiants guyanais,
75 % des guadeloupéens et 79 % des martiniquais ont réussi le
bac. Ces taux sont bie en arrière de ceux de métropole et le pourcentage des non diplômés est relativement élevé, surtout en
Guyane, le taux s’aggravant avec l’échelle des âges.
Les DOM comptaient 19 050 étudiants universitaires en 2004–
2005, dont 60 % étaient inscrits à l’Université des Antilles en
Guyane. Après une croissance soutenue au cours des années 90,
celle-ci s’est stabilisée au cours des dernières années.
Plusieurs caractéristiques de l’environnement peuvent affecter
la santé des habitants des DOM.Aux Antilles,des catastrophes
naturelles, tels les tremblements de terre, les orages tropicaux, et
les éruptions volcaniques, sont pris en compte dans l’élaboration
des plans de prévention.De plus, l’utilisation de pesticides à l’organochlorine sur plusieurs années, en Martinique et en Guadeloupe,
a eu un effet néfaste sur l’environnement naturel. (Rivières,
sédiments, et sols). Plusieurs études ont été effectuées, ou sont
en route, pour évaluer les risques que courent les habitants de la
région.
En Guyane, les deux principaux risques à la santé et à l’environnement
sont l’eau et l’orpaillage.Le pillage des dépôts en or se
passe à la fois aux abords des mines officielles, et dans l’intérieur
de la jungle. L’impact environnemental s’est manifesté spectaculairement par le déboisement, la décimation de la faune, la pollution des rivières par le mercure et la transmission du paludisme.
A cause de ses caractéristiques géographiques, la Guyane ne peut
subvenir aux besoins en eau de tous ses habitants. C’est notamment
le cas à l’intérieur des terres et pour certains groupes de riverains
ou les marginaux urbains ou périurbains qui vivent sans
eau courante.
Démographie, Mortalité et Morbidité
Entre les années 60 et les années 80, la population des DOM est restée stable, en dépit d’un taux élevé de naissances, grâce à une émigration vers la France où il y avait pénurie de main
d’oeuvre.
Vers le milieu des années 80, les flux d’émigration se
sont ralentis, encourageant une croissance de population dans les
DOM. De plus, les populations de la Guadeloupe et dans une plus
grande mesure, de la Guyane, ont été augmentées par un afflux
d’immigrants. La population de la Guadeloupe a ainsi doublé en
50 ans (elle ne comptait que 229 000 habitants en 1954) alors que
celle de la Guyane septuplait dans la même période (28 000 en
1954).
Entre le recensement de 1999 et la fin 2004, la population a augmenté de 4,5 % en Martinique, de 7,5 % en Guadeloupe, alors que celle de la Guyane a cru de 22,5 %.Au 1er janvier 2005, la Guadeloupe était la plus peuplée (453 029 h) suivie par la Martinique (397 820) et par la Guyane (190 842). Vu sa petite étendue, la Martinique a la population la plus dense avec 353 h au km2, en 2005. Cette même année, il y avait 226 h au km2 en Guadeloupe,
alors qu’en Guyane, vue l’immensité relative de son territoire, la
densité n’était que de 2 h au km2.
La distribution de la population est différente d’un département à l’autre.Aux Antilles, la population est encore jeune, mais vieillissante. Avec 17 % de sa population au dessus de 60 ans en 2005, la Martinique a la plus grosse part d’adultes âgés. En
contraste, la Guyane a la population la plus jeune, 44 % ayant
moins de 20 ans.Voir les Graphiques 1, 2 et 3 pour la distribution
démographique en 1990 et 2005 respectivement pour la Guyane,
la Guadeloupe et la Martinique.
La population des Antilles Françaises est surtout le produit de mariages entre Amérindiens, Noirs, Blancs et Indiens qui y ont
résidé depuis des siècles. À l’encontre d’autres îles des Caraïbes,
il n’y a pas de survivant d’une population ethniquement pure
d’Amérindiens. La population de la Guyane est une mosaïque
d’influences. Les Amérindiens furent rejoints par des Européens,
et par les descendants d’esclaves Africains au début du 17eme
siècle. Au 19ème siècle, le bagne et la ruée vers l’or ont amené un
flux de population. Enfin, au 20ème siècle, arriva un flux de marchands
Chinois et Libanais de même que l’installation des
Hmong, fermiers du haut Laos.
En Martinique, la population minoritaire d’origine extérieure
reste stable, à 1 % de la population. Elle consiste surtout en ressortissants d’Haïti et de Ste Lucie.
En Guadeloupe, les immigrants représentaient 5 % de la population au recensement de 1999. Presque la moitié venaient d’Haïti. La municipalité de St Martin représente la moitié de tous les ressortissants étrangers de la Guadeloupe.
En Guyane, les plus gros contingents d’immigrants
viennent du Surinam (39 %), d’Haïti (30 %) et du Brésil
(15 %). Officiellement, la population d’origine extérieure représente
33 % de la population, mais la longueur des frontières du
territoire, la facilité avec laquelle on peut franchir les frontières
sur le Maroni ou l’Oyapock, et les activités du type orpaillage, encouragent l’immigration clandestine. Le nombre d’étrangers est
sous-estimé. Ceci indique que les chiffres officiels pour l’ensemble
de la population sont inférieurs à ce qu’ils seraient si on
disposait de chiffres précis pour ce groupe.
Il y a 34 municipalités en Guadeloupe et Martinique et 22 en Guyane.
En Guadeloupe, plus de 40 % de la population vit à
Pointe à Pitre, la capitale économique située à Grande Terre, alors
que seuls 10 % vivent au centre administratif de Basse Terre sur
l’île du même nom. En Martinique, plus d’un tiers de la population
vit à Fort de France, le centre administratif. En Guyane, la
majorité de la population vit sur la côte ; la densité de la forêt pluviale
rend l’accès aux municipalités de l’intérieur plus difficile.
En Guadeloupe et en Martinique les conditions de santé sont
au niveau des pays développés, en général. En Guyane, la situation
est mitigée, avec cependant des indicateurs ressemblant à
ceux des pays développés, tels l’incidence de maladies chroniques
et une richesse relative, tout en faisant montre d’autres caractéristiques
typiques de pays en développement, telles qu’une population
jeune, une forte mortalité périnatale et une forte incidence
de maladies infectieuses parasitiques. Parmi les obstacles en
guyane, on notera : sa géographie (d’importantes zones éloignées et le défi que cela pose en terme de communication et d’accès),
ses indicateurs sociodémographiques (une population en croissance
rapide, une économie fragile et des flux migratoires), ainsi
que son manque d’infrastructure et de personnel (pas assez de
personnel de la santé et une pénurie chronique d’équipement
médical).
En dépit de tout cela le statut de santé de la population
s’est amélioré depuis 30 ans. En Guadeloupe les principaux indicateurs
montrent une amélioration sur les quinze dernières années,
avec un déclin de la mortalité infantile, une amélioration générale du niveau de vie ainsi que des progrès dans les soins médicaux et la fourniture des services. En dépit de progrès dans ces domaines, certains problèmes de santé se sont révélés particulièrement
enracinés en Guadeloupe et dans les deux autres DOM, y compris l’hypertension, le diabète, attaques cérébrales, problèmes de santé mentale,(y compris l’alcool et l’addiction au crack), le cancer de la prostate et l’infection au VIH. En même temps, toutes les régions continuent à enregistrer des indicateurs périnataux troublants et, en Martinique et en Guadeloupe, les deux ayant une population plus âgée que la Guyane, on a de plus en plus de problèmes de santé publique liés au vieillissement.
L’espérance de vie à la naissance est la plus élevée en Martinique.
En 2003, elle était de 81,7 ans pour les femmes et de 75,9
ans pour les hommes.La Guadeloupe la suit de près avec 81,6 ans
pour les femmes et 75,3 pour les hommes. La Guyane a l’espérance
de vie la plus courte avec 79, 7 ans pour les femmes et 71,3
pour les hommes.
Les chiffres ci-dessus indiquent les progrès accomplis depuis
1990, où l’espèrance de vie à la naissance était de 79,6 ans pour
les femmes et 73,3 pour les hommes en Martinique, 78,5 ans
pour les femmes et 70, 8 ans pour les hommes en Guadeloupe, et
76,1 pour les femmes et 67,2 pour les hommes en Guyane.
En 2004, le taux général des naissances était de 13,3 naissances
pour 1 000 habitants en Martinique, 16,2 en Guadeloupe
et 28,8 en Guyane. Les femmes en âge de procréation (15 à 49
ans) représentaient 50 % de la population féminine aux Antilles
et 52 % en Guyane. Le taux de fécondité était de 53 naissances
pour 1 000 femmes en âge de procréation en Martinique, et 62 en
Guadeloupe, mais il était deux fois plus élevé en Guyane avec 113
en 2004. Le taux de fécondité estimé était d’environ deux enfants
par femme aux Antilles et pratiquement le double en Guyane.
Le vieillissement de la population et le déclin du taux de fécondité
explique la chute du nombre des naissances aux Antilles,
alors que l’on assiste à une forte hausse en Guyane. En 2004, on a
enregistré 7 273 naissances en Guadeloupe, 5 255 en Martinique
et 5 312 en Guyane.
Comme il fallait s’y attendre, vu le vieillissement de la population,
le nombre de décès et le taux total de mortalité augmentent
aux Antilles. En Martinique, par exemple, les décès tournaient
autour de 2 200 à 2 300 par an au cours des années 1990, alors que
le chiffre actuel est de 2 700.Pratiquement 6 000 décès sont déclarés
chaque année, avec 52 % chez les hommes et 48 % chez les
femmes. La principale cause de mortalité dans les trois départements
est la maladie cardio-vasculaire, suivie des néoplasmes, et
des causes externes aux traumatismes. En Guyane, les maladies
infectieuses et parasitiques occupent le 4ème rang, alors qu’aux
Antilles, les dérèglements endocriniens, nutritionnels, et métaboliques,
surtout le diabète, sont la deuxième cause de décès.
En dépit des améliorations dans la santé de ce groupe d’âge,
(par exemple pour la mortalité infantile), les indicateurs périnataux
des DOM sont toujours inquiétants et restent inférieurs aux
résultats de la France métropolitaine. Alors qu’on assiste à de légères
améliorations aux Antilles, les progrès restent lents et intermittents
en Guyane.
En 2003, le taux de mortalité infantile était de 6,1 décès par
1 000 naissance vivantes en Martinique, 7,9 en Guadeloupe et 10,
4 en Guyane. En 1990 les taux étaient respectivement de 7,2, 10,2 et 18,1 Le déclin constant des taux de mortalité infantile depuis
les dernières décennies, est la conséquence d’une amélioration du
niveau de vie,des progrès de la médecine,d’un meilleur accès aux
soins de santé, et de l’organisation de campagnes de prévention.
Le tableau de la mortalité périnatale aux Antilles et en Guyane
suit le même profil que la mortalité infantile. En Martinique, la
mortalité périnatale a augmenté de 14,6 pour 1 000 naissances
en 2000, à 19 en 2002. Plus de 16 enfants pour 1 000 naissances
étaient mort-nés. Les décès néonataux immédiatement à la naissance
ont décliné : 3 bébés sur 1 000 nés vivants sont décédés
au cours de leur première semaine en 2002, par rapport à 4,6 en
2000. La persistance d’un taux élevé de naissance mort-nés est
probablement due à un mauvais suivi des grossesses, alors que le
taux de décès pour les nouveaux nés a diminué grâce à une
meilleure hygiène et aux progrès de la médecine.En Guadeloupe,
la mortalité périnatale a décliné jusqu’en 1992, puis a repris à
cause de l’augmentation des morts nés. La tendance a fluctué
d’une année sur l’autre, atteignant 19.2 décès pour 1 000 naissances
totales en 2002. Bien que la tendance générale de cet
indicateur ait été satisfaisante depuis 20 ans, il convient de souligner
que la tendance à la baisse reste à consolider. Selon les professionnels
de la santé, les deux causes de la mortalité périnatale
ont été les infections de la mère à l’enfant et l’hypertension
maternelle.
En Guyane, la mortalité périnatale a décliné tout au long des
années 90, de 25,8 pour 1 000 en 1990 à 16,1 pour 1000 en 2000,
après quoi elle s’est tenue entre 17 et 18 au début de la décennie.
Ce déclin s’explique surtout par la chute du taux des enfants
morts nés, de 20 pour 1 000 naissances totales à tout juste au dessus
de 13 pour 1 000 en 2002. Le taux de mortalité néonatal dés la
naissance, d’un autre côté, a à peine décliné. En 2002 il était au
même niveau qu’en 1990 (à peu près 6 décès pour 1 000 naissances
vivantes) et avait même augmenté au milieu des années 90
pour atteindre 10,8 en 1995. En Guyane, la distance qui les sépare
des dispensaires empêche les futures mères d’avoir des soins prénataux
réguliers et adéquats.Le tableau 1 indique les taux de mortalité
par période pour les moins d’un an de 2001 à 2003.
Dans les DOM, 10 à 12 % de toutes les naissances sont prématurées.
Les deux causes principales de mort maternelle sont l’hémorragie
à la naissance et l’hypertension maternelle.
Groupe d’âge 1–14 ans
Ce groupe d’âge a connu une moyenne de mortalité de 78 décès par an au cours de la période 2001–2002, soit à peu près
1 % de tous les décès. C’était surtout dû à des traumatismes ou
empoisonnement dans les trois régions, soit 40 % de tous les
décès dans ce groupe d’âge.
En Guyane, un tiers de tous les décès était causé par traumatismes ou empoisonnement, suivi par 17 % causé par des maladies infectieuses ou parasitiques. En Guadeloupe et Martinique, 40 % de tous les décès étaient causés par traumatisme ou empoisonnement, suivis par 10 % dû à des maladies du système respiratoire.
Groupe d’âge 15–34 ans
En 2000–2002, une moyenne de 320 décès par an a été enregistrée dans cette cohorte, soit 5 % de tous les décès. Dans les trois DOM,les accidents automobiles et autres formes de violence
en ont été les causes principales.
En Guadeloupe et Martinique, cela a été suivi de néoplasmes et de maladie du système circulatoire, alors qu’en Guyane, un nombre considérable de décès a été causé par des maladies parasitiques ou infectieuses.
Parmi les deux sexes de ce groupe d’âge, les maladies chroniques majeures sont : les problèmes mentaux, le diabète, et les maladies cardiovasculaires (tableau 2).
Alors que l’âge des mères à la première naissance augmente en
Martinique et en Guadeloupe, le nombre des grossesses chez les
adolescentes est très élevé en Guyane ; en 2002 une naissance sur
6 était le fait d’une mère adolescente.
Avec 52 naissances pour 1 000 femmes, le taux de fécondité en Guyane est plus élevé que celui des femmes de 19 ans en Guadeloupe et Martinique. Chez les femmes de Guyane, la fécondité augmente avec chaque année pour atteindre un pic à 151 naissances pour 1 000 à 19 ans.
Pratiquement 9000 avortements choisis ont été effectués en 2004 dans les 3 DOM. 40 pour 100 conceptions en Guadeloupe, 32 en Martinique et 24 en Guyane.
Adultes 35–64 ans
Au cours de la période 2000–2002, on a connu une moyenne
de 1 450 décès par an dans cette cohorte, soit 25 % de tous les
décès.
Les néoplasmes et maladies cardiovasculaires étaient les
causes majeures de mortalité dans les 3 départements, suivis par
les accidents de la route et d’autres formes de violence en Martinique
et en Guadeloupe.
Pour les hommes et les femmes, les maladies
chroniques principales sont les maladies cardiovasculaires,
le diabète et les néoplasmes (tableau 3).
Adultes âgés de 65 ans et au-delà
Alors qu’on les a longtemps considérées des îles à population
jeune, la Guadeloupe, et c’est encore plus vrai pour la Martinique,
font face de plus en plus aux problèmes d’une population vieillissante.
Le nombre des plus de 65 ans en Martinique a presque triplé
entre les recensements de 1967 et de 1999, passant de 16 000
à 47 000. En 2005 on estimait cette population à 52 645, soit 13 %
de la population totale.En Guadeloupe, cette cohorte représentait
50 000 personnes, soit 11 % de la population totale en 2005. À
l’autre extrême, en Guyane, la part des plus de 65 ans ne représente
que 4 % de la population, soit 7 500 personnes.
L’incidence des problèmes graves de santé est la plus élevée
après 65 ans. Elle mène à une plus grande demande de soins. La
fréquence des co-morbidités augmente, telles que l’hypertension,
avec le diabète, ce qui a un impact grave sur la qualité de vie.Pour
le groupe de 85 ans et au-delà, la prévalence de dépendance physique
et ou psychologique, augmente rapidement.
Après 65 ans, les deux premières causes de décès sont les maladies
du système circulatoire et et les néoplasmes respectivement.
En Guyane, et Guadeloupe, les troubles endocriniens, nutritionnels,
et métaboliques, surtout le diabète, sont la troisième cause de décès en importance. Pour les hommes dans ce groupe d’âge, les trois maladies chroniques nécessitant des soins à long terme sont les maladies cardiovasculaires, le diabète et les troubles mentaux y compris la démence et la maladie d’Alzheimer dans cet ordre (tableau 4).
La famille
Au cours de la période de l’étude, la taille de la famille a continué
à diminuer. Bien que le déclin soit moins prononcé en
Guyane, la taille des foyers en Martinique et en Guadeloupe est à
l’heure actuelle inférieure à 3 personnes. La structure familiale
dans les DOM montre également une nette tendance au foyer
mono parental.Environ 40 % des familles en Guadeloupe et Martinique
et un tiers en Guyane sont mono parentales. Dans 9 cas
sur 10 ces foyers sont dirigés par une femme, réfléchissant ainsi à la fois la tradition (sociétés matriarcales) et des tendances sociales
plus récentes (moins d’unions permanentes).
Personnes handicapées
Dans chacun des trois DOM, la Commission pour l’Éducation
Spécialisée a la responsabilité de placer tous les handicapés de
moins de vingt ans. Elle s’occupe aussi des demandes d’aide financière
des parents.Au 31 décembre 2005, 2 673 enfants bénéficiaient
de l’allocation spéciale d’éducation, soit 8 bénéficiaires pour 1000 enfants de moins de vingt ans.
Pour les handicapés de plus de vingt ans, la Commission pour
les Conseils et le Reclassement Professionnel des Handicapés,
est l’organisme chargé de conférer le statut d’handicapé, de donner
des conseils en matière d’emploi, de revoir les allocations financières,
et de diriger les candidats vers les institutions appropriées.
Au 31 décembre 2005, dans les DOM, 16 031 adultes
bénéficiaent de l’allocation d’handicapé, soit 29 bénéficiaire pour
1 000 adultes entre 20 et 59 ans.
Pour la plupart, les adultes handicapés vivent avec leur famille,
ou chez eux.Vu le manque de places, trés peu sont institutionalisés.
Les institutions spécialisées pour enfants disposent de
davantage de places.
MALADIES COMMUNICABLES
Maladies propagées par vecteur
La Martinique et la Guadeloupe font état d’une moyenne annuelle
de 10 cas importés de paludisme, alors qu’en Guyane la
maladie est beaucoup plus répandue. Le chiffre annuel des cas dans les provinces de Guyane où le paludisme est endémique reste stable avec environ 4 000 à 5 000 cas reportés jusqu’en 1999.
Ce nombre a décliné approximativement jusqu’à 3000 cas chaque
pour 2002 et 2003.Mais ça a repris à nouveau en 2005 avec 4 414
cas officiellement déclarés.
Depuis fin 2001, le long des zones côtières de la Guyane, on a
vu des augmentations inquiétantes du nombre des cas de paludisme
dans la région de Régina et Cacao et dans la municipalité
plus intérieure de Camopi. L’orpaillage incontrôlé, la mobilité
constante et la migration dans une population sur un vaste territoire
difficile d’accès, rendent le contrôle du paludisme une tâche
particulièrement ardue en Guyane.
On n’a pas constaté de cas de fièvre jaune en Guyane, Guadeloupe
ou Martinique au cours de la période 2001–2005. Tous
ceux qui se rendent en Guyane doivent présenter une preuve de
vaccination contre la fièvre jaune.
En Guyane, on a connu 3 épidémies de dengue (en 2001, 2002,
et 2004–2005.) Toutes sont associées au sérotype 3.Une nouvelle
épidémie de dengue de sérotype 3 qui avait commencé fin 2 995
a affecté plus de 15 000 personnes dont 4 cas mortels entre décembre
2005 et juillet 2006. Deux épidémies de dengue se sont
déclenchées en Guadeloupe et en Martinique en 2001 et 2005. La
première était de sérotype 3 et la seconde surtout de serotype 4.
En Martinique du sérotype 2, souvent associé à des formes graves
de dengue, a aussi été isolé au cours de l’épidémie. On estime que
l’épidémie de 2001 en Martinique a frappé environ 25 000 personnes,
causant 400 hospitalisations et 4 décès. Quelques 14 500
personnes ont été touchées en 2005 (4 % de la population de l’île)
avec 200 hospitalisations et 4 décès.
En Guadeloupe,on pense que près de 9 000 personnes ont consulté un médecin de ville à cause d’un soupçon de dengue au cours de l’épidémie de 2005.
La Réunion, le DOM situé dans l’océan Indien, a été frappé par
une épidémie de fièvre du Chikungunya fort étendue fin 2005 et début 2006. On a confirmé trois cas de Chikungunya importé de
la Réunion en Martinique au premier trimestre 2006, de même
que 3 cas en Guyane et un en Guadeloupe. Pour empêcher l’installation
de cette maladie dans les DOM, les pouvoirs publics
français responsables de la santé ont mis au point une surveillance
et une détection rapide pour tous voyageurs revenant de la
Réunion et autres îles de l’Océan Indien, et ont employé des programmes d’éradication des moustiques.
Maladies évitables par des vaccins
De nombreuses années se sont écoulées depuis les derniers
rapports dans les DOM de paralysie aigüe, poliomyélite et diphtérie.
Par contre on reporte régulièrement des épidémies ou des
cas isolés de coqueluche. Il n’y a pas eu de cas de tétanos néonatal
depuis la fin des années 70. Quelques cas ont été découverts
chez des adultes âgés dont l’immunité par vaccination était affaiblie
et qi n’avaient pas eu de rappel.On a vu très peu de cas entre
1993 et 2003 : 9 en Guadeloupe, 5 en Martinique, et aucun en
Guyane. Cependant, en 2005, la Guyane a reporté deux cas. Au
cours de la période 2001–2005 un seul cas suspect de rougeole a
été reporté par le réseau de garde en Martinique et aucun en Guadeloupe.
En Guyane on a ajouté une surveillance de la dengue à
celle de la rougeole depuis 2001. Tous les cas suspects de dengue
montrant une éruption sont testés pour la rougeole et l’immunoglobuline
de la rubéole M (IgM). Aucun cas n’a testé positif jusqu’à
aujourd’hui. La France c’est lancée dans une politique d’élimination
de la rougeole et du syndrome de la rubéole congénitale
d’ici à 2010.
Alors que les niveaux de vaccination chez les jeunes sont généralement
satisfaisant aux Antilles, la situation est moins bonne
en Guyane. Les niveaux de couverture sont plus faibles dans les
zones isolées à l’intérieur, et plus élevés dans la zone côtière développée.
En 2000, la couverture du vaccin MMR sur le littoral à
24 mois était de 69 %, comparée à des niveaux de couverture allant
de 43 % à 61 % à l’intérieur du pays. La couverture pour le
DPT 3 à un an était de 68 % sur la côte et 9 à 60 % pour l’intérieur.
Maladies Intestinales infectieuses
Il y a une haute incidence toute l’année de gastro-entérite virale
ce qui représente la cause majeure de diarrhée aux Antilles. En
Guyane, la répartition de la gastro-entérite est inégale due à la
contamination de la distribution d’eau dans certains segments de
la population. L’incidence de maladies entériques dépasse 10 %
dans certaines municipalités de l’intérieur.
Chaque année une moyenne de 10 vagues d’empoisonnement
alimentaires sont enregistrées dans les 3 DOM. On connait
quelques cas d’empoisonnement à la ciguatera aux Antilles et, en
juin 2006 deux vagues de ciguatera furent enregistrés, un en Guadeloupe et l’autre en Martinique. Grâce à une meilleure hygiène
et à la prévention, ainsi que la détection active menée par les autorités
locales responsables pour la santé, il y a eu un fort recul des cas d’ancylostomiase et de strongyloidiase aux Antilles depuis
20 ans.
Maladies chroniques communicables
En 2004, 30 cas de tuberculose ont été reportés en Guadeloupe, 17 en Martinique et 51 en Guyane.
La maladie de Hansen reste endémique dans les DOM, mais son incidence est en déclin. Il y a moins de dix cas reportés annuellement
dans les 3 régions. En Guadeloupe, le nombre des personnes
affectées est tombé de 14 en 1997 à 9 en 2004. En Guyane,
le taux d’incidence de 3,29 cas pour 10 000 habitants en 1984, est
tombé à 0,57 cas en 2001, soit à peu près 10 nouveaux cas par an.
Chacun des DOM a un centre de la maladie de Hansen qui dépiste
les patients, offre des consultations avec un médecin et un assistant
social, et effectue des visites à domicile.
L’anémie des cellules est la première maladie génétique aux
Antilles françaises. On teste automatiquement les nouveaux nés
et, en moyenne, un sur 300 est né chaque année avec une cellule
caractéristique qui va mener à un syndrome majeur (SS, SC ou
Sb thal.)
Infections respiratoires aigües
Au cours de la saison d’hiver, les DOM connaissent régulièrement
des éruptions de bronchiolite. Selon une étude faite en
Martinique de novembre 2005 à février 2006, on a estimé qu’entre
115 et 230 nouveaux nés ou enfants en bas âge étaient affectés par
la bronchiolite chaque semaine.
De 1998 à 2003, 3 cas de maladie des légionnaires ont été reportés
en Guadeloupe et un chacun en Martinique et en Guyane.
VIH/SIDA et autres Infections Sexuellement Transmissibles
Le VIH/SIDA est plus prévalent en Guyane et à St Martin que
sur les îles de la Guadeloupe et de la Martinique. Au cours de la
période sous revue, 2001–2005, la stigmatisation de ceux qui ont
testé positif au VIH, aussi bien que la discrimination et autres
formes d’exclusion, restaient des obstacles majeurs au dépistage
rapide, et à la détection, à l’accès aux traitements et aux soins, et
donc au contrôle de l’infection. La situation est plus précaire pour
les groupes vulnérables, tels que les utilisateurs de drogues par
injections, les travailleurs du sexe, et les immigrants illégaux.
Entre le début de l’épidémie et le 30 septembre 2005, on a
reporté 2 885 cas de VIH SIDA dans les DOM, dont 1 074 en
Guyane, 1 175 en Guadeloupe et 636 en Martinique. Les femmes
comptaient pour 35 % des cas, et la population de plus de 50 ans
pour 20 % de tous les cas. Dans 71 % des cas, l’infection a été
contractée par contact hétérosexuel. Depuis le début de l’épidémie,
1 492 personnes sont décédées, ce qui représente un taux de
mortalité de 52 %. Grâce à la disponibilité de médicaments anti
rétroviraux, les taux de décès du SIDA sont restés relativement
stables au cours de la période 2001–2005.
Suivant l’introduction du triple régime de médicaments en
1996, la prévalence de gens vivant avec le VIH a augmenté, et la
progression vers le SIDA complet se trouve surtout parmi les
séro-convertisseurs du VIH ne recevant pas de traitement. En
mars 2003, la notification des diagnostics de VIH est devenue
obligatoire. Cette mesure permet de se faire une idée plus exacte
de la population des VIH positifs et facilite le suivi des infections
au VIH. Entre mars 2003 et septembre 2005, on a reporté 735
nouveaux cas de seropositivité (343 en Guyane, 239 en Guadeloupe,
et 153 en Martinique). Parmi les défis lancés au personnel
de santé qui est chargé de fournir les soins efficaces contre le VIH
SIDA dans les DOM, on compte : la barrière des langues, les interdits
sociaux, culturels et religieux chez les malades, ainsi que
les questions de stigmatisation et de discrimination. On a mis en
place un suivi-évaluation en 2002 pour chercher et appliquer des
solutions à ces problèmes.
Le traitement des personnes vivant avec le VIH est géré par les
Centres d’Information et de soins de l’immunodéficience humaine.
Il sont au nombre de sept : un à Fort de France, pour la
Martinique, trois à la Guadeloupe (Pointe à Pitre, Basse Terre et
Marigot sur St Martin) et trois en Guyane (Cayenne,Kourou, et St
Laurent du Maroni). Entre janvier et décembre 2004, les Centres
ont suivi et fourni des services à 2 862 personnes infectées au
VIH dans les DOM. Les patientes sont proportionnellement surreprésentées dans les centres de St Martin et de Guyane, avec un
ratio hommes-femmes de respectivement 0,7 et 0,8. Alors qu’en
Guadeloupe et en Martinique, le ratio hommes-femmes est de
respectivement 1,2 et 1,6. Dans plus de 90 % des cas la transmission
se fait par contact sexuel, surtout hétérosexuel. En Martinique,
les relations sexuelles entre hommes comptent pour 22 %
de toutes les transmissions. Il y a peu ou pas de transmission par
drogue intraveineuse. Les patients qui ne sont pas ressortissants
français sont plus particulièrement nombreux à St Martin et en
Guyane. Les patients français ne représentent que 20 et 24 % des
cas actifs qui visitent respectivement ces cliniques. Alors qu’en
Guadeloupe et Martinique la proportion est de 69 % et 89 % respectivement. 75 % des patients suivis ont bénéficié d’antirétroviraux
en 2004.
Le dépistage du VIH est effectué dans des laboratoires médicaux
et des centres de dépistage. Ce service est anonyme et gratuit.
Il ya de nouvelles vagues de syphilis, tout d’abord en Guadeloupe
en 2001 et puis en Martinique en 2004. En Guadeloupe,une
grappe de13 cas de syphilis primaire et secondaire a été reportée
au CHU de Pointe-à-Pitre au début 2001. Parmi une population à
haut risque, principalement des chômeurs, une enquête a identifié
38 cas de syphilis en 2001. Dans environ un quart des cas, on
a trouvé de la co-infection avec le VIH. L’épidémie de 2004 en
Martinique a surtout affecté des personnes vivant avec le VIH.
Huit patients sur 14 étaient des hommes qui avaient des relations
sexuelles avec d’autres hommes. Ces 14 cas de syphilis récents
ont été diagnostiqués au CHU de Fort de France entre janvier
2004 et septembre 2005, et 11d’entre eux ont été diagnostiqués
entre avril et septembre 2005.
Les Zoonoses
La leptospirose est une maladie communément reportée en
Martinique et en Guadeloupe. L’incidence de leptospirose confirmée
est bien plus élevée en Guadeloupe qu’en Martinique.
En Guadeloupe, l’incidence. tait de 16,5 cas confirmés pour 100 000
habitants en 2003 avec un pic en janvier et en décembre. En 2004,
le taux d’incidence était de 21 cas pour 100 000 h en Guadeloupe.
En Martinique les incidences de leptospirose en juillet et octobre–
décembre, à l a fois pour 2003 et 2004. Pour ces deux années, le
taux d’incidence annuel était de 7,3 et 6,9 pour 100 000 respectivement.
En Guyane on a fait état de leptospirose régulièrement
depuis trente ans. Les sérogroupes principaux, trouvés à la fois
chez les animaux et chez les humains aux Antilles, sont les :
icterohaemorrhagiae et le ballum (ou castellonis) Cependant, 10
autres groupes existent encore y compris l’australis, le cynopteri,
la canicola, panama, serjoe, et le grippotyphosia. Il n’y a pas eu de
cas suspects de grippe aviaire dans les DOM au cours de la période
2001–2005.
La maladie de Chagas n’existe pas en Martinique ni en Guadeloupe.
Entre 1939 et 1989, seuls neuf cas de maladie de Chagas ont
été reportés en Guyane. Entre 1990 et 2004, 15 cas cliniques de
maladie de Chagas, y compris six cas aigus et huit chroniques ont
été diagnostiqués en Guyane, deux décès ayant été attribués à la
maladie. Une infection dans la région de l’Oyapock et du Maroni
était à la source de neuf cas locaux, alors que certains cas importés
ont été détectés sur le littoral. Fin 2005, une grappe de huit cas
confirmés, un probable et huit suspects, de maladie de Chagas
aigüe ont apparu dans la municipalité de Iracoubo en Guyane.
Le déboisement,une migration non contrôlée, et l’importation
du vecteur de Chagas ont augmenté le risque de la maladie en
Guyane.
La distribution de la schistosomiase dans les DOM est inégale.
Des enquêtes menées entre 2001 et 2005 dans les champs aquatiques
de cresson ont confirmé la réussite de l’éradication de l’escargot
B. glabrata, l’hôte principal de la schistosomiase. Par le
passé, de rares cas résiduels de schistosomiase ont été détectés.
L’absence de transmission active du parasite depuis plus de vingt
ans, et l’élimination de l’hôte principal, confirmée en 2001, suggère
que la schistosomiase a été éradiquée de la Martinique en
2005.
En Guadeloupe, les marais sont l’habitat de grandes populations
de rats noirs, fortement infectés de schistosomiase, ce qui
soutient une endémie du parasite. Bien que ces régions constituent
un danger pour les éleveurs et les fermiers qui les fréquentent,
l’étendue actuelle de la transmission chez les humains reste
inconnue.
En Guyane, seuls des cas importés de schistosomiase ont été
découverts. On n’a jamais confirmé la transmission active du parasite. Les eaux acides de la Guyane sont des habitats fort défavorables
aux escargots, hôtes intermédiaires de la schistosomiase.
MALADIES NON COMMUNICABLES
Maladies métaboliques et nutritionnelles
Des améliorations sociales et économiques, des changements
de style de vie, et la disponibilité croissante de nourriture à
consommation rapide, ont modifié les habitudes alimentaires
dans les DOM, et, au cours des dernières années, des maladies
liées à un mauvais régime alimentaire et à la surconsommation,
telles que l’obésité, le diabète, l’hypercholesterolémie, sont de
plus en plus au centre de l’attention du public.
Chaque année, on enregistre environ 260 décès dus au diabète
dans les DOM, soit 4 à 5 % de tous les décès. La majorité de ces
décès affecte des femmes âgées.
Selon une étude faite en Martinique, fin 2003 et début 2004,
parmi les plus de 16 ans, la prévalence du diabète était de 6,5 %
(8,1 % pour les femmes et 4,7 % pour les hommes). Cette prévalence
augmente avec l’âge : 1,7 % entre 16 et 44 ans, 10 % entre 45
et 64 ans, et 18 % pour les plus de 65 ans.
En Guadeloupe et Martinique, il ya un grand nombre d’insuffisance
rénale, avec une incidence estimée de 200 cas par million
en Guadeloupe. Le diabète est la première cause de dialyse, (un
tiers des dialysés sont diabètiques). C’est aussi la deuxième cause
de cécité, et la troisième cause d’amputation. Depuis fin 2004, on
a conduit des transplantations de rein pour les patients souffrant
d’insuffisance rénale dans les DOM. Environ 50 transplantations ont été effectuées dans les 18 premiers mois du service.
La proportion de la population avec du surpoids ou obèse, est
croissante en Guadeloupe et en Martinique. Une enquête de
2003–2004 a révélé que presque un enfant sur quatre (24 %) en
Martinique est affecté soit par du surpoids (16 %), soit par l’obésité
(8 %).Dans le cas des adultes, ces conditions sont respectivement
de 33 % et 20 %. L’obésité est plus répandue chez les
femmes (26 %), que les hommes (14 %). Des conclusions de cette
enquête ont donné des résultats semblables. Des études dans les
écoles, menées dans les trois DOM ont indiqué qu’il y a bien
moins d’enfants souffrant de surpoids en Guyane qu’en Guadeloupe
ou Martinique.
Maladies cardiovasculaires
Les maladies cardiovasculaires sont la première cause de décès
dans les DOM,représentant 1 800 décès par an, soit 30 % du total.
Les chiffres sont plus élevés pour les femmes que pour les
hommes.La part des maladies cardiovasculaires dans la mortalité
totale augmente avec l’âge, plus particulièrement après 65 ans.
Par rapport aux régions de France métropolitaine, les DOM
sont caractérisés par une plus forte incidence de maladies cerèbrovasculaires, alors que les maladies cardiaques ischémiques
sont moins communes. Parmi les maladies couvertes par des
soins à long terme, les maladies cardiovasculaires représentent
38 % des admissions annuelles. La plupart des cas comportent
des maladies hypertensives et cerébrovasculaires.
L’hypertension est commune dans la population des DOM.
Selon une enquête de 2003–2004, l’incidence de l’hypertension
dans la population de 16 ans et plus est de 22 % (20 % chez les
hommes et 25 % chez les femmes). L’incidence augmente avec
l’âge, de 5 % pour les 25–34 ans à 65 % pour les plus de 65 ans.
Parmi ceux qui sont diagnostiqués comme hypertendus, 73 %
étaient soignés au moment de l’enquête. Les hommes sont moins
traités que les femmes (55 % contre 84 %).
Les patients qui ont des maladies cardiovasculaires souffrent
généralement de comorbidités telles qu’hypertension, diabète,
haut taux de cholesterol, ce qui mène à de sérieuses complications
telles les attaques cérébrales, l’amputation, la déficience rénale,
et la cécité.
Tumeurs malignes
En moyenne, on enregistre u peu plus de 1300 décès dus à des
tumeurs malignes chaque année dans les DOM. Cela représente
un décès sur quatre pour les hommes et un sur cinq pour les
femmes. Après 65 ans, les néoplasmes causent presqu’un décès
sur quatre.
Chez les hommes, le cancer de la prostate est le plus commun,
suivi par le cancer de l’estomac, des lèvres, de la bouche, et du
pharynx. Chez les femmes, il s’agit surtout du cancer du sein,
suivi du colon, du rectum et du cervix.
Un dépistage systématique du cancer du sein a été pratiqué
dans les trois DOM depuis 2005. La Martinique offre également
un dépistage du cancer cervical. Cependant, le fait que la Guadeloupe
soit un archipel étendu sur plusieurs îles et que beaucoup
des municipalités intérieures de la Guyane soient isolées, représente
un obstacle difficile au dépistage universel et aux soins.
La violence et autres causes externes
En 2003 il y a eu 954 accidents de la route en Guadeloupe. 1 383
personnes ont été blessées et 83 ont perdu la vie. En Martinique il
ya chaque année environ 700 accidents, entrainant 800 blessés et
50 morts. En Guyane, on compte environ 800 accidents par an
avec 1 000 blessés. Le nombre des morts oscille entre 30 et 40.
Santé mentale
Une étude effectuée parmi les populations de Martinique et
Guadeloupe fin 1990, a trouvé que la pathologie la plus fréquente
était la dépression, suivie de tendances au suicide et l’anxiété générale.
Les causes principales d’hospitalisation sont la schizophrénie,
des psychoses avec délire et des troubles de l’addiction.
Le suicide et le comportement suicidaire sont traités dans un
plan national couvrant toutes les régions françaises. Dans les
DOM la moyenne annuelle de mort par suicide est de 85, et la majorité
de ces cas concerne des personnes de plus de 35 ans. Alors
que le nombre annuel de mort par suicide est sous surveillance,
il n’y a pas de collecte périodique de données sur les tentatives de
suicide. Cependant, dans une enquête sur la santé mentale en
Martinique de 2000, 4,1 % des adultes ont dit avoir tenté de se
suicider au moins une fois dans leur vie. Dans une enquête scolaire
effectuée en Martinique en 2003–2004, 13 % des jeunes de
14 à 19 ans ont dit penser assez souvent ou tr`s souvent au cours
des 12 mois précédents et 11 % ont déclaré l’avoir essayé au
moins une fois dans leur vie. Davantage de filles (15 %) que de
garçons (6 %) l’ont tenté. Parmi ceux là, seuls 15 % ont été hospitalisés
pour cette raison.
Les addictions
La Guadeloupe et la Martinique sont des producteurs traditionnels
de rhum. Alors que la consommation est en déclin, celle
d’autres boissons alcooliques augmente, tels le vin, le champagne,
le whisky et la bière.
Une enquête sur les patients des médecins généralistes conduite fin 2000, début 2001, a découvert que, de toutes les régions françaises, la Martinique occupait le troisième rang, la
Guyane le quatrième et la Guadeloupe le cinquième quand au niveau
d’alcoolisme chez les hommes. Des enquêtes menées périodiquement
en Martinique et Guyane montrent aussi la prévalence
croissante de la consommation d’alcool chez les scolarisés.
Par contraste, l’utilisation du tabac dans les DOM est relativement
faible ; ceci se traduit en une réduction de la morbidité et de
la mortalité de maladies respiratoires et cardiovasculaires liées à
ce facteur de risque. Selon une enquête de 2003–2004, 87 % des
adultes de plus de 16 ans en Martinique ne fument pas. Dans ce
groupe 77 % sont non fumeurs et 10 % d’anciens fumeurs. 10 %
des sujets disent être fumeurs habituels et 3 % fumeurs occasionnels.
Davantage d’hommes fument que les femmes et la plus
grande proportion de fumeurs avait entre 25 et 34 ans.
Les substances illégales dans les DOM sont surtout représentées
par un taux élevé de consommation de cannabis et, depuis le
milieu des années 80, une prévalence accrue de crack.L’explosion
de l’utilisation de crack a eu un impact important sur la société
dans les DOM. Cela a contribué à une augmentation de l’activité
criminelle et de la probabilité de ce que les utilisateurs de crack
deviennent sans abri.
Parmi les scolaires, le cannabis est la substance la plus fréquemment
utilisée. En fait, les autres substances sont fort peu
utilisées. Il y a cependant des différences par sexe, telles qu’une
plus grande consommation et alors que la consommation augmente
avec l’âge, surtout chez les garçons. D’après une enquête
menée régulièrement parmi les jeunes de 18 ans, en 2003 la
consommation régulière de cannabis est légèrement plus fréquente
en Martinique et en Guyane (respectivement 7 % et 6 %)
qu’en Martinique (3 %).Afin de faire face à la montée du cannabis
et d’identifier des interventions plus adaptées à la jeunesse,
des consultations sur le cannabis ont été organisées dans chacun
des DOM en 2005.
La majorité de ceux qui ont une addiction utilisent du crack,
et ont entre 25 et 39 ans. Les addictions sont parmi les priorités
en matière de santé dans chacun des DOM.
Pollution de l’environnement
Deux agences sont responsables pour les problèmes de la
santé environnementale dans les DOM, la cellule Internationale
d’Épidémiologie d’Intervention Antilles-Guyane, connue comme
CIRE. Ils sont chargés des interventions et des réactions aux menaces
environnementales pour la santé et l’Institut Français pour
la santé nationale et la recherche médicale,qui se concentre sur la
recherche dans ce domaine.
La protection de la santé de la population contre la contamination
alimentaire est une priorité. En 2002–2003, l’Agence Française de Sécurité Sanitaire des Aliments, l’AFSSA s’est vu confié
par les ministères de tutelle, agriculture et pêche, la mise au point
de réglements concernant la consommation et la santé, pur évaluer
les effets nocifs de l’exposition aux pesticides à base de
chlore en Martinique. On a découvert que les produits pouvant
contribuer à une exposition chronique au chloredecone étaient
consommés régulièrement, y compris le taro, les patates douces,
les yams, les concombres, carottes, tomates,melons, et la peau des
poulets.
Selon les enquêtes et les données de l’AFSSA, 3 % de la population
de la Martinique, soit 12700 personnes, indiquent des niveaux
d’exposition à ce pesticide bien au-delà des repères de sécurité
établis pour des expositions répétées. Étant donné ces
résultats, un programme de prévention de l’exposition à ces pesticides
est mis au point à l’heure actuelle.
D’autres études ont été menées ou sont en route en Guadeloupe
et Martinique pour examiner les risques posés à la santé par la
présence de polluants à l’organochlorine dans l’environnement
et les risques professionnels associés. Ces études examinent l’association des pesticides avec la fécondité masculine, le développement prénatal et postnatal, ainsi que le cancer de la prostate.
Une des études sur l’exposition des femmes enceintes de Guadeloupe
au chloredecone a détecté du chloredecone dans 90 %
des échantillons sanguins prélevés chez la mère et dans le cordon
ombilical, dans 100 % des échantillons de graisse abdominale
chez la mère et dans 40 % des échantillons de lait maternel pris
dans les 72 heures après la naissance.
Des études des années 1990 ont déterminé que le mercure utilisé
dans l’orpaillage à l’intérieur de la Guyane contaminait le
poisson des rivières, qui ensuite étaient consommés par la population.
Certaines populations Amérindiennes à forte consommation
de poisson de rivière montraient de hauts niveaux d’exposition
au mercure. D’autres études effectuées par le CIRE en 2001,
2002, et 2004,ont confirmé que les populations les plus exposées
vivaient sur les rives les plus élevées du Maroni et de l’Oyapock
dont le régime alimentaire était largement à base de poisson.Une
étude de 1997 a révélé que 57 % des femmes en âge de procréer
de l’intérieur et du haut Maroni dépassaient les limites de sécurité
pour le mercure, alors qu’une enquête de 2004 a trouvé que
8 % à 21 % des femmes vivant dans des villages le long de l’Oyapock
avaient aussi atteint des niveaux également dangereux.
Politiques de santé et plans
La France Métropolitaine compte 22 régions et 96 départements.
Tous ont le même statut. La France d’Outre Mer a été restructurée
en 2003.
Législativement elle est divisée en deux entités : (1) les quatre départements d’Outre Mer créés en 1946 (Martinique, Guyane, Guadeloupe et Réunion) qui sont soumis à la même législature que les départements métropolitains, et (2) les collectivités territoriales (par ex.La Nouvelle Calédonie, la Polynésie française), qui sont sujet à des régimes spéciaux.
Chaque DOM est une région administrative avec deux autorités,
chacune avec son Conseil Général pour le département et le
Conseil Régional pour la Région.
Les DOM sont considérés comme « Régions ultra-périphériques
» de l’UE, et en tant que telles, bénéficient de mesures de
protection spéciales et de financement structurel pour l’entité.
La réforme constitutionnelle de 2003 a proposé des amendements
qui visaient à remplacer l’autorité. Départementale par
une autorité individuelle en partie autonome. Après consultations
et accord de leurs électeurs, la Guadeloupe, la Martinique et
la Guyane ont maintenu leur statut départemental, mais les îles
de St Martin et St Barthélémy ont choisi de se séparer de la Guadeloupe
et avec le passage au parlement français, elles formeront
des collectivités territoriales partiellement autonomes.
Dans un département, le préfet, nommé par le président français,
représente le gouvernement et exerce la seule autorité de
l’État. L’administration est centralisée, mais au niveau des DOM
elle comporte plusieurs couches d’autorité déléguée appelées services
déconcentrés de l’état.
La santé publique est de la responsabilité du gouvernement
français. Trois lois ont été votées en France en 2004 qui ont radicalement modifié la politique de la santé en France.
La loi 809, sur les libertés et responsabilités locales, a re-centralisé un grand nombre des prérogatives du Conseil Général. Les responsabilités
du Conseil Général en matière de santé sont maintenant limitées
à l’action sociale, et la protection des familles et des enfants (santé
maternelle et infantile et planning familial).
La loi 810 sur la sécurité sociale vise à mieux contrôler les dépenses de santé. Une mission régionale, composée de l’agence régionale pour l’hospitalisation, et l’association régionale des caisses d’assurance maladie, émet des directives pour les changements dans la répartition
territoriale des professionnels de la santé, l’organisation des
mécanismes pour les soins continus, et le programme d’action
annuel pour améliorer la coordination entre les différents éléments
du système de santé pour fournir le diagnostique préventif
et les services curatifs couverts par l’assurance santé.
Enfin, la loi 806, qui se concentre sur la politique de santé publique,
place la prévention au premier plan des efforts de collaboration
et cherche à renforcer le rôle de l’État dans la coordination
des activités des différents acteurs, les actions et leur
financement. La nouvelle organisation valide à la fois la participation
régionale dans la politique de la santé et une approche volontariste
de la prévention et de la promotion de la santé par le
lien entre les stratégies préventives et les soins. L’organisation régionale du secteur est basée sur l’utilisation du Plan Régional de
Santé Publique (PRSP) comme cadre de la planification de la
santé publique. Le Groupe Régional de Santé Publique comme
organe chargé de l’exécution, et la Conférence Régionale de la Santé comme organe consultatif.Au cours de 2005–2006, chacun
des trois DOM a établi ses priorités au sein du PRSP.
En Guadeloupe, 11 priorités de santé publique ont été identifiées
: (1) s’assurer l’accès de tous à l’information promouvant la
bonne santé ; (2) promouvoir la santé des élèves ; (3) combattre
les inégalités en matière de soins ; (4) promouvoir des comportements
qui favorisent un régime alimentaire équilibré, et une activité
physique adéquate ; (5) empêcher, dépister et suivre les maladies
chroniques et leurs complications ; (6) lutter contre
l’épidémie de VIH SIDA ; (7) promouvoir la santé sexuelle et génésique
et améliorer les soins maternels et périnataux ; (8) empêcher
et dépister la maladie des cellules anémiques ; (9) prévenir et
contrôler le cancer ; (10) lutter contre les addictions et (11) élaborer
et et mettre en place un plan de santé mentale.
En Guyane, le PRSP a identifié des stratégies centrales pour
se concentrer sur les neuf priorités suivantes : (1) VIH SIDA,
(2) cancer, (3) éducation de la santé, (4) Maladies vaccinables,
(5) comportements addictifs, (6) maladies infectieuses, (7) Programme
de santé du haut Maroni et du haut Oyapock, (8) santé
environnementale, (9) accès au stratégies de promotion de la
santé et soins aux groupes désavantagés.
En Martinique on a sélectionné sept domaines de santé publique
: (1) nutrition, (2) attitudes à risque, (3) groupes sociaux
vulnérables, (4) soins préventifs, (5) maladies rares, (6) santé environnementale et (7) alertes et gestion de l’urgence.
Les défis communs aux PRSP des trois DOM sont les inégalités
sociales et territoriales, prévenir les maladies évitables et réduire
la mortalité associée, promouvoir un environnement sain,
accroître les connaissances du public et le rendre interdisciplinaire,
enfin encourager la participation du public aux questions
de santé.
Pour compléter le PSRP, les agences hospitalières régionales
dans chaque DOM ont publié la troisième édition des Schémas
régionaux d’organisation sanitaire en mars 2006.
Services de santé publique
La surveillance épidémiologique est le travail des directions du
développement social et de la santé en partenariat avec le CIRE
créé en 1997. Ils agissent de concert avec l’Observatoire national
de la santé pour renforcer les départements décentralisés du ministère
de la santé dans deux domaines importants : les maladies
infectieuses et et les risques de santé liés à l’environnement.
Comme dans toutes les régions de France, 27 maladies communicables
ont été identifiées et font l’objet d’une obligation de
rapport aux autorités. Ce système est étayé par un réseau de médecins
qui participent à un réseau de surveillance de type sentinelle.
Chaque semaine, ils font rapport des cas suspects de
dengue, ou grippe, gastroentérite, rougeole, varicelle, gonorrhée,
et autres MST entre autres.Ce reseau existait en Martinique et en
Guadeloupe depuis plusieurs années, mais n’avait pas été mis en
place en Guyane avant 2006. Il est renforcé par des rapports de laboratoires publics et privés y compris l’Institut Pasteur de Pointe
à Pitre qui se spécialise en mycobactéries et un autre à Cayenne
qui est la référence pour l’arbovirus et les virus de la grippe.
Étant donné de nouvelles menaces potentielles à la santé publique,
et des soucis accrus face à l’environnement global, le renforcement
de la détection rapide et de ses systèmes de réponse,
sont une priorité pour le ministère de la santé. Le Plan des Systèmes
d’Alarme et la Gestion de l’Urgence santé renforcent la
santé régionale et locale et les systèmes d’alerte dans les DOM.
Le CIRE et les observatoires de la santé maintiennent avec les
Directions des affaires sociales et de la santé une alerte régionale
et un système d’alarme. Le CIRE contribue son expertise scientifique
aux actions déclenchées par les préfets des trois DOM en
assurant la coordination avec l’observatoire de la santé pour la
partie opérationnelle et détection rapide. Grâce à cette structure,
avec des procédures mises à jour récemment et de nouvelles ressources
humaines et technologiques, les DOM, non seulement
renforcent leurs capacités de répondre rapidement et efficacement
aux menaces de la santé publique,mais contribuent également
à forger un système de surveillance de la santé pour les Caraïbes
et international essentiel dans notre monde globalisé.
En collaboration avec les observatoires de la santé et beaucoup
d’autres acteurs, le CIRE a commencé à mettre au point un programme
de Surveillance de Détection rapide et de Gestion de l’Épidémie
de Dengue en 2005. Cette initiative établit des stratégies
de contrôle de la Dengue pour différents risques d’épidémie. Les
quatre secteurs d’activités du Programme sont : (1) surveillance
épidémiologique et entomologique avec recherche, (2) éradication
du moustique par insecticide et mobilisation sociale.
(3) partage de l’information avec des professionnels de la santé,
des leaders politiques et administratifs, (Direction Affaires Sociales
et santé, hôpitaux, préfets, Conseil Général, et mairies), le
grand public, et (4) élaboration et diffusion de protocoles de
soins et traitements aux patients. Ces actions exigent une participation
bien coordonnée de nombreux acteurs supplémentaires
dans le domaine de l’épidémiologie, l’entomologie, l’éradication
des moustiques, la médecine clinique, la biologie, et la presse.
L’élaboration du Programme a abouti en 2006.
Un Plan national de santé environnemental a été adopté en
juin 2004 pour réduire l’incidence de maladies liées à l’environnement
et pour améliorer les habitats naturels. Le Plan comporte
45 objectifs à poursuivre au niveau régional et, ou,national.En se
servant de ce plan comme cadre, chaque DOM a rédigé son
propre plan régional de santé environnementale. Certains objectifs
sont partagés par les trois, tels que la protection de la santé et
du bien-être des populations vivant dans un habitat malsain, la
préservation des bassins versants, l’éradication des vecteurs de
maladie, la lutte contre la maladie des Légionnaires et la réduction
des effets nocifs des pesticides sur l’environnement et la
santé humaine.
L’eau potable en Guadeloupe et en Martinique est bactériologiquement
saine, sauf au cours des périodes météorologiques
spéciales. En Guyane, l’accès universel à l’eau potable reste problèmatique.
La disposition des déchets solides reste un problème,
de nombreuses décharges non traitées existent. Les incinérateurs
ne traitent qu’une partie des déchets et le recyclage
n’est qu’à ses tout débuts. Le dépôt de toutes sortes de matériaux
dans l’environnement naturel a également un impact négatif sur
le tourisme et les projets d’amélioration urbains.
L’établissement de la norme de 0,1 gl de chordecone dans l’eau
potable a causé la fermeture de certains bassins versants en Guadeloupe et Martinique. Des décrets préfectoraux émis en 2003
ont eu pour but d’interdire la vente sur les marchés publics de légumes
provenant de sols contaminés. Selon une étude scientifique,
en octobre 2005 0n a mis en place des plafonds de contamination
au chloredecone pour protéger les consommateurs.
Services de soins individuels
Les soins de santé sont fournis dans des complexes hospitaliers
et dans des cliniques privées. À l’encontre des deux autres
DOM, la Guyane a des Centres de Santé. Ces centres ont pour but
de répondre aux besoins des habitants isolés géographiquement
et représentent le seul accès à la santé pour ces habitants qui forment
20 % de la population.Au départ sous la houlette du Conseil
Général, ses établissements ont été séparés en deux groupes :
soins curatifs et soins préventifs. Les soins curatifs sont assurés
par 10 dispensaires et 11 postes sous la supervision du complexe
hospitalier de Cayenne. Cela comporte des consultations médicales,
des soins de routine, des services d’infirmiers, et la pharmacie.
Les activités de prévention sont assurées par 20 centres de
vaccination et de santé maternelle et infantile qui restent gérés
par le Conseil Général.
En général, les établissements pour le court terme sont satisfaisants.
Ils le sont moins dans les domaines du suivi et de la psychiatrie.
Le manque d’établissements pour personnes âgées avec
besoins spéciaux est évident. Surtout en Guadeloupe et Martinique.
À l’heure actuelle, les alternatives à l’hospitalisation sont
insuffisantes, bien que des alternatives tels que soins à domicile
émergent, et que des réseaux aient commencé à s’y intéresser.On
commence à voir des réseaux de soins pour l’hypertension, la gérontologie, les soins périnataux, l’oncologie, les addictions, le diabète et l’asthme.
Voir le tableau 5 pour le nombre de lits dans les
établissements pour le court terme.
Promotion de la santé
Le PRSP de chaque DOM souligne l’importance de l’éducation en matière de santé auprès du public et le besoin de soutenir les efforts dans ce domaine.
En 2004, la Guadeloupe et la Martinique ont établi leur Plan Régional d’Éducation de la Santé. Il n’est pas encore complètement appliqué en Martinique. La Guyane n’a pas encore de plan.
La Martinique et la Guadeloupe ont toutes les
deux un comité qui travaille en tandem avec l’Institut pour la
Prévention et l’Éducation de la Santé. Il s’agit du Comité guadeloupéen
de l’éducation de la santé et du Comité martiniquais
pour la prévention et l’éducation de la santé.
De plus, de nombreuses associations, y compris des entités au niveau national, du district et de la municipalité, ainsi que des groupes de patients, jouent un rôle essentiel de partenariat dans la prévention des maladies, offrant leur expertise dans des domaines tels que le SIDA, l’abus de drogues, ou l’anémie des cellules, voire le cancer.
La pénurie et la distribution des professionnels de la santé
sont un problème dans les trois départements, mais surtout en
Guyane.
Chez les médecins, le manque de spécialistes est encore
plus prononcé que celui des généralistes (tableau 6). Cela s’applique
à toutes spécialisations.
Au complexe hospitalier de Cayenne, de nombreux postes restent vacants ou remplis par des médecins non qualifiés pour la pratique hospitalière.
En Guadeloupe et en Martinique, il y a suffisamment de sages
femmes et d’infirmières pour combler les besoins (tableau 7).
Mais pour toutes les autres spécialisations, la densité est bien inférieure ; a celle de la France métropolitaine.
Vu le vieillissement de la population en Martinique et en Guadeloupe, et la croissance démographique de la Guyane, la situation devrait s’aggraver. Les facultés de médecine et de pharmacie ont beaucoup augmenté le nombre de leurs programmes, mais la production de
professionnels reste insuffisante pour faire face à la demande.
La troisième année d’études médicales et la première année
de médecine sont enseignées dans les DOM (pour la Guadeloupe
et la Martinique, uniquement la première année).
Il existe des cours de formation dans les DOM pour les professions paramédicales, une école de sages femmes, une école de massage, une école de kinésithérapeutes, trois écoles d’infirmières (une par département), une école pour infirmières pédiatriques, une pour infirmières de salles d’opération, une pour infirmières anesthésistes, une pour laborantins, trois écoles pour auxiliaires pour soins aux enfants, et trois écoles d’infirmières auxiliaires. Pour le reste la formation se fait en France.
En 2004 on décerna des diplômes à 14 sages femmes, 116 infirmières, 9 infirmières de chirurgie, 19 infirmières pédiatres, 64 infirmières auxiliaires pour enfants, et 81 infirmières auxiliaires qui complétèrent leur formation dans les DOM.
Fournitures de santé
Il y a au total 340 pharmacies dans les DOM, à l’exclusion des
dispensaires. 153 sont en Guadeloupe, (1 pour 2 960 h), 150 en
Martinique (1 pour 2 650 h), et 37 en Guyane ( 1 pour 5 150 h).
Tous les médicaments sont importés de France. Le fabricant
passe par un grossiste. On utilise beaucoup le système du tiers
payeur dans les DOM surtout dans les hôpitaux et pharmacies
publiques ou le fournisseur de soins est remboursé directement
par la Sécurité Sociale après le paiement de franchises. Les prix
sont déterminés par le ministère de la santé pour les médicaments
remboursables.
Dans les DOM, le prix des médicamentsest augmenté pour couvrir les frais de transport de France. Comme il n’y a pas de production de vaccins tous les vaccins sont également importés.
Dépenses du secteur santé et financement
Les dépenses pour soins de santé et médicaments ont continué
à augmenter dans la période de l’étude.
En 2004, le total pour les 3 DOM (voir tableau 8) se montait à pratiquement 1879 millions d’euros. La dépense annuelle est d’environ 2000 euros par habitant en Martinique, 1 800 euros en Guadeloupe, et 1 400 euros en Guyane.
Ces variations sont dues au différentes structures des âges des populations respectives. Les hôpitaux, surtout publics, représentent la masse des dépenses. En plus de ces frais, de grosses sommes sont consenties par le Conseil Général chaque années pour des groupes spéciaux, tels que les personnes âgées et les handicapés.
Coopération technique et financement extérieur
Mis à part les partenariats, programmes et mécanismes de financement avec d’autres membres de l’UE, les DOM ne reçoivent
pas de fonds de coopération d’institutions internationales telles
que la Banque Mondiale ou l’ONU.
D’un autre côté, entre 2001 et 2005, le trois régions ont mis au
point un certain nombre d’activités avec des pays voisins et ont
également fourni leur expertise technique. Par exemple, le personnel
du CHU de Fort-de-France, en Martinique, a fourni une
formation en pathologie à des médecins des Caraïbes et des techniciens pour le dépistage du cancer cervical et l’entretien de
l’équipement. Il y a eu aussi coopération bilatérale entre le complexe
hospitalier Lamentin en Martinique et un hôpital à Cuba.
Le laboratoire Pasteur de référence pour la mycobactérie en Guadeloupe, a fourni une expertise technique en montage de laboratoire et infrastructure à Haïti et d’autres pays des Caraïbes. Des
professionnels de la Martinique et de la Guadeloupe ont aidé à
former les responsables des soins pour le VIH SIDA en Haïti et
ailleurs. En Guyane, l’Institut pasteur a mené des activités de coopération régionale dans son rôle de centre de référence pour
l’arbovirus et les virus de la grippe.
Des échanges d’expertise, d’équipement et de patients ont eu
lieu entre DOM pour des opérations à coeur ouvert, des transplantations de reins, l’oncologie et d’autres domaines. Les hôpitaux universitaires attirent aussi des patients de pays voisins. Le
CHU de Fort-de-France traite généralement 400 à 500 hospitalisations
de patients résidents hors des DOM. En 2004–2005 un
tiers des hospitalisations étaient liées au cancer, suivies de maladies
cardiovasculaires et osteoarthritiques.
Source : PAHO (Pan American Health Organisation) (Organisation Pan Américaine de la Santé) - 2007
[1] Des changements de politique de la santé en France s’étendent aux dom
En 2004, la législature française a voté trois lois : une sur les libertés locales et les responsabilités, une sur la
politique de santé publique et une sur l’assurance médicale. Elles ont radicalement changé le paysage de la santé du
pays. Depuis lors, la Guyane, la Martinique et la Guadeloupe, qui en tant que DOM ont la même structure politique et
administrative que le reste du pays, ont tous 3 rédigé un plan régional de santé publique pour 2006–2010. Ces plans
partagent les objectifs communs de prévention des décès évitables, diminution de l’incidence des maladies, réduction
des inégalités en tenant compte des déterminants sociaux de la santé, —éducation, nutrition, accès aux services de
santé, et la santé environnementale, et s’assurer de l’engagement de la population dans la santé publique. Le coeur de
chaque plan est un engagement qui doit assurer la santé à tous les administrés français dles départements français des Amériques.