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Page : spip.php?article293
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L’UGTG condamne sans réserve l’agression perpétrée à l’encontre d’une dizaine d’étudiants sur le campus de Fouillole par des Agents de police en service commandé dans la nuit du 29 au 30 Mars.
Arrestations, menottes, interrogatoires dans l’enceinte de l’Université et propos xénophobes et racistes envers deux d’entre eux originaires d’Haïti alors qu’ils discutaient calmement des suites à donner à leur mouvement de lutte contre le CPE.
Certains jeunes se sont même jetés à la mer en pleine nuit pour échapper au manblo.
Cette action de répression organisée est le signe du désarroi de l’Etat colonial Français qui est désormais ozabwa car débordé par la jeunesse.
L’UGTG « s’étonne » de la prise de position des politiciens dits de Gauche, frappés d’une soudaine et divine révélation, qui se prétendent tout d’un coup proche de la jeunesse et des Travailleurs de Guadeloupe mais restent muets face au mépris, à l’arbitraire, au licenciements, au démantèlement des conventions collectives, à la remise en cause du statut de la fonction publique et du code du travail comme chez Danone, aux Jardins de Courcelles, à Carrefour, à l’hôtel Callinago, au Marissol, dans les Collectivités locales, à Texaco, à la Ferme de Campêche, ….
En vérité, le CPE, tout comme son frère aîné le CNE, confirme, pour ceux qui en doutaient, la remise en cause de tous les droits sociaux acquis, des libertés fondamentales et démocratiques (droit de grève, droit d’expression, …) ayant pour objectif la généralisation de la précarité débouchant inexorablement sur plus de misère, de pauvreté, d’exclusion, de discrimination, de répression et cela dans le but de satisfaire aux injonctions du MEDEF et du Grand Capital International.
Après les TUC, CES, CEC, Emplois jeunes, CIA, Contrat d’avenir, Contrat d’accompagnement dans l’emploi, …. à destination de certains publics jeunes ou allocataires des minima sociaux dans les établissements publics et les associations, le CNE et le CPE correspondent à la légalisation de la précarité à l’ensemble du monde ouvrier public et privé.
La question posée est donc un véritable débat de société et ne peut se limiter à la simple et seule lutte contre le CPE/CNE mais doit nécessairement s’inscrire dans un combat plus large pour le droit au travail pour tous dans les conditions de garantie et de rémunération juste et négociée permettant à chacun de vivre, de se soigner, d’étudier, de se nourrir, de se loger, …. décemment.
L’UGTG se déclare solidaire des jeunes en lutte et exhorte tout jenn Gwadloup à amplifier et à élargir le combat :
Pour le droit au travail pour tous ;
Contre la précarité, la pauvreté, l’exclusion et la discrimination ;
Pour l’éducation et la formation ;
Pour la création d’emplois durables ;
Pour la priorité d’emploi et la promotion des Guadeloupéens an Péyi an nou ;
Pour la sauvegarde de notre patrimoine écologique, de notre culture, de notre histoire, dè mès é labitid a Pèp Gwadloup ;
Pou Péyi Gwadloup rété pou Pèp Gwadloup ;
Pou dignité é libèté ;
Pou kalbandé lèspwatasyon kapitalis é kolonialis an Péyi an nou.
Péyi Gwadloup ne peut prétendre à une quelconque paix sociale quand les Travailleurs, la Jeunesse sont discriminés, exclus de tout, du fait même de la couleur de leur peau.
Le Secrétaire Général
R. GAUTHIEROT
Pointe-à-Pitre, le 30.03.06