KONFERANS, LYANNAJ é MEETING èvè Lé REZISTAN - Jeudi 27 Juin 2024
Publié le 24/06/2024
Meeting Solidarité KANAKY mardi 11 juin 2024
Publié le 10/06/2024
Meeting lundi 06/02/2023 à 19h au Palais de la Mutualité
Publié le 5/02/2023
Meeting d’information jeudi 10 mars 2022 à 18h30
Publié le 6/03/2022
Meeting d’information mardi 8 mars2022 à 18h30
Publié le 6/03/2022
Le peuple, horde ignorante, foule irresponsable : jamais ceux qui choisissent en son nom n’ont eu ainsi au bord des lèvres ces ritournelles démophobes. Le peuple, c’est le populisme du référendum : c’est laisser la rue grecque menacer l’Europe unie. Le peuple, c’est l’intolérance grégaire : s’il vote enfin librement, c’est pour placer les islamistes tunisiens en tête des élections. Ou le peuple, c’est juste l’indignation folklorique : contre-sommet de Nice impuissant à infléchir le G20 de Cannes.
Aujourd’hui, nous savons que la crise économique des années 1970 n’a jamais entièrement disparu. Elle a été escamotée par le crédit bon marché et un pillage massif à l’étranger - ce dernier, au nom de la « crise dette du tiers monde ». Mais les pays du Sud ont riposté. Le « mouvement altermondialiste », a finalement été couronné de succès : le FMI a été chassé de l’Asie et de Amérique latine, tout comme il est désormais chassé du Moyen-Orient. A la suite de quoi, la crise de la dette est revenue à domicile, en Europe et en Amérique du Nord, porteuse de méthodes identiques : déclarer l’état la crise financière, nommer des technocrates prétendument neutres pour la gérer, et se livrer ensuite à une orgie de pillage au nom de « l’austérité ».
Le 17 octobre 1961, des dizaines de milliers d’Algériens manifestaient pacifiquement à Paris contre le couvre-feu discriminatoire décrété par Maurice Papon, alors préfet de police de Paris. Ils défendaient leur droit à l’égalité, leur droit à l’indépendance et le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. Ce jour-là, et les jours qui suivirent, des milliers de ces manifestants furent arrêtés, emprisonnés, torturés ou, pour nombre d’entre eux, refoulés en Algérie. Des centaines perdirent la vie, victimes d’une violence et d’une brutalité extrêmes des forces de police.
Cinquante ans après, la vérité est en marche. Cependant, la France n’a toujours pas reconnu sa responsabilité dans les guerres coloniales qu’elle a menées – en particulier la guerre d’Algérie – non plus que dans le cortège de drames et d’horreurs qu’elles ont entraînés, comme ce crime d’État que constitue le 17 octobre 1961. Certains osent encore aujourd’hui continuer à parler des « bienfaits de la colonisation », à célébrer le putsch des généraux à Alger contre la République, et le pouvoir encourage les nostalgiques de l’Algérie française et de l’OAS.
La « Fondation pour la mémoire de la guerre d’Algérie », dotée de plus de 7 millions d’euros, créée en application de l’article 3 (dont l’abrogation est demandée) de la loi du 23 février 2005 vantant les « aspects positifs de la colonisation », est sous la coupe d’associations nostalgiques qui voudraient pouvoir exiger des historiens qu’ils se plient à la mémoire de certains « témoins ».
Le mouvement social de ces derniers jours porte en son sein ce paradoxe : l’offre de consommation s’accroit et se diversifie, mais seule une petite frange de la population, titulaire d’un emploi, bénéficie de ces avancées. Pour l’autre partie, la plus importante, il ne reste que le miroir aux alouettes et les phares inaccessibles de l’abondance, ce qui génère frustration et rancœur. La solution politique au problème de la vie chère, en n’appuyant que sur les prix à la baisse, est certes une piste, mais ce n’est valable qu’à court terme. Pour preuve, en mai 2010, la modification de la réglementation fiscale et douanière comme réponse à la vie chère a été plus que compensée par le renforcement des recettes fiscales prélevées sur l’importation des tabacs, alcools, téléphones portables, véhicules de tourisme, constructions préfabriquées, éléments d’installations électriques, éléments réactifs de diagnostic médical, pièces détachées de moteur, navires de plaisance et moteurs de bateaux... Au final, entre baisse et compensation, la manipulation devait permettre à la Collectivité de dégager 2,3 M€ de ressources fiscales supplémentaires au cours de l’exercice 2010. A Mayotte, les prix, qui ont baissé d’un côté, ont augmenté de l’autre.
Dans les colonies aussi, tout est lié... Interdiction de s’exprimer en créole au tribunal en septembre 2010. Rentrée universitaire 2011-2012, aucun poste de Créole au concours de Professorat des écoles en Guadeloupe. Décision prise en catimini, sans l’ombre d’une concertation ou d’une annonce préalable. Les étudiants régulièrement inscrits au concours PE créole ne l’ont su que le jour de la rentrée à l’IUFM de Guadeloupe. Rectorat et Ministère se retranchent derrière leur respect du droit. Il est vrai qu’en tant que telles, au sein d’une démocratie moderne, ces instances ne sont sans doute pas tenues de s’expliquer. Et tant pis si leurs décisions compromettent la carrière de nos étudiants, mais aussi tout un pan de l’éducation de nos élèves.
Quand une békée raciste dérape : silence radio. Quand on annonce la suppression du capes créole, a pa pwoblèm a yo ! L’obésité des enfants et des femmes ? Peaux de bananes politiques ! Les prix flambent dans les hypermarchés, l’emploi devient une denrée rarissime ? Qui dit mot ?
Et ces politiques voudraient qu’aux prochaines présidentielles françaises, notre peuple se sente concerné ? Mais qui est concerné par ce peuple ?
Robert Louzon : « Il n’y a pas d’équivalence entre le nationalisme d’un peuple oppresseur dont le nationalisme consiste à opprimer un autre peuple, et le nationalisme d’un peuple opprimé dont le nationalisme ne tend qu’à se débarrasser du peuple oppresseur. C’était vrai en Algérie et au Vietnam... » ... « cela reste vrai en Irak et en Afghanistan. »
Dénoncée depuis des décennies et aujourd’hui largement documentée, cette guerre reste un tabou français. Le mot lui-même, pourtant utilisé à l’époque par les militaires pour décrire leur action, est banni du vocabulaire officiel, qui ne retient que les mots de "troubles", d’"émeutes", de "guerre civile" et, parfois, d’affrontements "ethniques". En 1972, la France de Pompidou interdisait Main basse sur le Cameroun (éd. Maspero), l’essai de l’écrivain camerounais Mongo Beti, qui dénonçait déjà ces atrocités et la responsabilité de Paris.
Une Indigène ? Raciste ? Anti-blanc ? C’est l’angle d’attaque choisi par certains pour s’en prendre à Houria Bouteldja. A priori, pour un esprit naïf, ça pourrait ne pas sembler impossible... Mais lorsqu’on y réfléchit deux minutes, on se rend compte assez facilement de l’énorme escroquerie de ce concept de « racisme anti-blanc ». Après avoir ignoré puis nié les discriminations racistes, les dominants en sont maintenant à la phase de la dénégation...
Le serment du Bwa Kay Man, dans la nuit du 14 au 15 août 1791 dans la colonie Saint Domingue, nous ramène à l’anniversaire d’un fait fondamental pour nos existences en tant que peuples et nations américaines caribéennes. Le serment du Bwa Kay Man déboucha sur l’un des moments les plus déchaînés de l’histoire mondiale des révolutions anti-esclavagistes : la guerre d’Indépendance et la fondation de l’Etat d’Haïti.