KONFERANS, LYANNAJ é MEETING èvè Lé REZISTAN - Jeudi 27 Juin 2024
Publié le 24/06/2024
Meeting Solidarité KANAKY mardi 11 juin 2024
Publié le 10/06/2024
Meeting lundi 06/02/2023 à 19h au Palais de la Mutualité
Publié le 5/02/2023
Meeting d’information jeudi 10 mars 2022 à 18h30
Publié le 6/03/2022
Meeting d’information mardi 8 mars2022 à 18h30
Publié le 6/03/2022
Syndicaliste et porte-parole du LKP, Élie Domota souligne les « similitudes » entre les mouvements sociaux en Guadeloupe en 2009 et à Mayotte aujourd’hui. Entretien.
Nicolas Sarkozy est incapable de régler les problèmes de la France, et croit qu’il va régler les nôtres. La politique menée en Guadeloupe par l’État français est la principale source de tous nos maux. Le développement économique institué ici entretient le chômage, l’individualisme, les déviances sociales, la magouille, la corruption et garantit aux rentiers économiques et politiques, la pérennité de leur pwofitasyon.
Mediapart publie un entretien d’Elie Domota réalisé par l’avocat Tiennot Grumbach en octobre. Ancienne figure militante du maoïsme, Grumbach a aussi été président du syndicat des avocats de France (SAF) et, en tant que spécialiste du droit du travail, se rend régulièrement en Guadeloupe pour dispenser des formations aux syndicalistes de l’Union générale des travailleurs guadeloupéens (UGTG), la principale organisation dont le secrétaire général est Elie Domota. Dans cet entretien, que Grumbach nous a fait parvenir, le leader antillais fait le point sur le non-respect des engagements signés au terme de la grève de 44 jours de février 2009 et, au-delà, de l’évolution de la contestation dans les Antilles.
Deux nouveaux fronts de lutte ont été ouverts par LKP. L’un s’attache à la place de la langue créole dans la vie de la société guadeloupéenne comme langue régionale et l’autre concerne le refus des syndicalistes interpellés par la Police ou condamnés à l’occasion d’actions syndicales de consentir au prélèvement ADN.
Un bilan positif, une démonstration de force de 20 000 personnes. Ça a été une démonstration de fierté, d’audace, de responsabilité, d’adhésion et d’appartenance de milliers d’Antillais. Cela, malgré l’intervention du préfet à la télévision et à la radio dans les jours qui ont précédé pour dire que tout allait bien et pour appeler à ne pas participer à la grève. La réponse a été cinglante ! Aujourd’hui, la balle est dans le camp de l’Etat et des collectivités locales.
Ils avalent quoi, comme potion magique ? On se demandait ça, à propos du LKP guadeloupéen. Nous, on fait une deux trois manifs,on met un deux trois millions de personnes dans les rues, et le lendemain on retourne au boulot comme avant. Comment ils ont fait, eux, alors ? 44 jours de grève générale, les rues bloquées, des manifs monstres tous les matins, et des victoires à l’arrivée. Pour un département qui compte moins d’habitants que la Somme ! Il fallait se renseigner. Qu’ils nous refilent leurs tuyaux. FAKIR a donc coordonné une tournée du LKP en métropole, avec Eddy Damas. A Grenoble, Lyon, Valence, Paris, Lille, Dieppe – et bien sûr Amiens. Pour comprendre les recettes du succès. Pour créer des Ligues alpines, parigotes, ch’tis, normandes, picardes, Kontre la Pwofitation.
Le samedi 3 octobre 2009, à l’initiative du Comité de Défense des Habitants de la vallée de l’Oyapock, plus de 150 personnes ont manifesté à St Georges pour dénoncer la répression policière aveugle dont sont victimes quotidiennement les habitants de cette région de Guyane. Alors que depuis des siècles, cette région des Guyanes est le creuset de l’intégration économique (agriculture, artisanat, chasse, pêche, commerce réciproque), culturelle (usage des mêmes langues sur les deux rives), et sociale (sociétés coutumières, liens de parenté, traditions) de ses différentes populations qui circulent librement dans la vallée de l’Oyapock,
Les services de police aux frontières (PAF), de gendarmerie et de douanes mènent une politique aveugle d’agression, de répression, d’intimidation, de harcèlement et de délit d’opinion inadmissible.
Le défilé de samedi était un avertissement. En faisant en sorte de ne pas nous donner la parole en tant que collectif, l’idée était de rendre caduc le protocole du 4 mars. La référence aurait été les états généraux et leurs conclusions. Or, cela ne constitue pas un engagement pris avec nous. Par notre mobilisation, on les gêne, car on les oblige à respecter le protocole d’accord.
Le capitalisme et les rapports de domination capitalistes conduisent inexorablement à la barbarie. Ce système protège les privilèges de ceux qui passent leur temps à marcher sur les plus faibles au nom de la compétitivité, de la toute-puissance du marché. En face, on nous demande d’être « raisonnables ». C’est-à-dire, en réalité, d’accepter sans broncher les bas salaires, les licenciements, la casse des acquis sociaux au nom d’une prétendue « responsabilité ».