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La résistance des Afro Colombiens dans la province de La Guajira

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La Colombie peut être considérée comme un bastion néolibéral parrainé par les Etats-Unis. Riche en ressources naturelles - comme le charbon, le gaz, et l’or - l’histoire et le succès des industries extractives en Colombie sont un témoignage de la remarquable capacité de la mondialisation à rechercher et à pénétrer de nouveaux marchés. Durant la majeure partie du 20e siècle, les intarissables habitudes de consommation du monde développé ont alimenté les entreprises multinationales des industries extractives, tout en faisant des ravages dans les communautés afro-colombiennes, essentiellement rurales. Ces communautés laissées pour compte doivent faire face aux déplacements forcés, à la pollution et à la dépossession de leurs terres traditionnelles.

Je rentre juste d’un voyage d’une semaine à La Guajira, un département situé dans la région nord de la Colombie, sur la côte des Caraïbes. La Guajira est le foyer de la plus grande mine de charbon à ciel ouvert, El Cerrejón. Carbones del Cerrejón, entreprise fondée en 1981 sous la forme d’une joint-venture par l’Etat colombien et Mobile, est actuellement détenue par trois sociétés minières internationales : BHP Billiton, Anglo-American PLC et Xstrata PLC. En 2010, elle a produit 76 millions de tonnes de charbon, et exporté 99% cette production pour les besoins de consommation des Etats-Unis et de l’Europe.

Durant la trentaine d’années au cours desquels Carbones del Cerrejón a exploité la mine de La Guajira, la population locale composée principalement d’Afro-colombiens, d’indigènes et de paysans, a été engagé dans une lutte contre les déplacements forcés, les violations des droits humains par des groupes paramilitaires, et la pollution des ressources naturelles. El Cerrejón [1] a travaillé en collaboration avec le gouvernement colombien pour déplacer et exproprier de force les communautés afro-colombiennes des terres collectives leur appartenant.

L’affaire la plus tristement célèbre a touché le village Afro-colombien de Tabaco [2] où - pour l’expansion des activités minières - les terres avaient été expropriées et le village détruit le 9 août 2001 [3]. La plupart des anciens habitants de Tabaco s’étaient alors réfugiés dans le village voisin de l’Albanie, ou avaient pris la direction des villes, scellant leur sort dans l’exode rural, augmentant le taux extrêmement élevé de personnes déplacées à l’intérieur même de la Colombie, des Afro-colombiens pour une écrasante majorité.

Pourtant, face à une économie mondialisée qui a souvent des effets des plus violents sur des communautés rurales politiquement marginales, la mobilisation [4] spontanée des Afro-Colombiens à La Guajira est une chose à laquelle il faut prêter attention. Bien que l’organisation des communautés diasporiques ait commencé à La Guajira, leur vision est tout sauf locale. Les communautés touchées par les opérations minières s’organisent sur la base d’antécédents raciaux communs, en utilisant souvent dans les intitulés de leurs organisations les mots "descendientes" (descendants), qui fait référence aux descendants d’esclaves, et "cimarrones" (« marrons ») en référence à des communautés d’esclaves marrons.

Ces termes référencent l’identité noire en Colombie, identité basée sur une histoire commune de marginalité, de déplacement et de résistance. Pendant les 10 dernières années, le Dr Aviva Chomsky professeur d’histoire à Salem State University a travaillé en collaboration avec les communautés afro-colombiennes touchées par les opérations minières dans la Guajira afin d’élaborer un cadre de solidarité transnationale autour de la sécurisation sociale et de pratiques minières responsables du point de vue environnemental, d’une plus grande transparence dans les négociations avec les communautés, d’un relogement et d’une indemnisation équitables et adéquats des communautés qui ont déjà été déplacées par El Cerrejón.

En premier lieu, ce cadre est sous-tendu par l’idée de globalisation, le même phénomène qui causé le déplacement de si nombreux Afro-Colombiens. Le cadre œuvre pour attirer l’attention internationale sur les différentes façons dont des pratiques minières irresponsables ont impacté la vie de ces personnes de La Guajira, et pour obtenir un changement en ayant recours à la pression de l’opinion publique. Le Dr. Chomsky explique : « Les multinationales ont un produit à vendre, et ils ont aussi une image à vendre. Ils doivent garder leurs actionnaires et leurs clients heureux.

Un des principaux objectifs de la campagne de solidarité internationale a été d’essayer de faire entendre la voix des victimes des multinationales dans la sphère publique. Lorsque leurs voix peuvent être entendues, les multinationales perdent leur monopole sur l’information et sur l’opinion, et c’est lorsqu’ils sentent le risque en matière de relations publiques qu’ils commencent à reconnaître les droits de ceux qu’ils auraient préféré tout simplement ignorer, comme les communautés détruites et déplacées par les opérations minières ».

Historiquement, les Etats-Unis ont construit des relations économiques et politiques avec la Colombie, leur donnant accès aux énormes ressources naturelles comme le charbon, l’or et le bois, et – par voie de conséquence – à la richesse. Les historiens citent la construction du Yankee Stadium, rendue possible par les bénéfices acquis grâce à l’exploitation aurifère dans la région du Chocó en Colombie.

Pourtant, les communautés Afro colombiennes sur La Guajira s’organisant autour d’une identité raciale commune - avec une riche histoire de résistance - fournissent un contre-exemple précieux quant à la qualité de vie rendue possible en occident via les industries extractives en Colombie, et se révèlent être de redoutables adversaires pour les multinationales occidentales .

Caitlin R. Ringwood

Source : Counterpunch (en) - 18 juillet 2011

Traduction : Ibuka - Jozèf

Publié par la Rédaction le mercredi 27 juillet 2011

Notes

[2Ndt : En septembre 1981, une grande partie du territoire appartenant depuis des siècles à la communauté Afro colombienne Wayuu de Media Luna a été usurpé pour construire le port d’embarquement de charbon del Cerrejón. L’entreprise minière et le communauté se sont alors vivement affrontées lors de "négociations". Les Wayuu voulaient obtenir une juste indemnisation leur permettant une réinstallation sur un autre territoire et le déplacement des cimetières. Mais la communauté a dû finalement se déplacer, sans obtenir ce qui était attendu, l’armée et des groupes paramilitaires ayant commencé à semer la mort dans les rangs des villageois. De la même manière, les communautés Caracoli et Espinal qui s’étendaient sur 1000 hectares de terres et où vivaient 350 indigènes Wayuu ont été déplacées en 1991 et leurs villages détruits...

[3Ndt - Lire : Colombie , Les entreprises tirent profit des conflits - Amnesty international.

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