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Un héros. Le mot est peut-être un peu fort, emphatique sans doute. Mais il n’y en a pas d’autre. La venue samedi d’Élie Domota, son premier déplacement en métropole depuis le début de la crise sociale en Guadeloupe, a déplacé à l’agora une foule aussi enthousiaste que compacte. Une heure plutôt, au stand des Amis de l’Huma, les ouvriers de Continental citaient déjà le leader du Liyannaj Kont Pwofitasyon (LKP) : « Si ensemble nous luttons, ensemble nous gagnerons ! »
À 18 h 30, en écho, Élie Domota, accompagné de syndicalistes de Nouvelle-Calédonie, a exprimé sa solidarité « avec tous les travailleurs français », et a annoncé de nouvelles mobilisations en Guadeloupe.
Au micro, une fois la marée d’applaudissements passée, le dirigeant du LKP s’est livré à une explication de texte tout en verve : « La profitation, c’est quand ceux qui ont le pouvoir en profitent goulûment, injustement. Quand un grand tabasse un plus faible, eh bien c’est de la profitation. » En Guadeloupe, résume Domota, « il y a les mêmes rapports de classes et de races que depuis quatre cents ans ». En quelques phrases, il raconte l’histoire de sa terre, « les anciens propriétaires d’esclaves indemnisés par l’État après 1848 », puis « le décret qui condamnait à mort les esclaves affranchis pris en train de vagabonder ». Les Noirs ont dû bosser, pour les békés. « Ainsi, la société a refondé l’ancien système d’exploitation sur de nouvelles bases. » Aujourd’hui, la discrimination est encore là, et l’absurdité de la politique française dans l’île fait toujours plus de dégâts. Un exemple ? « Depuis octobre 2005, l’AFPA n’est plus présente dans l’île ! »
Malgré la signature des accords Bino, Domota a affirmé que le gouvernement reste pour l’instant garant de la profitation. « L’État a signé des engagements, notamment sur les prix et l’essence. Il s’est engagé à faire un certain nombre de contrôles. Aujourd’hui, l’État ne tient pas ses engagements. Au contraire, il se met pour l’instant du côté des profitants. » Le syndicaliste guadeloupéen a donc affirmé que le LKP va se mobiliser pour faire appliquer la loi. « Nous allons créer des brigades LKP, pour contrôler les prix. Le préfet nous a dit que c’est illégal. Nous lui avons répondu : cher préfet, tu n’as qu’à faire ton travail ! » Le Liyannaj Kont Pwofitasyon n’a donc pas fini de faire parler de lui. « Dans les prochaines semaines, vous entendrez de nouveau le LKP dans les rues », a promis Élie Domota.
Mehdi Fikri
L’Humanité
Article paru le 14 septembre 2009
Contrairement à ce que dit le préfet, il n’y a rien d’illégal à faire vérifier les prix ! En métropole, les militants des associations de consommateurs relèvent les prix tous les jours. Il faudrait demander au préfet quel est le texte de loi qui interdit ça...
PS : Je suis une "métropolitaine".