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Eric Jalton répond aux propos & menaces de Christian Vivies

>Mots-clés : Solidarités 
 

Eric Jalton, député de la première circonscription [Abymes - Pointe à Pitre - Marie-Galante], s’était manifesté lors des premières négociations au WTC en interpellant la présidente du MEDEF "Guadeloupe", Colette Koury. [1]
Dans un deuxième temps, le lundi 16 février 2009, Eric Jalton s’est rendu en compagnie de Christiane Taubira au commissariat de Pointe à Pitre pour "exiger" la libération des dizaines de militants, dirigeants et travailleurs guadeloupéens raflés par les forces de répression - notamment au Gosier.
Le 22 février 2009, le Député-Maire des Abymes réitérait son soutien aux mouvement du LKP et demandait "au gouvernement et au patronat de s’entendre immédiatement, afin de répondre favorablement aux revendications du mouvement social" ; et au "grand patronat de prendre leur responsabilité sans tarder dans cette révolution sociale, dont il est en grande partie responsable".
Le communiqué qui suit est un droit de réponse à l’interview de Christian Vivies [2] qui dénonçait son soutien au LKP et brandissait la menace poursuites judiciaires.à son encontre.

Dans un document publié par France Antilles, le 27 février 2009 et largement diffusé par ailleurs, monsieur Christian Viviès, grand patron guadeloupéen, ancien président du Medef, s’en prend à moi, me reprochant mes propos dans l’émission Expression sur RCI, du 17 Février 2009. A moins de malhonnêteté intellectuelle ou de manœuvre de diversion ou de victimisation, je doute que Monsieur Viviès ait écouté ou lu cette interview. En effet, mes propos étaient beaucoup plus étayés que le raccourci auquel il s’est habilement livré pour tenter de caricaturer mon opinion. Oui, je maintiens que le grand patronat que j’ai rencontré en présence de messieurs Gillot et Lurel s’était engagé, à travers la déclaration de Monsieur Viviès et suite à mon intervention solennelle les mettant en garde face au risque imminent de dégradation du conflit social, à, je cite « retirer nos yeux de notre comptabilité pour regarder la Guadeloupe ».

Quelle ne fût donc pas ma déception en apprenant les nouvelles propositions du Medef en deçà de leurs propositions préalables.

La crise devenant quasi insurrectionnelle, avec son cortège de drames et de tragédies, je laissais sur RCI, exprimer ma déception en qualifiant en des termes, certes sévères mais non dénués de fondement, le comportement du grand patronat guadeloupéen.

J’assume entièrement mes propos, tous mes propos, que mes propos. C’est bien de proclamer que l’on aime la Guadeloupe. C’est mieux de le démontrer quand la situation exceptionnelle l’exige. « Car il n’y a pas d’amour mais des preuves d’amour » et « le sacrifice est la marque du véritable amour ». Sans doute, j’en demande trop aux capitalistes et aux grands possédants dans ce petit pays qui aiment la Guadeloupe, mais pas forcément les guadeloupéens.

Pour conclure, j’aurai aimé voir nos grands patrons réagir aussi promptement et publiquement aux propos racistes de Monsieur Alain HUYGHES DESPOINTES ou tout simplement s’exprimer médiatiquement sur cette crise sociale au lieu de garder ce mutisme surprenant et édifiant en se réfugiant derrière Willy ANGELE, envoyé au casse-pipe. J’aurai aussi aimé savoir ce que Monsieur Viviès pense des propos du chef de l’Etat qui, dans sa récente intervention médiatique sur la situation en Guadeloupe, évoque « des inégalités, des discriminations intolérables, des monopoles, des surprofits, des rentes de situation, des formes d’exploitation qui ne devraient plus avoir cours au 21ème siècle, des marges excessives, de plus juste partage de richesses, de moralisation du capitalisme ». Ces propos, et bien d’autres, de personnalités diverses ne suscitent pas l’émoi et la foudre vengeresse de l’ancien président du Medef. Pourquoi ?

J’attends, de pied ferme, le procès que ce guadeloupéen aimant la Guadeloupe m’a promis. Je sais que je ne serais pas seul et qu’une nouvelle tribune nous sera offerte pour dénoncer de nouveau l’injustice sociale en Guadeloupe et la nécessité d’un plus juste partage des richesses.

Vendredi, 27 Février 2009

Publié par la Rédaction le mardi 10 mars 2009
Mis à jour le samedi 25 juillet 2009

Notes

[1En guise de réponse Colette Koury l’avait traité d’arracheur de dents (Jalton est dentiste de profession.

[2béké dont la fortune est assise sur 400 ans d’esclavage et domination raciale

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