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La faillite des organisations politiques et syndicales

>Mots-clés : Dialogue social 
 

Nous le savons, sans mouvement politique contestataire, révolutionnaire, le mouvement syndical peut-être contraint aussi à se coucher. C’est déjà le cas de certains de ceux avec qui nous organisons le 1er Mai, avec qui nous avons tenté d’élaborer un cahier de revendications de la classe ouvrière.

L’indépendance est une utopie affirment aujourd’hui les dirigeants qui hier nous enseignaient la révolution et l’anticolonialisme, par réalisme prétendent-ils, pour camoufler leur capitulation.
Certains camarades syndicalistes, eux, pactisent avec les patrons pour se préserver quelques miettes et leur mandat de représentation.
Avec leur représentativité usurpée du fait de leur appartenance aux organisations qui ont ‘’participé’’ à la résistance, ils n’ont plus aucune retenue.

En écho à SARKOZY, des dirigeants de la CGTG ont même écrit lors du long conflit des Eaux Claires qu’ils étaient prêts à s’opposer à toute grève ‘’minoritaire’’ et ont, avec ceux de FO, signé un Accord d’Entreprise permettant à un commerçant de la Santé, Claude KADJI, de payer 400 € de moins par an un agent de service dans ses cliniques.

Adeptes du compromis sans lutte, du dialogue muet et des forums sociaux, ces dirigeants entretiennent chez les travailleurs la peur, l’agenouillement, le complexe d’infériorité …et, voudraient nous y entraîner.

S’agissant plus précisément de ces forums sociaux, ils convient que nous militants de l’UGTG, sachions ce qu’il en ressort pour que nous ne soyons pas charmés.
Ils réunissent jusqu’à 120 000 participants, 4750 associations ou mouvements, venant de 150 pays dans le but d’élaborer une transformation sociale du monde.
Leur slogan : « Un autre monde est possible ».
C’est un lieu de contestation sympathique basée sur la citoyenneté et non sur la lutte de classes.

Les forums sociaux ne délivrent pas de déclaration finale, mais sont des espaces ouverts de débat, d’échanges de positions et d’élaboration de propositions. Ces rendez-vous qui constituent non seulement des lieux de rencontre entre mouvements hétérogènes et épars mais aussi des espaces d’élaboration d’alternatives économiques et sociales n’ont aucun débouché politique.
Ces forums évoquent d’avantage un marché de protestation, véritable diversion, qu’une convergence de lutte.

Des rendez-vous financés par les institutions internationales, des collectivités, des organismes gouvernementaux où participent des représentants des Etats.

Le travail d’éducation populaire destiné à étendre la base sociale déjà mobilisée par le mouvement est absent des forums sociaux.

Contre le risque de désenchantement ou d’épuisement, pour trouver la force de résister, on peut toujours arguer du besoin de croire qu’un autre monde est possible. Mais pour la plus grande partie de la population mondiale, en proie à l’oppression politique et à l’exploitation économique, c’est encore ce monde qu’il s’agit de conquérir.

En revanche, parallèlement à ces grands rendez-vous, la répression sévit de plus en plus, partout dans le monde, allongeant sa longue liste de victime.

La mise en place en Martinique de l’Association de promotion du dialogue social où patrons et syndicats ka bonbansé ansanm, les travailleurs paient la note au travers des différents conflits (dockers, club Med, transporteurs des produits pétroliers, transporteurs d’Ecomax, etc).

Face à une classe ouvrière sur la défensive, qui subit dans son existence quotidienne la dégradation de ses conditions de vie et de travail, la remise en cause de toutes ses conquêtes sociales, les organisations affaiblies n’ayant plus de conviction politique s’intègrent dans ces institutions que sont les forums sociaux. Elles se sont résignées à entretenir un consensus entre le patronat, les syndicats et l’Etat pour pratiquer le vivre ensemble, l’accompagnement et par conséquent l’abandon des luttes.

Aujourd’hui, contrairement au rendez-vous de contestation sympathique, il nous revient, à nous la classe ouvrière, de nous regrouper pou baré van a sistèm kapitalis, enpérialis é kolonialis qui exploite et opprime les travailleurs et de former un vaste mouvement de contestation pou kalbandé yo.

UGTG - XII Congrès
Avril 2008

Publié par Le Congrès le samedi 5 avril 2008
Mis à jour le jeudi 24 juillet 2008

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