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Travailleurs et peuple de Guadeloupe
Wi, nou tini konfyans adan dèmen, c’est le message franc et massif qu’ont exprimé les travailleurs et le Peuple de Guadeloupe, sanblé le dimanche 22 août dernier sur la plage de Viard Petit Bourg à l’appel du LKP.
Nou tini konfyans adan dèmen davwa depuis notre fière et large mobilisation de janvier, février mars 2009, nos dizaines d’heures de négociation et de confrontation avec les pwofitan, nous avons définitivement compris qu’il nous était possible de construire un autre pays, une autre société ; qu’il nous était possible de penser à notre développement économique, social et culturel selon nos propres ressources, avec la compétence de nos cadres et le dynamisme de notre jeunesse ; que notre culture constitue un liant fondateur avec lequel l’homme et la femme de Guadeloupe peuvent évoluer sans complexes.
Nou tini konfyans adan dèmen davwa, cette Guadeloupe nouvelle est aujourd’hui en mouvement. Nous n’avons plus peur de l’autre. Travailleurs et Peuple de Guadeloupe savent dorénavant qu’ils peuvent se lever, dénoncer, réclamer et s’opposer kont tout pwofitasyon.
Wi, nous Guadeloupéens, disposons d’une vision plus claire de ce qu’il convient de faire, d’élaborer et de construire pour que nous cessions d’être des colonisés, des assimilés, des domiens, des ultramarins, des ultrapériphériques et ce, même si aujourd’hui encore nous nous interrogeons sur les voies et moyens pour y parvenir.
Avec le LKP, nou pran gou adan lavi, au point d’être en mesure aujourd’hui de nous fonder un dessein collectif. Hier encore, Ce dessein nous était inaccessible davwa nou pa té ka kwè nou kapab, tellement l’entreprise de démounaj des travailleurs et du Peuple avait bien fonctionné.
Certes, aujourd’hui encore, nos élites sont à genoux devant le savoir et les schémas de l’Occident ;
Certes, nombre d’entre nous se laissent séduire par ces modèles et pensent qu’il suffit de paraître ou d’être présent à tous les lieux bling bling et de luxure comme le Mercury Day pour exister. Beaucoup de nos producteurs et créateurs sont prisonniers des difficultés, économiques, financières et techniques qui limitent leurs capacités à se mettre au service de leur Peuple.
Certes encore, les Lurel, Gillot and co, continuent à entretenir l’illusion que ceints de l’écharpe tricolore, camouflés dans des hémicycles, détenteurs de la légitimité des urnes, ils sont les seuls garants de la démocratie et qu’ils disposent de pouvoirs indiscutables pour soi-disant agir en notre nom…. Ay kwè sa !
Désormais, nous le savons tous, deux mondes sont face à face : Celui au pouvoir, détenteur de tous les pouvoirs et se servant de ces pouvoirs pour tenter de faire de nous, Guadeloupéens, une majorité de sous-hommes, courbant l’échine devant toutes les difficultés inhérentes à la vie. NON, Nou sé moun !
L’autre monde, celui qui se lève, se cherche, s’égare, se relève et lutte depuis les Nèg Mawon, les luttes anti-esclavagistes, les luttes des ouvriers de la canne et du BTP, réprimés en 1910, 1925, 1952 et 1967, les luttes des militants politiques, syndicaux et associatifs qui, bataille après bataille, conscience après conscience, nous ont menés jusqu’au LKP.
Wi, Travailleurs et Peuple de Guadeloupe, cette espérance prend forme et devra pour vaincre gadé konfyans adan dèmen, se consolider et ré-affirmer ses convictions :
• La Guadeloupe demeure une colonie de la France ; territoire qui lui assure, avec les autres possessions de par le monde, sa puissance économique et son autorité vis à vis des autres nations.
• Le développement économique institué ici, basé sur l’import/distribution, les services, le commerce et l’industrie du plaisir exclut les producteurs réels, entretient le chômage, l’individualisme, les déviances sociales, la corruption et garantit aux rentiers économiques et politiques, la pérennité de leur pwofitasyon.
• L’illettrisme et l’échec scolaire tue notre jeunesse. Fo nou goumé pou on lékòl a réisit.
• Le droit pour tout gwadloupéyen de travailler dans son pays est un droit inaliénable tout comme le droit pour le Peuple Guadeloupéen de disposer de lui-même.
• Nanm a Gwadloupéyen nouri avè kréyol, avè kilti, mès é labitid a nèg, zendyen é blan.
• Les réformes institutionnelles et/ou statutaires décidées par l’Etat français n’ont pas pour objectif d’améliorer le sort des Guadeloupéens, ni de s’opposer à la pwofitasyon mais sont destinées à mettre en conformité l’organisation territoriale de la France avec celle de l’Europe et à préserver l’empire colonial français.
• Et enfin, le LKP est un mouvement de masse anticolonialiste, anticapitaliste à caractère révolutionnaire visant à l’unification des forces politiques, économiques et sociales et à la transformation des rapports sociaux pour la satisfaction des revendications immédiates et fondamentales du peuple de Guadeloupe telles qu’établies dans notre Plate-forme de revendications de décembre 2008.
Refuser à des dizaines de milliers de travailleurs l’application de l’accord Bino, nier les accords du 4 mars, refuser la réunion de la commission de suivi des accords, réprimer les militants syndicalistes, encourager les importateurs distributeurs, la SARA, les békés dans leur entreprise d’appauvrissement des ménages Guadeloupéens, d’extermination des producteurs et entrepreneurs Guadeloupéens, légaliser l’empoisonnement de nos terres, de nos êtres, décourager la jeunesse, voilà ce que l’Etat, les Lurel, les Gillot, les Penchard et les Hayot ont décidé de comploter.
Leur mot d’ordre : Rendre le LKP responsable du chômage, des accidents de la route, de la dengue, des cyclones, des ratés prévisibles de la rentrée scolaire et de tous les malheurs et difficultés qui assaillent notre Peuple.
Ils espèrent ainsi revenir à cette société d’avant LKP, que malgré leurs intimidations, répression, culpabilisation et autres Etats Généraux, ils ne pourront retrouver.
Aujourd’hui plus que jamais, le LKP est là. Les Yo sont traqués par un lavalas a konsyans, a dignité, libèté é vérité.
Travailleurs et Peuple de Guadeloupe, pour poursuivre, il nous suffit de persister à être nous-mêmes et continuer à :
• Soutenir les initiatives les plus fédératrices ;
• Combattre ceux qui encouragent la division, la facilité et l’assistanat ;
• Encourager les travailleurs dans leur lutte pour le respect de leurs droits et libertés ;
• Encourager sur les producteurs et créateurs Guadeloupéens pour plus d’authenticité, plus d’innovation ;
• Poser notre cahier de revendications au niveau d’un projet de société, à débattre, travailler et valider par les larges masses.
Préparons-nous et organisons-nous pour la mobilisation ! Nou pé ké aksepté pwofitasyon woupwan lanmen !
Pou maché, nou ké maché, mé nou péké yenki maché ! Pou palé, nou ké palé, mé nou péké yenki palé !
Les 48 organisations qui composent LKP ont clairement conscience de représenter les aspirations et les intérêts de l’immense majorité des classes populaires, exploitées et opprimées. Elles adressent donc un appel à la mobilisation à tout notre peuple et particulièrement à toutes les couches travailleuses, populaires, aux jeunes, aux femmes à domicile et à toutes les catégories les plus opprimées et les plus exploitées, car leur mobilisation est déterminante dans le combat engagé ! Qu’ils en fassent leur combat, qu’ils se donnent les moyens de le faire avancer, de le mener à terme et de le gagner !
Le LKP appelle l’ensemble des travailleurs et le Peuple de Gwadloup à entretenir et développer lespwi LKP adan tout kaz, lakou, antwèpriz, komin : discuter, décider sur place, s’organiser sur leurs lieux de travail et d’habitation ; ceci afin, non seulement de relayer les appels du LKP, mais aussi de leur donner l’ampleur maximale et enrichir notre lutte à tous par leurs propres initiatives populaires !
D’ores et déjà, le LKP exhorte les Travailleurs et le Peuple de Guadeloupe à soutenir les travailleurs en lutte : ceux de l’ASFO, sans mission, sans statut, sans salaire, sans droit ni indemnité depuis plus d’un an ; ceux de TOTAL VALKANAERS en lutte contre Total ; ceux de TCSV, en grève depuis plus de 6 mois ; ceux de La UNE GUADELOUPE, sans salaire, sans droit ni indemnité ; ceux d’INTERPROP, sans travail depuis plus d’un an ; et tous ceux qui cette année encore, se verront imposer des contrats précaires.
PRÉPARONS LA MOBILISATION.
PARTICIPONS MASSIVEMENT AUX MEETINGS LKP.
• Vendredi 17 septembre à Capesterre Belle-eau à 19 h : douvan lanméri
• Vendredi 1er octobre à Sainte-Rose, à 19h : Plas Trikolor
• Mardi 5 octobre à Morne à l’eau, à 19h : Bou Mònalo.
• Vendredi 8 octobre à Basse terre à 19h : Douvan Lapòs (Bd front de mer)
‘’LA GWADLOUP SÉ TAN NOU, YO PÉKÉ FÈ SA YO VLÉ ADAN PÉYI ANNOU’’
LKP,
Lapwent, 10 septanmb 2010
Konfyans pou dèmen - Konfyans pou lité