KONFERANS, LYANNAJ é MEETING èvè Lé REZISTAN - Jeudi 27 Juin 2024
Publié le 24/06/2024
Meeting Solidarité KANAKY mardi 11 juin 2024
Publié le 10/06/2024
Meeting lundi 06/02/2023 à 19h au Palais de la Mutualité
Publié le 5/02/2023
Meeting d’information jeudi 10 mars 2022 à 18h30
Publié le 6/03/2022
Meeting d’information mardi 8 mars2022 à 18h30
Publié le 6/03/2022
La situation au Chu de Fort-de-France, en Martinique, ne s’arrange pas. Les médecins de trois établissements martiniquais – Chu, et hôpitaux généraux du Lamentin et de Trinité – ont observé le 15 février, une grève largement suivie. Le Chu est en effet dans une situation économique catastrophique, situation qui est, semble-t-il, le fruit d’années de désengagement de la métropole vis-à-vis des hôpitaux publics des Antilles.
Les médecins s’opposent à une fusion entre ces trois établissements, menée au forceps et dans l’urgence dans le but d’essayer de générer quelques économies. “Sans projet médical cohérent, prenant en compte les spécificités des besoins des habitants d’ici, le financement ira de mal en pis”, selon l’avis du président du Syndicat martiniquais des hospitaliers (Smh), le Dr Olivier Duffas.
Le médecin précise :“Nous ne pouvons couvrir une direction qui ne prend pas ses responsabilités. Nous voulons de la transparence dans les financements. Que les sommes qui nous sont allouées soient bien investies dans le matériel. Il faut faire clairement des choix allant dans le sens des patients, c’est-à-dire de la qualité des soins”.
Après la journée de grève, les présidents des trois commissions médicales d’établissements (Cme) ont donné leur démission commune au directeur général du Chu. Signe que le malaise des médecins est très large, plusieurs chefs de pôle ont fait de même. “Nous réclamons les moyens de soigner les Martiniquais avec le même niveau de qualité de soins que les Français de métropole”, résument les médecins hospitaliers, regroupés autour du Smh.
Le sang se paie 50% plus cher qu’en métropole !
La Martinique est un département jeune, très jeune même. Olivier Duffas est médecin Orl. Il reconnaît bien volontiers que “les situations les plus criantes concernent tout le secteur pédiatrique, de la néonatalogie à la chirurgie et à la réanimation pédiatriques. Des travaux devaient être réalisés en chirurgie pédiatrique, il y a neuf mois. Les appels d’offres n’ont toujours pas été lancés.”
Et puis, il y le scandale du prix des poches de sang. Le Chu de Fort-de-France, allez savoir pourquoi, paie les poches de sang 50% plus cher qu’en métropole et 20% plus cher qu’en Guadeloupe ! Depuis combien de temps perdure cette discrimination ? Toujours est-il qu’elle est chiffrée par le syndicat à un surcoût – par rapport à la Guadeloupe – de 800 000 euros par an. Un élément, parmi beaucoup d’autres, pour expliquer le déficit endémique de l’établissement public.
Les médecins ont, en fin de semaine dernière, décidé de créer trois groupes de travail qui remettront leurs propositions à la direction et à l’agence régionale de santé (Ars). Le premier travaille sur la sécurité sanitaire (le bloc opératoire, notamment, est vétuste et hors norme), le second sur l’entretien, la réparation et la maintenance du matériel, du mobilier et de l’immobilier et le troisième sur les moyens humains.
Pas de fusion sans transfusion
Le mot d’ordre de l’assemblée générale des médecins martiniquais résume leur attente : des moyens à la fois humains, financiers et techniques. Moyens en salariés qualifiés, spécialisés aux différentes pathologies de l’île.
Et puis, comment un Chu peut-il fonctionner sans personnels formés à la maintenance des appareillages ? Il n’y a eu aucun investissement sur ces postes depuis deux ans, dénonce le Smh. Le Dr Duffas raconte : “Notre jeune chef de pôle en radiologie a réussi à faire lever les fonds pour remplacer notre Irm, complètement à bout de course. La nouvelle est arrivée l’été dernier. Mais aucun matériel sur place n’est suivi en maintenance.Pas plus l’Irm que le reste”.
On imagine la galère à tous les niveaux, pour les soignants : pour intuber et désintuber les enfants ; les respirateurs de réanimation qui marchent plus ou moins bien et ne sont pas remplacés. “On jongle pour tout, résume le médecin Orl. Mais à un moment, on ne peut plus jongler. Notre réaction est vive et solidaire parce que la situation, au fil des ans, s’est trop dégradée”.