Le 29 Novembre 2005 : Travayè, Chomè menm konba

Camarades, Travailleurs de l’ANPE,

Ce sont donc 12 organisations syndicales des secteurs publics et privés qui nous appellent le 29 Novembre 2005 à une grande journée de riposte et d’engagement.

Le 29 Novembre, toute la journée, dans la rue, les organisations CFTC, CGTG, CTU, FAEN-SNCL, FSU, SPEG, SNETAA-EIL, SNUI, UD-FO, UIR-CFDT, UGTG, UNSA, ANSANM, ANSANMnous invitent à faire une vraie démonstration de notre unité, de notre solidarité et de notre détermination à lutter pour refuser la vie que veulent nous imposer les politiques publiques et le patronat.

Nous, travailleurs de l’ANPE, savons mieux que d’autres comment les hommes et les femmes, les jeunes du péyi Gwadloup souffrent du chômage, de la précarité, de la misère, de l’exclusion.

Nous savons comment nous sommes malades des conditions de vie et de travail invalidantes et méprisantes, qui prévalent en Guadeloupe.

Comment veut-on, en effet, nous faire croire que notre pays est prospère et équilibré quand :

 sur une population active de 191.000 personnes, plus de 65.000 ne travaillent pas dont 11.000 de moins de 25 ans ;

 145.000 personnes sont couvertes par la CMU soit 35 % de la population totale ;

 32 000 personnes touchent le RMI pour un total de 70 000 bénéficiaires (ayant droits) ;

 17 000 familles vivent en dessous du seuil de pauvreté ;

 16 % des enfants de Guadeloupe sont répertoriés comme « pauvres » ;

 plus de 70% des demandeurs d’emploi ont au plus un niveau CAP-BEP ;

 les chômeurs de Guadeloupe sont victimes de discrimination à l’embauche en Guadeloupe ;

 30% des hospitalisations ont pour origine des affections digestives et cardiologiques ;

 le taux de mortalité périnatale est de 15% en Guadeloupe contre 7,4% en France.

Comment peut-on, dans un tel contexte, laisser croire que la certification des Agences et le suivi mensuel vont donner de l’espoir à ces milliers d’hommes et de femmes, sans diplômes, sans formation, sans qualification, contraint de se rabattre sur le RMI ou sur des contrats précaires sans avenir, pour les plus chanceux.

Une telle affirmation relève de l’irresponsabilité, de l’indifférence, de l’hypocrisie.

Et une Direction de l’ANPE sans ambition, sans audace, se contentant d’exécuter les directives de Paris, se rendant ainsi complice du crime organisé contre la jeunesse de notre pays.

Voilà, camarades, travailleurs de l’ANPE, cette logique qu’il nous faut refuser.

Mais « qu’attendons-nous pour jouer aux fous, pisser un coup, tout à l’envie, contre la vie qui nous est faite ? »

OUI, par notre engagement le 29 novembre dans la grève, nous participerons au renforcement de nos organisations, nous imposerons la négociation de nouveaux rapports sociaux et un projet de société pour la Guadeloupe, nous soutiendrons nos camarades en lutte chez DANONE, les Airelles, à Caraïbe Import, dans l’enseignement, et nous exigerons notre droit d’accès à toutes les libertés.

 Pour le droit au travail, à la santé, à l’éducation, à un environnement sain ;

 Pour le droit à la formation diplômante et qualifiante ;

 Pour la priorité d’embauche et la promotion des Guadeloupéens ;

 Pour des mesures et des prestations adaptées ;

 Pour une ANPE Guadeloupe offensive et ambitieuse au sein du SPE ;

 Pour un partenariat au service de l’emploi et de la formation ;

 Pour des renforts d’effectifs conséquent ;

 Pour l’amélioration de nos conditions de travail ;

 Pour la défense des libertés individuelles ;

 Pour la défense du service public pour l’emploi ;

 Pour la protection de nos statuts et Conventions Collectives.

Tous en grève le 29 Novembre 2005

Rassemblement à 8h00 devant la Mairie de Pointe-à-Pitre

Le Conseil Syndical

de l’UGTG-ANPE

P-à-P, le 24/11/05